La terre de la samba et du « jogo bonito » continue d’attirer les stars du ballon rond, notamment celles qui ont brillé sur les pelouses de Ligue 1. Au terme d’une saison haletante qui a vu le sacre de Botafogo, le championnat brésilien a offert son lot d’émotions et de rebondissements. Mais qu’en est-il de nos anciennes gloires françaises expatriées ? Tour d’horizon des performances de Memphis Depay, Thiago Silva et Dimitri Payet sous le soleil carioca.
Depay, l’électron libre des Corinthians
L’arrivée de Memphis Depay chez les Corinthians cet été avait de quoi surprendre. Le club pauliste, englué dans les profondeurs du classement et criblé de dettes, a pourtant déboursé 11 millions d’euros pour s’offrir les services de l’attaquant néerlandais pour deux saisons. Un pari qui s’est avéré gagnant ! Avec 7 buts et 1 passe décisive en seulement 11 rencontres, le « Messi des polders » a littéralement métamorphosé son équipe, la propulsant de la 18ème à la 7ème place, synonyme de qualification pour la Copa Libertadores.
Au-delà de ses prouesses sur le terrain, Depay a aussi su conquérir le cœur des supporters Alvinegros par sa joie de vivre communicative et son intégration express. Visites de favelas, clip avec un rappeur local, coiffure tressée… Le Batave s’est fondu dans le moule brésilien avec une déconcertante facilité, comme en témoigne son aveu dans la presse :
J’ai déjà joué dans des stades de 100 000 personnes mais ici, il y a une énergie folle. Je n’ai jamais connu une telle relation avec des supporters.
Le chemin de croix de Thiago Silva
Si Depay vit un rêve éveillé, Thiago Silva traverse en revanche une saison cauchemardesque avec Fluminense. À 40 ans, l’ancien capitaine du PSG a rejoint le « Tricolor » avec l’ambition de jouer les premiers rôles. Las, malgré ses efforts, le club de Rio s’est enlisé dans une spirale infernale, luttant jusqu’à la dernière journée pour éviter la relégation. Un calvaire dont « O Monstro » s’est extirpé miraculeusement avec une victoire inespérée sur la pelouse de Palmeiras (1-0). Au coup de sifflet final, le défenseur aux 113 sélections, épuisé mais soulagé, s’est livré à un étrange rituel en rampant à genoux sur toute la longueur du terrain synthétique.
Ce furent six mois vraiment durs, on vient de s’enlever un énorme poids des épaules. Au final, je crois que notre courage l’a emporté sur notre peur de mal faire.
– Thiago Silva au terme de la rencontre
Le maintien assuré in extremis, Fluminense peut envisager l’avenir plus sereinement, avec une qualification en Copa Sudamericana à la clé grâce à sa 13ème place finale.
Payet, le mutisme au pays de la samba
Hélas, le bilan est moins flatteur pour Dimitri Payet sous les couleurs du Vasco da Gama. Arrivé en grande pompe en janvier, le maître à jouer réunionnais peine à retrouver son lustre d’antan. Longtemps blessé, souvent remplaçant, le gaucher de 38 ans affiche des statistiques faméliques (3 buts et 3 passes en 22 matchs) loin de ses standards habituels.
Malgré ce rendement en demi-teinte, les dirigeants du Vasco semblent garder confiance en leur numéro 10, comme l’indique un proche du joueur :
Le club progresse et Dimitri aspire à travailler main dans la main avec le Vasco. Il est motivé. Il vise plus haut et veut aider le club à grandir.
En terminant à la 10ème place, qualificative pour la Copa Sudamericana, les coéquipiers de Payet peuvent s’estimer heureux, vu leur première partie de saison chaotique qui a vu le limogeage de deux entraîneurs. Reste à savoir si l’ancien Marseillais aura l’opportunité de s’illustrer la saison prochaine, alors que la concurrence s’annonce féroce dans le secteur offensif avec l’arrivée d’un certain Philippe Coutinho…
Nenê, l’éternel ado sur les terrains
Enfin, impossible d’évoquer le bilan des « frenchies » au Brésil sans mentionner la performance de Nenê. À 43 ans, le gaucher le plus câlin du foot n’en finit plus d’impressionner ! Auteur de 3 buts et 4 passes en 28 matches avec la Juventude, le vétéran formé au PSG a été un grand artisan du maintien de son équipe, terminant à une probante 15ème place. Preuve que la fameuse « grinta auriverde » n’a pas de limite d’âge…
De Rio à São Paulo en passant par Porto Alegre, le championnat brésilien version 2024 nous aura donc offert un vrai-faux air de Ligue 1. Une saison riche en émotions et en revirements où Depay et Thiago Silva ont tour à tour tenu le haut de l’affiche, pour le meilleur et pour le pire, pendant que Payet cherchait encore sa partition idéale. Le Brasileirão reste décidément un théâtre unique, entre ombres et lumières, où les stars d’hier viennent défier la samba-foot et ses mystères.
