Alors que les Deux-Sèvres se préparent à accueillir le controversé « Village de l’eau » ce week-end, rassemblement militant contre les projets de retenues d’eau géantes appelées « bassines », les autorités ont d’ores et déjà saisi pas moins de 400 objets dangereux lors de contrôles préventifs. Haches, couteaux, barres de fer, mais aussi des liquides inflammables susceptibles de servir à la confection de cocktails molotov figurent parmi l’arsenal confisqué, signe de la tension extrême autour de ce dossier explosif.
Des milliers de militants attendus malgré l’interdiction
Le Village de l’eau, organisé par un collectif d’associations environnementales comme les Soulèvements de la Terre et Bassines Non Merci, compte rassembler au moins 10 000 personnes selon les organisateurs, malgré l’interdiction préfectorale. Les autorités tablent de leur côté sur 6 000 à 8 000 manifestants, dont un millier d’éléments radicaux prêts à en découdre.
Un important dispositif de sécurité, mobilisant plus de 3 000 gendarmes et policiers, a été déployé pour tenter de contenir les débordements. Des affrontements similaires à ceux de Sainte-Soline en mars dernier, où militants et forces de l’ordre s’étaient violemment opposés, sont redoutés.
Un conflit qui cristallise les tensions
Au cœur de la contestation, les « mégabassines », vastes retenues d’eau destinées à l’irrigation agricole. Pour les défenseurs de l’environnement, ces projets menacent les ressources en eau et la biodiversité. Les agriculteurs y voient eux une solution indispensable face aux sécheresses à répétition.
« Ces bassines sont des aberrations au service d’une agriculture productiviste. Il faut repenser totalement notre modèle. »
Un militant anti-bassines
Mais au-delà de la question de l’eau, le conflit cristallise les fractures entre monde rural et néo-ruraux, agriculture conventionnelle et paysanne, écologie pragmatique et radicale. Un dialogue de sourds qui semble mener droit vers l’affrontement.
La crainte d’un nouvel embrasement
Les autorités redoutent que le rassemblement ne dégénère en guérilla urbaine comme à Sainte-Soline. Des appels à « reprendre les terres » et à démanteler les chantiers de bassines circulent sur les réseaux sociaux des mouvements les plus radicaux.
- Plus de 3 000 gendarmes et policiers mobilisés
- Des renforts d’unités spécialisées dans le maintien de l’ordre
- Des contrôles et fouilles pour empêcher l’introduction d’armes
- Un important dispositif pour protéger les bassines existantes
Malgré les tentatives de médiation de dernière minute, le fossé semble plus béant que jamais entre pro et anti bassines. Chaque camp se prépare désormais au choc, dans une ambiance électrique. Les Deux-Sèvres retiennent leur souffle, à quelques jours de manifestations à hauts risques, dont l’issue pourrait influer durablement sur la suite du conflit.