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Démocratie et Extrême Droite : Les Leçons Américaines Pour l’Europe

Le retour de Donald Trump et la poussée de l'extrême droite aux États-Unis sont un avertissement pour l'Europe. Face aux discours populistes, comment protéger nos démocraties sans tomber dans leurs pièges ? Analyse des leçons à tirer de l'autre côté de l'Atlantique pour ne pas revivre les mêmes écueils...

La victoire de Donald Trump en 2016 et sa possible réélection en 2024 font souffler un vent d’inquiétude sur la démocratie américaine. Au-delà de l’ancien président, c’est la montée en puissance de figures d’extrême droite comme J.D. Vance qui alarme. Un phénomène qui n’est pas sans rappeler la situation en Europe, où les partis populistes gagnent du terrain. Quelles leçons les démocraties du Vieux Continent peuvent-elles tirer de l’expérience américaine pour contrer cette vague brune sans sombrer dans ses travers ?

Trump, un tremplin pour l’extrême droite

Depuis son élection surprise il y a presque 9 ans, Donald Trump a profondément transformé le paysage politique américain. Au-delà de son style incendiaire et de ses outrances, l’ancien homme d’affaires a surtout réussi à normaliser un discours identitaire et nationaliste auparavant cantonné aux marges. Une rhétorique décomplexée qui a fait des émules, à l’image du jeune sénateur J.D. Vance, porteur d’une ligne dure sur l’immigration. Preuve que « l’effet Trump » est durable et dépasse la simple personne de l’ex-président.

En surfant sur les peurs et le ressentiment d’une partie de la population, Trump a ouvert une brèche dans laquelle s’engouffrent les ambitieux de son camp. Un boulevard inattendu pour une extrême droite qui retrouve ainsi une légitimité et une audience électorale. Comme si les digues républicaines qui la contenaient jusque-là avaient sauté.

L’Europe n’est pas à l’abri

Loin d’être une exception américaine, ce basculement des partis de gouvernement vers des idées autrefois jugées extrêmes est aussi à l’œuvre en Europe. Des formations populistes, voire ouvertement xénophobes, trustent les premières places dans les sondages, quand elles ne participent pas directement au pouvoir. Une ascension fulgurante qui bouscule l’échiquier traditionnel.

Les vieux clivages gauche-droite paraissent dépassés face à une nouvelle ligne de fracture entre « populistes » et « élites », sur fond de défiance envers le système.

Analyste politique

Un terrain favorable dont profite une extrême droite décomplexée, qui a troqué ses crânes rasés pour des costumes sur mesure. Sans vraiment changer de logiciel sur le plan idéologique…

Un défi pour la démocratie

Face à cette offensive, les partis traditionnels paraissent bien souvent démunis, pris en tenaille entre la tentation du mimétisme et le risque de dénaturation. Comment réagir face à des adversaires qui jouent avec les peurs et font fi de la réalité ? Entrer dans leur jeu en espérant les battre sur leur propre terrain ou camper sur ses positions au risque de laisser le champ libre ? Un dilemme cornélien.

Pour le politologue Dominique Reynié, la clé est de « répondre sur le fond, en apportant des solutions concrètes aux problèmes des citoyens, sans céder sur nos valeurs ». Un délicat numéro d’équilibriste.

Il s’agit de combler le fossé qui se creuse avec une partie de la population en proie au désenchantement, sans tomber dans la surenchère identitaire et sécuritaire. De renouer le fil du dialogue et du débat démocratique, plutôt que de courir après les buzz et les polémiques stériles.

Attention au retour du religieux

L’autre grand enseignement du laboratoire américain est la place croissante du fait religieux dans le débat politique. Sous l’impulsion de Donald Trump, la droite chrétienne est devenue un acteur central, imposant ses thèmes et son agenda, de l’avortement au mariage gay.

  • 64% des électeurs évangéliques ont voté Trump en 2016
  • 74% d’entre eux estimaient qu’il défendait leurs valeurs

Une évolution inquiétante dans un pays où la séparation de l’Église et de l’État est un pilier du modèle démocratique. Et un indice supplémentaire du tournant identitaire voire réactionnaire de l’ancien grand parti de Lincoln.

Le « poids de Dieu » pèse lourd dans l’équation électorale, au point de faire pencher la balance lors des scrutins.

Sébastien Fath, historien du protestantisme

Même si la situation est différente en Europe, la résurgence du religieux dans la sphère publique est un paramètre à ne pas négliger. Alors que l’islamisme fait régulièrement la une, certains courants ultra-conservateurs chrétiens ou juifs retrouvent aussi une vigueur militante. Signe d’une société en quête de repères…

Réinventer la démocratie sans la dénaturer

Au final, plus qu’un modèle à dupliquer ou un repoussoir absolu, l’Amérique de Trump est un miroir grossissant de nos propres fragilités démocratiques. Celles d’une époque où les repères vacillent et les extrêmes s’enhardissent, sur fond de crise économique et identitaire.

Un avertissement salutaire pour les démocraties européennes, sommées de se réinventer pour répondre aux défis du temps. Sans céder à la panique ni à la tentation du repli. Avec pour boussole le triptyque des valeurs qui les fondent depuis les Lumières : liberté, égalité, fraternité. Des idéaux plus que jamais d’actualité pour contrer les vents mauvais, d’où qu’ils soufflent.

Il s’agit de combler le fossé qui se creuse avec une partie de la population en proie au désenchantement, sans tomber dans la surenchère identitaire et sécuritaire. De renouer le fil du dialogue et du débat démocratique, plutôt que de courir après les buzz et les polémiques stériles.

Attention au retour du religieux

L’autre grand enseignement du laboratoire américain est la place croissante du fait religieux dans le débat politique. Sous l’impulsion de Donald Trump, la droite chrétienne est devenue un acteur central, imposant ses thèmes et son agenda, de l’avortement au mariage gay.

  • 64% des électeurs évangéliques ont voté Trump en 2016
  • 74% d’entre eux estimaient qu’il défendait leurs valeurs

Une évolution inquiétante dans un pays où la séparation de l’Église et de l’État est un pilier du modèle démocratique. Et un indice supplémentaire du tournant identitaire voire réactionnaire de l’ancien grand parti de Lincoln.

Le « poids de Dieu » pèse lourd dans l’équation électorale, au point de faire pencher la balance lors des scrutins.

Sébastien Fath, historien du protestantisme

Même si la situation est différente en Europe, la résurgence du religieux dans la sphère publique est un paramètre à ne pas négliger. Alors que l’islamisme fait régulièrement la une, certains courants ultra-conservateurs chrétiens ou juifs retrouvent aussi une vigueur militante. Signe d’une société en quête de repères…

Réinventer la démocratie sans la dénaturer

Au final, plus qu’un modèle à dupliquer ou un repoussoir absolu, l’Amérique de Trump est un miroir grossissant de nos propres fragilités démocratiques. Celles d’une époque où les repères vacillent et les extrêmes s’enhardissent, sur fond de crise économique et identitaire.

Un avertissement salutaire pour les démocraties européennes, sommées de se réinventer pour répondre aux défis du temps. Sans céder à la panique ni à la tentation du repli. Avec pour boussole le triptyque des valeurs qui les fondent depuis les Lumières : liberté, égalité, fraternité. Des idéaux plus que jamais d’actualité pour contrer les vents mauvais, d’où qu’ils soufflent.

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