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Démission du patron du groupe pétrolier libyen NOC pour raisons de santé

Coup de tonnerre dans le secteur pétrolier libyen : Farhat Bengara, patron de la NOC, jette l'éponge. Officiellement pour raisons de santé, sa démission soudaine soulève bien des questions sur l'avenir de l'or noir du pays. Qui pour reprendre les rênes de ce fleuron national au cœur des luttes de pouvoir ?

Un véritable séisme vient d’ébranler le secteur pétrolier libyen. Farhat Bengara, l’homme à la barre de la toute puissante Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC), a annoncé sa démission pour « des raisons de santé ». Une décision aussi soudaine qu’inattendue, qui soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir de cette entreprise stratégique, véritable clé de voûte de l’économie du pays.

Un départ sur fond de controverse

Officiellement, c’est donc pour des « raisons de santé soudaines l’empêchant d’accomplir de façon optimale ses fonctions et responsabilités » que Farhat Bengara a choisi de quitter son poste, comme l’a indiqué la NOC dans un communiqué laconique. Mais en coulisses, d’aucuns évoquent les récentes turbulences ayant entouré sa nomination à la tête du groupe.

En effet, en novembre dernier, un tribunal libyen avait jugé invalide sa fonction de président de la NOC, lui reprochant de détenir la nationalité émiratie en plus de son passeport libyen. Or, la loi interdit formellement aux binationaux d’occuper de hautes fonctions publiques dans le pays. Une décision de justice qui n’avait toutefois pas ébranlé Farhat Bengara, ce dernier continuant d’assurer ses responsabilités comme si de rien n’était.

L’ombre de son passé émirati

Car l’homme est un habitué des hautes sphères politico-économiques. Ancien gouverneur de la Banque centrale libyenne sous l’ère Kadhafi, ce banquier rompu aux arcanes du pouvoir avait ensuite fait carrière aux Émirats arabes unis après la chute du régime en 2011. Un parcours qui n’avait pas manqué de susciter certaines suspicions lors de sa nomination surprise à la tête de la NOC en juillet 2022, en remplacement du technocrate Mustafa Sanalla.

Un interim qui soulève des questions

Qui pour succéder à cette figure controversée ? Pour l’heure, c’est Massoud Souleimane, vice-président de la NOC, qui assure l’intérim « jusqu’à la réunion du prochain conseil des ministres » comme l’a indiqué le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah. Mais déjà, les tractations vont bon train en coulisses pour trouver un successeur pérenne à ce poste stratégique, qui cristallise toutes les convoitises sur fond de chaos politique.

La NOC, entreprise stratégique au cœur des luttes de pouvoir

Car depuis la chute de Kadhafi en 2011, la Libye peine à retrouver une stabilité politique, déchirée entre gouvernements rivaux qui se disputent le pouvoir. Dans ce contexte explosif, la NOC, qui gère l’ensemble du secteur des hydrocarbures, véritable poumon économique du pays, est devenue un enjeu de luttes acharnées.

Détenant les plus importantes réserves pétrolières d’Afrique, la Libye a vu sa production d’or noir fortement impactée par les blocus à répétition des sites d’extraction, pris en otage par les différentes factions armées. Des affrontements qui ont durablement pénalisé ce secteur vital, faisant chuter la production de 1,5-1,6 million de barils par jour avant 2011 à environ 1,2 million de barils ces dernières années.

Un fragile rebond de la production menacé ?

Toutefois, une relative accalmie et de nouveaux investissements dans les infrastructures avaient permis un rebond de l’activité ces derniers mois. Début décembre, la production était ainsi remontée à 1,4 million de barils par jour, son plus haut niveau depuis une décennie. Une embellie qui pourrait toutefois être remise en cause par ce nouveau coup de théâtre à la tête de la NOC.

Car plus que jamais, l’avenir du secteur pétrolier libyen, et avec lui celui de toute l’économie du pays, semble suspendu aux aléas politiques et aux luttes de pouvoir qui ne cessent de déchirer la Libye post-Kadhafi. Dans ce climat délétère, la moindre secousse au sommet de l’édifice fait craindre de nouveaux soubresauts pour ce pilier de l’économie, déjà fragilisé par une décennie de chaos.

La démission soudaine de Farhat Bengara pour raisons de santé n’est-elle qu’un énième épisode dans la valse des dirigeants qui se succèdent à la tête de la NOC au gré des changements de rapport de force ? Ou le signe annonciateur de nouvelles tempêtes à venir pour le secteur pétrolier libyen, pris dans la tourmente politique ? Les prochaines semaines seront cruciales pour en juger et mesurer l’impact de ce séisme à la tête du mastodonte pétrolier national. Un feuilleton politico-économique à suivre de très près, tant ses répercussions pourraient être lourdes pour l’avenir de la Libye et au-delà, du marché pétrolier mondial.

Toutefois, une relative accalmie et de nouveaux investissements dans les infrastructures avaient permis un rebond de l’activité ces derniers mois. Début décembre, la production était ainsi remontée à 1,4 million de barils par jour, son plus haut niveau depuis une décennie. Une embellie qui pourrait toutefois être remise en cause par ce nouveau coup de théâtre à la tête de la NOC.

Car plus que jamais, l’avenir du secteur pétrolier libyen, et avec lui celui de toute l’économie du pays, semble suspendu aux aléas politiques et aux luttes de pouvoir qui ne cessent de déchirer la Libye post-Kadhafi. Dans ce climat délétère, la moindre secousse au sommet de l’édifice fait craindre de nouveaux soubresauts pour ce pilier de l’économie, déjà fragilisé par une décennie de chaos.

La démission soudaine de Farhat Bengara pour raisons de santé n’est-elle qu’un énième épisode dans la valse des dirigeants qui se succèdent à la tête de la NOC au gré des changements de rapport de force ? Ou le signe annonciateur de nouvelles tempêtes à venir pour le secteur pétrolier libyen, pris dans la tourmente politique ? Les prochaines semaines seront cruciales pour en juger et mesurer l’impact de ce séisme à la tête du mastodonte pétrolier national. Un feuilleton politico-économique à suivre de très près, tant ses répercussions pourraient être lourdes pour l’avenir de la Libye et au-delà, du marché pétrolier mondial.

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