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Démission Choc de Duduzile Zuma : Recrutement pour la Russie

La fille de l’ex-président Jacob Zuma démissionne brutalement du Parlement. Motif ? Des accusations explosives : elle aurait recruté des Sud-Africains pour combattre aux côtés de la Russie en Ukraine. L’enquête promet d’être explosive… Que cache vraiment cette affaire ?

Imaginez la scène : une députée fraîchement élue, fille d’un ancien président, annonce soudainement qu’elle claque la porte du Parlement. Pas pour un simple désaccord politique. Non. Parce qu’elle est accusée d’avoir envoyé des jeunes Sud-Africains se battre… du côté russe, en Ukraine. Cette histoire semble sortie d’un thriller géopolitique, et pourtant elle se déroule en ce moment même en Afrique du Sud.

Une démission qui fait l’effet d’une bombe à Pretoria

Ce vendredi, à Durban, le parti uMkhonto weSizwe (MK) a confirmé ce que beaucoup redoutaient. Duduzile Zuma-Sambudla, fille de l’ancien président Jacob Zuma et députée depuis juin 2024, a présenté sa démission avec effet immédiat de l’Assemblée nationale et de toutes ses fonctions publiques.

Le motif officiel ? « Coopérer pleinement » à l’enquête en cours. Mais derrière cette formule lisse se cache une affaire bien plus sombre : des accusations de recrutement de Sud-Africains pour aller combattre aux côtés des forces russes dans le Donbass.

Que s’est-il réellement passé ?

Tout a commencé il y a quelques jours quand dix-sept Sud-Africains, coincés dans la région du Donbass, ont lancé des appels à l’aide au président Cyril Ramaphosa. Ces hommes affirment avoir été recrutés avec la promesse d’emplois bien payés… pour finalement se retrouver sur la ligne de front, aux côtés des troupes russes.

Et le nom qui revient sans cesse dans leurs témoignages ? Celui de Duduzile Zuma-Sambudla. C’est sa propre sœur qui, la première, a publiquement pointé du doigt la députée MK.

« La camarade Duduzile Zuma-Sambudla a déclaré qu’elle coopérerait pleinement à l’enquête en cours des autorités compétentes »

Nkosinathi Nhleko, dirigeant du parti MK

Une phrase qui, dans le contexte sud-africain, résonne comme un aveu voilé. Car démissionner ainsi, brutalement, sans même prendre la parole lors de la conférence de presse, cela en dit long.

Le parti MK se défend… mollement

Devant les journalistes réunis à Durban, les dirigeants du MK ont tenté de limiter les dégâts. Nkosinathi Nhleko a insisté : le parti, en tant que tel, n’est absolument pas impliqué dans cette affaire russo-ukrainienne.

Magasela Mzobe, autre cadre du mouvement, a ajouté que cette démission « n’a rien à voir avec un aveu de culpabilité ». Selon lui, il s’agit simplement pour Duduzile Zuma-Sambudla de pouvoir se concentrer pleinement sur sa coopération avec les services de l’État.

Mais ces justifications sonnent creux quand on connaît la proximité affichée de Jacob Zuma avec le Kremlin. L’ancien président n’a jamais caché son admiration pour Vladimir Poutine et entretient depuis des années des relations étroites avec Moscou.

Des chiffres qui donnent le vertige

Si l’affaire concerne pour l’instant une vingtaine de Sud-Africains identifiés, les autorités ukrainiennes parlent d’un phénomène bien plus large. Selon Kiev, pas moins de 1 426 ressortissants provenant de 36 pays africains ont été repérés dans les rangs russes.

Et ce chiffre pourrait n’être que la partie émergée de l’iceberg. Car le recrutement ne concerne pas seulement les hommes envoyés au front.

Des femmes aussi dans le viseur
De nombreuses Africaines sont attirées par des promesses de contrats lucratifs en Russie… pour finir dans des usines d’armement, notamment dans la république du Tatarstan, où elles fabriquent des drones de combat.

Ces révélations, issues de plusieurs enquêtes journalistiques internationales, montrent l’ampleur du réseau de recrutement mis en place par la Russie sur le continent africain.

Duduzile Zuma-Sambudla : un parcours déjà sulfureux

Cette affaire n’est pas la première ombre au tableau pour la fille de Jacob Zuma. Élue en juin 2024 sous les couleurs du MK, le parti créé par son père après sa rupture avec l’ANC, elle traîne déjà une procédure judiciaire lourde.

Elle est poursuivie pour incitation à la violence lors des émeutes de juillet 2021. Ces troubles, déclenchés après l’incarcération de Jacob Zuma pour outrage à la justice, avaient fait plus de 350 morts et des milliards de rands de dégâts.

Ses tweets de l’époque, appelant à « rendre l’Afrique du Sud ingouvernable », avaient été largement interprétés comme un appel à l’insurrection.

Une affaire qui dépasse largement l’Afrique du Sud

Cette démission intervient dans un contexte géopolitique particulièrement tendu. L’Afrique du Sud, membre des BRICS aux côtés de la Russie, a toujours adopté une position de « non-alignement » dans le conflit ukrainien, refusant de condamner l’invasion russe.

Mais des affaires comme celle-ci risquent de compliquer sérieusement les relations entre Pretoria et ses partenaires occidentaux. Car envoyer – ou laisser envoyer – des citoyens sud-africains combattre aux côtés de la Russie, cela ressemble furieusement à une prise de position.

Et cela pose une question lourde de sens : jusqu’où vont les liens entre certaines franges du pouvoir sud-africain et le Kremlin ?

Que va-t-il se passer maintenant ?

L’enquête promise par les autorités sud-africaines s’annonce explosive. Va-t-elle remonter jusqu’à Jacob Zuma lui-même ? Le vieux lion de la politique sud-africaine, qui observait silencieux la conférence de presse vendredi, n’a pas dit son dernier mot.

Quant aux dix-sept Sud-Africains coincés dans le Donbass, leur sort reste incertain. Certains ont déjà été blessés, d’autres sont portés disparus. Leur retour, s’il a lieu, risque d’être long et douloureux.

Une chose est sûre : cette affaire n’a pas fini de faire parler. Elle révèle les zones grises d’un continent africain devenu un terrain de jeu géopolitique majeur, où les grandes puissances se disputent influence et ressources, parfois au prix du sang de ses enfants.

Et pendant ce temps, à Pretoria, une chaise reste vide au Parlement. Celle d’une femme qui, en quelques mois, est passée du statut de députée prometteuse à celui de principale accusée dans l’un des scandales les plus explosifs de l’année.

L’histoire ne fait que commencer.

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