InternationalSociété

Démantèlement d’une Cellule Néo-Nazie Liée à The Base en Espagne

La police espagnole annonce avoir démantelé une cellule ultra-radicalisée de The Base, le réseau néo-nazi américain classé terroriste dans plusieurs pays. Le chef était en contact direct avec le fondateur… Que préparaient-ils vraiment ?

Imaginez un instant que, dans une petite ville côtière d’Espagne, quelques individus s’entraînent en secret à la guerre. Pas une guerre classique, non : une « guerre raciale » qu’ils espèrent déclencher pour renverser nos démocraties. Ce scénario digne d’un thriller n’est pas une fiction. Il vient de se concrétiser avec l’arrestation, la semaine dernière, de trois membres d’une cellule espagnole du groupe néo-nazi américain The Base.

Une opération coup de poing contre l’extrémisme violent

Lundi matin, la police nationale espagnole a révélé avoir mis fin aux activités d’une branche locale de The Base, une organisation suprémaciste blanche désignée comme terroriste par l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. L’annonce a immédiatement fait l’effet d’une bombe dans les milieux antiterroristes européens.

Cette cellule, implantée dans la province de Castellón, était composée de membres « fortement radicalisés ». Ils ne se contentaient pas de discours haineux en ligne : ils s’entraînaient physiquement avec des techniques et du matériel paramilitaires, prêts à passer à l’acte.

The Base : un réseau mondial décentralisé et particulièrement dangereux

Fondé en 2018 aux États-Unis, The Base se présente comme un réseau de cellules autonomes dont l’objectif affiché est d’accélérer l’effondrement des sociétés multiculturelles pour instaurer un régime ethnique blanc. Ses membres suivent un entraînement quasi militaire et se préparent ouvertement à des actions violentes.

Le groupe prône l’« accélérationnisme » : provoquer le chaos par des attentats pour déclencher la guerre civile qu’ils appellent de leurs vœux. Des manuels de guérilla, des tutoriels de fabrication d’explosifs et des camps d’entraînement ont déjà été documentés aux États-Unis, au Canada et maintenant en Europe.

« Des attaques ciblées pour renverser les institutions démocratiques occidentales »

Message attribué au fondateur relayé au chef de la cellule espagnole

Cette phrase, interceptée par les enquêteurs, résume à elle seule la menace que représente The Base. Elle n’est pas seulement rhétorique : plusieurs membres ont déjà été condamnés pour tentative de meurtre, projet d’attentat ou possession d’armes illégales dans d’autres pays.

Comment la cellule espagnole a-t-elle été repérée ?

L’enquête a débuté il y a plusieurs mois, suite à des signalements sur les activités en ligne de certains individus. Les investigations ont rapidement montré que ces personnes ne se contentaient pas de poster des messages haineux : elles passaient à la phase opérationnelle.

Les suspects encourageaient ouvertement la violence dans leurs échanges cryptés. L’un d’eux déclarait être « prêt à mener des attaques ciblées pour la cause ». Des entraînements physiques réguliers, filmés et partagés en interne, ont également été découverts.

Le élément le plus inquiétant reste le lien direct entre le leader de la cellule espagnole et le fondateur américain du mouvement. Des communications régulières ont été prouvées, démontrant une coordination transatlantique réelle.

Trois arrestations et une saisie éloquente

La semaine dernière, les forces spéciales ont procédé à plusieurs perquisitions simultanées. Trois personnes ont été interpellées, dont le chef présumé de la cellule, immédiatement placé en détention provisoire.

Ils sont poursuivis pour appartenance à organisation terroriste, recrutement, endoctrinement, entraînement à des fins terroristes et détention illégale d’armes. Les chefs d’accusation sont lourds et pourraient déboucher sur de très longues peines.

Objets saisis lors des perquisitions :

  • Deux armes à feu
  • Une importante quantité de munitions
  • Drapeaux et objets de propagande néo-nazie
  • Documents d’entraînement paramilitaire
  • Matériel informatique contenant des milliers de fichiers extrémistes

Ces saisies confirment que le groupe était passé à une phase pré-opérationnelle. Sans l’intervention rapide des forces de l’ordre, des attentats auraient pu être commis sur le sol espagnol.

Qui est Rinaldo Nazzaro, le mystérieux fondateur ?

Derrière The Base se cache un personnage aussi trouble que fascinant : Rinaldo Nazzaro. Cet Américain a créé le réseau en 2018 avant de s’installer à Saint-Pétersbourg, en Russie, où il a obtenu la citoyenneté.

Ancien analyste du Pentagone et entrepreneur dans le privé, Nazzaro dirige son organisation depuis la Russie tout en maintenant des contacts réguliers avec ses cellules à travers le monde. Son parcours alimente les théories les plus diverses, certains y voyant même une possible infiltration ou manipulation par des services étrangers.

Ce qui est certain, c’est que son message continue de séduire une frange radicalisée de l’extrême droite mondiale, prête à franchir le pas de la violence armée.

L’Europe durcit le ton face à la menace néo-nazie

L’inscription de The Base sur la liste européenne des organisations terroristes, décidée l’an dernier, n’était pas un symbole. Elle permet le gel des avoirs, l’interdiction de voyager et renforce la coopération policière entre États membres.

Cette opération espagnole s’inscrit dans une série d’actions similaires en Europe et outre-Atlantique. Elle montre que les autorités prennent enfin la mesure de la menace représentée par ces nouveaux réseaux accélérationnistes, bien plus structurés et dangereux que les groupuscules skinheads d’autrefois.

La décentralisation rend leur surveillance complexe, mais les outils numériques laissent des traces. Chaque arrestation affaiblit le réseau et décourage les recrues potentielles.

Et maintenant ?

L’enquête se poursuit pour identifier d’éventuels complices ou autres cellules dormantes en Espagne et dans les pays voisins. Les échanges saisis avec d’autres membres européens risquent de déclencher une vague d’arrestations dans les prochains mois.

Cette affaire rappelle cruellement que l’extrémisme violent n’a pas disparu avec la défaite de Daesh. Il a simplement changé de visage, troquant le djihadisme contre le suprémacisme blanc, mais avec la même volonté de semer la mort au nom d’une idéologie totalitaire.

Dans un contexte où les discours haineux se banalisent sur certaines plateformes, la vigilance reste plus que jamais de mise. Car si la majorité des internautes se contentent de mots, une minorité, elle, passe à l’acte. Et c’est précisément cette minorité que les forces de l’ordre viennent, une fois encore, d’empêcher de nuire.

En démantelant cette cellule de The Base, l’Espagne envoie un message clair : sur son sol, la préparation d’attentats racistes ne restera jamais impunie.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.