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Demande d’Or Record au T3 Face aux Crises

Les achats d'or explosent à 1313 tonnes au T3, un record depuis 2000. Guerres, tarifs douaniers et FOMO propulsent le métal jaune vers des sommets. Mais la demande de bijoux chute drastiquement. Que réserve l'avenir pour cet actif refuge ?

Imaginez un monde où les conflits armés et les menaces de guerres commerciales font trembler les marchés boursiers. Dans ce chaos, un seul actif brille de tous ses feux et attire les foules : l’or. Au troisième trimestre, les achats de ce métal précieux ont atteint des niveaux jamais vus, pulvérisant tous les records depuis plus de deux décennies.

Un Pic Historique pour la Demande d’Or

Entre juillet et septembre, le volume total des achats d’or a grimpé à 1 313 tonnes. Cela représente une augmentation de 3 % par rapport à la même période l’année précédente. Mais c’est en valeur que l’explosion est la plus spectaculaire : 146 milliards de dollars dépensés, soit une hausse de 44 %.

Ces chiffres, issus d’un rapport détaillé sur le marché aurifère, soulignent une tendance claire. L’or n’a jamais été aussi convoité depuis que les données sont compilées, à partir de l’an 2000. Ce n’est pas un hasard si ce métal millénaire redevient le centre de l’attention mondiale.

Les Facteurs Géopolitiques au Cœur de la Tempête

Les incertitudes ne manquent pas. Les conflits en cours en Europe de l’Est et au Moyen-Orient créent un climat d’instabilité permanent. Ajoutez à cela les tensions commerciales ravivées par de nouvelles politiques protectionnistes, et vous obtenez la recette parfaite pour un rush vers les valeurs refuges.

Le retour de figures politiques influentes à des postes clés a amplifié ces craintes. Les promesses de droits de douane plus élevés et de remises en question des accords internationaux font planer le spectre d’une guerre économique. Dans ce contexte, l’or apparaît comme un bouclier fiable contre l’imprévisible.

Face à des valorisations boursières toujours plus élevées, qui commencent à les rendre un peu nerveux, le métal est désormais vu comme une couverture en cas de repli soudain des marchés.

Cette analyse met en lumière un changement de perception. Les investisseurs, échaudés par des années de hausses ininterrompues en bourse, cherchent à diversifier. L’or s’impose alors comme un pilier essentiel de cette stratégie de protection.

La Faiblesse du Dollar, Alliée Inattendue

Un autre élément a joué en faveur du métal jaune : la dépréciation de la monnaie américaine. Traditionnellement, or et dollar entretiennent une relation inverse. Quand l’un faiblit, l’autre gagne en attractivité.

Cette fois, des doutes sur la politique monétaire ont pesé lourd. Les pressions exercées pour une baisse des taux d’intérêt ont ébranlé la confiance dans la devise. Résultat : les investisseurs se tournent massivement vers l’or pour préserver leur pouvoir d’achat.

Le cours du métal a reflété cette dynamique. Il a progressé de 16 % sur le trimestre, atteignant un prix moyen de 3 456,54 dollars l’once. Un niveau inédit qui a culminé à plus de 4 381 dollars en octobre, marquant un record absolu.

Évolution du cours de l’or au T3 :
– Prix moyen : 3 456,54 $/once
– Hausse trimestrielle : +16 %
– Pic historique : 4 381,52 $/once

Le Phénomène FOMO Propulse les Achats

Au-delà des fondamentaux, un comportement psychologique bien connu a amplifié la tendance. La peur de manquer l’occasion, ou FOMO en anglais, a poussé de nombreux acteurs à entrer sur le marché. Voir les cours grimper sans cesse crée une urgence artificielle.

Cette dynamique s’observe particulièrement dans les produits d’investissement. Les achats de lingots, de pièces et surtout d’ETF adossés à l’or ont bondi de 47 % en volume sur un an. Ces véhicules financiers permettent une exposition facile au métal sans les contraintes de la détention physique.

Les ETF, en particulier, ont capté une part importante des flux. Leur liquidité et leur simplicité d’accès en font l’outil idéal pour les investisseurs réactifs. Cette ruée a contribué à maintenir la pression haussière sur les prix.

Les Banques Centrales Restent Acheteuses

Si les investisseurs privés ont été les plus actifs, les institutions publiques n’ont pas lâché le morceau. Les banques centrales ont continué d’accumuler de l’or, augmentant leurs achats de 10 % par rapport au troisième trimestre précédent.

Cette stratégie n’est pas nouvelle. Depuis plusieurs années, ces entités diversifient leurs réserves pour réduire leur dépendance au dollar. L’or offre une stabilité unique en période de crise monétaire.

Même si leur contribution reste moindre que celle des investisseurs, elle apporte une légitimité supplémentaire au marché. Leur présence constante renforce la perception de l’or comme actif stratégique à long terme.

La Demande de Bijoux en Forte Baisse

Tous les segments ne profitent pas de cette embellie. La bijouterie, traditionnellement le premier poste de consommation d’or, a connu un net recul. Seulement 419,2 tonnes ont été utilisées à cette fin, contre 546,5 tonnes un an plus tôt.

C’est le niveau le plus bas pour un troisième trimestre depuis la crise sanitaire de 2020. Les principaux marchés, l’Inde et la Chine, affichent des baisses respectives de 31 % et 18 %. Les prix élevés dissuadent les acheteurs traditionnels.

Paradoxalement, les montants dépensés augmentent malgré la chute des volumes. Un gramme d’or coûte bien plus cher qu’avant. Cela illustre parfaitement l’impact des cours sur les comportements de consommation.

Segment T3 2025 (tonnes) T3 2024 (tonnes) Variation
Bijouterie 419,2 546,5 -23 %
Investissement +47 % (volume) Record
Banques centrales +10 % Stable hausse

Une Correction Saine pour l’Avenir

Après le pic d’octobre, une légère baisse des cours a été observée. Loin d’être alarmante, cette correction est vue comme bénéfique. Elle permet d’éliminer les positions spéculatives de court terme.

Les analystes s’accordent à dire que cela pave la voie à des investissements plus réfléchis. L’or conserve son statut de valeur refuge à long terme. La demande globale devrait rester soutenue dans les trimestres à venir.

Les facteurs structurels – géopolitique, monétaire, diversification – sont toujours présents. Tant que l’incertitude domine, le métal jaune continuera d’attirer les capitaux en quête de sécurité.

Pourquoi l’Or Fascine-T-Il Autant ?

Depuis des millénaires, l’or symbolise la richesse et la pérennité. Contrairement aux monnaies papier, il ne peut être créé à l’infini. Sa rareté intrinsèque en fait un actif unique.

Dans le contexte actuel, cette caractéristique prend tout son sens. Face à l’inflation, aux dettes publiques records et aux crises bancaires potentielles, l’or offre une assurance tangible. Il n’est pas soumis aux décisions politiques ou aux faillites d’entreprises.

Cette résilience explique pourquoi, trimestre après trimestre, il regagne du terrain dans les portefeuilles. Même les plus jeunes générations, via les ETF, s’y intéressent désormais.

Comparaison avec les Autres Actifs Refuges

L’or n’est pas seul en lice. Le franc suisse, les obligations d’État ou même certaines cryptomonnaies jouent aussi ce rôle. Pourtant, aucun ne combine autant d’atouts historiques et pratiques.

Le dollar, traditionnellement refuge, perd de sa superbe avec les tensions internes. Les obligations souffrent des taux bas. Quant aux cryptos, leur volatilité les disqualifie pour beaucoup.

L’or, lui, offre un équilibre rare : liquidité mondiale, acceptation universelle, et historique prouvé en période de crise. C’est ce qui explique son retour en force cette année.

Impact sur les Marchés Financiers Globaux

Ce rush vers l’or a des répercussions au-delà du seul marché des métaux précieux. Les flux massifs détournés des actions ou obligations influencent les valorisations boursières.

Certains y voient un signal d’alarme. Quand les investisseurs se ruent sur l’or, c’est souvent le signe d’une méfiance accrue envers les actifs risqués. Cela pourrait présager une correction plus large.

D’un autre côté, cette diversification renforce la stabilité globale. En répartissant les risques, les portefeuilles deviennent plus résilients. L’or agit comme un amortisseur en cas de choc.

Perspectives pour le Quatrième Trimestre

Que nous réserve la fin d’année ? Les tensions géopolitiques ne montrent aucun signe d’apaisement. Les élections, les négociations commerciales et les décisions monétaires continueront d’alimenter l’incertitude.

La demande d’investissement devrait rester soutenue. Les banques centrales, quant à elles, maintiendront probablement leur rythme d’acquisition. Seule la bijouterie pourrait connaître un léger rebond si les prix se stabilisent.

En résumé, l’or entre dans une nouvelle ère. Son rôle ne se limite plus à l’ornement ou à la réserve de valeur traditionnelle. Il est devenu un actif stratégique essentiel dans un monde imprévisible.

À retenir : La demande d’or au T3 est la plus élevée depuis 25 ans, portée par l’investissement et les banques centrales, malgré un recul historique de la bijouterie.

Cette tendance illustre une mutation profonde des comportements financiers. Face à l’instabilité, les acteurs privilégient la sécurité sur le rendement immédiat. L’or, avec son éclat éternel, incarne parfaitement cette quête de stabilité.

Pour les investisseurs, c’est une invitation à la réflexion. Intégrer une part d’or dans son portefeuille n’est plus une excentricité, mais une prudence élémentaire. Le troisième trimestre nous l’a prouvé avec des chiffres éloquents.

Et demain ? Tant que le monde restera secoué par les crises, le métal jaune continuera de briller. Peut-être même plus fort encore. La question n’est plus de savoir si l’or a sa place, mais quelle part lui accorder dans une stratégie pérenne.

Cette ruée historique marque un tournant. Elle rappelle que, dans la tempête financière, certains actifs traversent les siècles sans prendre une ride. L’or en fait partie, plus resplendissant que jamais face à l’adversité.

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