ActualitésÉconomie

Déficit public : la fiscalité, un levier à ne pas négliger ?

Pour Pierre Moscovici, réduire le déficit public est un impératif. L'ancien ministre de l'Économie préconise notamment d'utiliser le levier fiscal, même s'il ne faut pas augmenter massivement les prélèvements obligatoires. Ses autres pistes pour redresser les comptes de la France...

Dans un contexte de finances publiques dégradées, avec une dette publique qui atteint des niveaux records, la question du redressement des comptes fait débat. Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes, a récemment tiré la sonnette d’alarme. Invité sur France Inter, il exhorte le prochain gouvernement à s’emparer urgemment du sujet. Pour lui, réduire le déficit public est un impératif pour tous.

Une situation préoccupante

Les chiffres sont alarmants. La dette publique française s’élève déjà à 3100 milliards d’euros et pourrait atteindre 3600 milliards en 2027 selon les projections. Cela représente 52 milliards d’euros par an rien que pour rembourser les intérêts de cette dette astronomique. Un montant qui grimpera à 80 milliards annuels d’ici 4 ans si rien n’est fait.

Il ne restera plus de marge de manœuvre pour financer les services publics et la transition écologique

– alerte Pierre Moscovici

L’ancien ministre pointe du doigt la gestion des finances publiques pendant la crise sanitaire puis l’inflation, avec le fameux “quoi qu’il en coûte”. Mais selon lui, cela n’explique pas tout. La trajectoire budgétaire pour 2027 lui paraît peu ambitieuse et peu crédible.

Trois leviers d’action possibles

Face à l’urgence, Pierre Moscovici identifie trois façons d’agir sur les comptes publics :

  • Stimuler la croissance
  • Jouer sur la fiscalité
  • Maîtriser les dépenses publiques

Concernant le levier fiscal, le magistrat se veut nuancé. Il ne s’agirait pas d’augmenter massivement les prélèvements obligatoires, déjà très élevés en France, mais d’actionner certains dispositifs de manière ciblée.

Des pistes concrètes

Parmi les propositions évoquées, un impôt exceptionnel et temporaire sur le patrimoine financier des 10% de Français les plus aisés. Cela permettrait de rapporter 5 milliards d’euros par an aux caisses de l’État.

Pour financer la transition écologique, Pierre Moscovici se dit également favorable à la réintroduction d’une taxe carbone, à condition qu’elle soit compensée par des aides pour les ménages modestes.

Je ne suis pas un maniaque de la fiscalité, mais il ne faut pas s’interdire ce levier

– tempère-t-il

La balle dans le camp du prochain gouvernement

C’est donc au prochain exécutif qu’il reviendra de trancher. D’élaborer une nouvelle trajectoire des finances publiques, plus réaliste et plus volontariste que celle proposée par le précédent gouvernement, jugée caduque. Les propositions de Pierre Moscovici, à la tête d’une institution réputée pour sa rigueur, seront-elles entendues ? Réponse dans les prochains mois, une fois un nouveau gouvernement formé.

Une chose est sûre : le redressement des comptes publics, pierre angulaire de notre souveraineté et de notre capacité à préparer l’avenir, sera l’un des défis majeurs du prochain quinquennat. Un défi qu’il faudra relever avec pragmatisme, pédagogie et justice, en actionnant tous les leviers à notre disposition. Y compris celui, sensible mais nécessaire, de la fiscalité.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.