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Décriminalisation de l’homosexualité en Tunisie : Un combat pour l’égalité

Militants LGBT+ tunisiens dans la rue pour exiger la fin de la criminalisation de l'homosexualité. Une lutte historique pour l'égalité et la dignité, face à des lois datant de l'ère coloniale. Découvrez les dessous d'un combat crucial pour les droits humains en Tunisie...

En cette journée mondiale de lutte contre la torture, une manifestation historique s’est tenue devant la cour d’appel de Tunis. Une soixantaine de militants LGBT+ se sont rassemblés, à l’appel de plusieurs ONG locales, pour exiger la décriminalisation de l’homosexualité en Tunisie. Un combat crucial pour l’égalité et la dignité, face à des lois datant de l’ère coloniale.

L’article 230 : Un héritage colonial

Au cœur des revendications des manifestants, l’abrogation de l’article 230 du code pénal tunisien. Adopté en 1913 durant la colonisation française, ce texte n’a jamais été révisé depuis l’indépendance du pays en 1956. Il condamne « la sodomie » et « l’homosexualité masculine et féminine » d’une peine allant jusqu’à trois ans de prison.

Les personnes arrêtées en vertu de cet article sont soumises à un examen dégradant : le test anal. Une pratique considérée comme un acte de torture par l’ONU, et qui contrevient aux engagements internationaux de la Tunisie. Pourtant, malgré une promesse faite en 2017 devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, l’État tunisien continue d’y recourir selon les associations.

« À bas le test anal, à bas les lois coloniales »

Face à cette situation, les slogans des manifestants étaient sans équivoque : « À bas le test anal, à bas les lois coloniales ». Un cri du cœur pour en finir avec ces pratiques héritées d’un autre temps. Car au-delà de la répression, c’est bien la dignité et la vie privée des citoyens tunisiens qui sont en jeu.

Les membres de la communauté LGBT+ ne sont pas des citoyens de seconde zone

– Badr Baabou, président d’honneur de DAMJ

Pour Badr Baabou, cofondateur de l’association DAMJ, l’État tunisien doit « préserver la dignité et la vie privée » de tous ses citoyens, quelle que soit leur orientation sexuelle. Un message fort, alors que deux membres de la communauté LGBT+ condamnés en première instance à deux ans de prison devaient comparaître ce jour-là.

La position ambiguë des autorités

Si le président tunisien Kaïs Saied s’est prononcé contre les incarcérations liées à l’homosexualité, il reste néanmoins opposé à une décriminalisation. Une position jugée insuffisante par les militants qui réclament une véritable égalité de droits.

La manifestation du 26 juin marque donc une étape importante dans la lutte pour les droits LGBT+ en Tunisie. Elle témoigne de la détermination d’une communauté à faire entendre sa voix, malgré un contexte répressif. Une mobilisation courageuse et nécessaire, pour que la Tunisie tourne définitivement la page des lois coloniales et s’engage sur la voie du respect des droits humains.

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