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Décès d’Ibrahim Aquil, figure du Hezbollah libanais

Une frappe israélienne vient d'éliminer le numéro 2 du Hezbollah, Ibrahim Aquil, connu pour son implication dans les sanglants attentats du Drakkar à Beyrouth en 1983 qui avaient fait 58 morts parmi les militaires français. Ce raid aérien meurtrier marque une nouvelle étape dans le conflit israélo-libanais.

Le conflit israélo-libanais vient de connaître un nouveau développement avec la mort d’Ibrahim Aquil, numéro 2 du Hezbollah, dans une frappe aérienne israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth ce vendredi. Ce raid ciblé, qui a fait au total 14 morts et 66 blessés selon un bilan provisoire, élimine une figure emblématique du mouvement chiite libanais, inscrit sur la liste des organisations terroristes par les États-Unis et l’Union européenne.

Ibrahim Aquil, vétéran du Hezbollah impliqué dans les attentats de 1983

Ibrahim Aquil, dont le véritable nom est Ibrahim Amin al-Sayyed, était considéré comme le chef militaire opérationnel du Hezbollah, occupant la fonction stratégique de responsable de l’unité des opérations spéciales. Âgé d’une soixantaine d’années, ce vétéran du mouvement avait rejoint ses rangs dès sa création au début des années 1980, en pleine guerre civile libanaise.

Mais c’est surtout pour son rôle dans les attentats meurtriers du 23 octobre 1983 à Beyrouth qu’Ibrahim Aquil était recherché par les États-Unis. Ce jour-là, deux attentats-suicides à la bombe avaient frappé quasi simultanément les contingents américain et français de la Force multinationale de sécurité déployée dans la capitale libanaise, faisant 241 morts côté américain et 58 côté français.

L’attentat contre le bâtiment abritant le poste de commandement du 1er RCP appelé « Drakkar » reste l’un des plus meurtriers ayant visé l’armée française en temps de paix, avec la perte de 55 parachutistes et 3 soldats libanais.

La Croix

Même si la responsabilité exacte d’Ibrahim Aquil dans la planification et l’exécution de ces attaques reste à éclaircir, il ne fait aucun doute qu’en tant que haut responsable militaire, il a joué un rôle clé dans ces opérations, les plus sanglantes menées par le Hezbollah à l’époque.

Un raid aérien dévastateur au cœur du bastion du Hezbollah

Selon les informations communiquées par l’armée israélienne, la frappe aérienne de vendredi a visé un immeuble résidentiel de la banlieue sud de Beyrouth où se trouvaient rassemblés Ibrahim Aquil et plusieurs autres hauts responsables du Hezbollah. Au moins une dizaine de commandants du mouvement auraient péri dans le bombardement qui a soufflé plusieurs étages et provoqué un violent incendie.

Cette zone densément peuplée est connue pour abriter de nombreux quartiers généraux et bases du Hezbollah. D’importants moyens de secours ont été déployés pour tenter de retrouver des survivants sous les décombres, et le bilan des victimes risque encore de s’alourdir.

La situation était intenable et les secouristes s’attendent à retrouver davantage de corps dans les prochaines heures.

Un responsable des services de secours libanais

Vers une escalade des tensions entre Israël et le Hezbollah ?

Cette opération d’envergure, qualifiée de “réussite exceptionnelle” par le Premier ministre israélien, risque fort de provoquer des représailles de la part du Hezbollah, même si le mouvement n’a pas encore réagi officiellement à la mort de son numéro 2.

Les relations entre Israël et le Hezbollah n’ont cessé de se dégrader ces dernières années sur fond de tensions persistantes à la frontière israélo-libanaise. Le raid de vendredi marque indéniablement une escalade dans ce conflit de basse intensité qui pourrait dégénérer à tout moment.

La disparition d’Ibrahim Aquil, un dirigeant expérimenté et respecté au sein du Hezbollah, constitue un coup dur pour l’organisation. Mais elle ne devrait pas remettre en cause la mainmise du parti sur le sud du Liban, où il jouit d’un fort soutien populaire et dispose d’un arsenal conséquent.

Dans ce contexte, les prochains jours s’annoncent décisifs pour savoir si les deux ennemis parviendront à garder le contrôle de la situation ou si au contraire le cycle des représailles et contre-attaques risque d’échapper à tout contrôle. Une escalade militaire entre Israël et le Hezbollah, susceptible d’embraser toute la région, constitue plus que jamais un scénario redouté par la communauté internationale.

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