Ce dimanche, les citoyens sénégalais se sont rendus aux urnes pour élire leurs députés à l’Assemblée nationale. Un scrutin crucial pour le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko, en place depuis seulement 8 mois, qui espère obtenir une large majorité afin de mettre en œuvre son programme ambitieux de rupture et de justice sociale.
Des enjeux de taille pour l’exécutif
Arrivé au pouvoir en mars dernier, le Président Bassirou Diomaye Faye, novice en politique mais porté par une vague d’enthousiasme populaire, s’est entouré de son mentor Ousmane Sonko, nommé Premier ministre. Leur mouvement panafricain de gauche aspire à transformer en profondeur le pays. Mais pendant plusieurs mois, il a dû composer avec une Assemblée nationale encore dominée par l’ancienne majorité présidentielle, dans une cohabitation houleuse.
D’après une source proche de l’exécutif, obtenir une majorité des trois cinquièmes permettrait au gouvernement de réviser la Constitution comme promis, sans passer par un référendum. Cela ouvrirait aussi la voie à une mise en accusation de l’ancien président Macky Sall.
Un vote historiquement aligné sur la présidentielle
Selon les analystes politiques, les Sénégalais ont pour habitude de confirmer lors des législatives leur vote de la présidentielle. Un élément qui joue en faveur de la nouvelle majorité. Mais l’opposition met en garde contre les risques de donner les pleins pouvoirs à un gouvernement qu’elle juge extrémiste et inexpérimenté.
J’espère que le Pastef (parti du Premier ministre) va gagner pour avoir la majorité, c’est pour mieux dérouler leur mandat. La priorité c’est le chômage, les jeunes sont tellement confrontés au chômage.
Pascal Goudiaby, électeur de 56 ans
Une mobilisation au rendez-vous
Tôt ce matin, les files d’attente se sont formées devant les bureaux de vote du centre de Dakar. Signe d’une mobilisation importante des quelques 7,3 millions d’électeurs appelés aux urnes. Les opérations de vote se dérouleront jusqu’à 18h (heure locale) et des premières projections fiables pourraient être disponibles dès lundi matin grâce au suivi des médias.
Pour le gouvernement Sonko, l’enjeu est donc de transformer l’essai de la présidentielle. Une large victoire lui permettrait d’avoir les coudées franches pour mener à bien son programme de transformation du pays. À l’inverse, un Parlement divisé compliquerait grandement la tâche de l’exécutif. Les jours à venir s’annoncent donc décisifs pour l’avenir politique du Sénégal.