Imaginez une salle immense, baignée de rouge et d’or, où des milliers de délégués convergent dans un silence presque solennel. Nous sommes à Pékin, et ce mardi 4 mars 2025 marque le coup d’envoi des **Deux Sessions**, l’événement politique le plus scruté de l’année en Chine. Entre ambitions économiques et tensions internationales, ces réunions promettent de dévoiler les priorités d’un géant face à un monde en pleine mutation.
Un rendez-vous politique sous haute tension
Chaque année, les **Deux Sessions** réunissent deux assemblées majeures : la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) et l’Assemblée nationale populaire (ANP). Si la première, qui ouvre les festivités ce mardi à 15h00 heure locale, joue un rôle symbolique, c’est la seconde, prévue dès mercredi, qui capte tous les regards. Pourquoi ? Parce que le Premier ministre y dévoilera les grandes lignes économiques pour 2025, dans un climat où la Chine doit jongler entre une croissance en berne et des pressions extérieures.
Un objectif de croissance ambitieux mais réaliste ?
La Chine traverse une période économique délicate. Après une crise immobilière qui n’en finit pas et un chômage des jeunes qui inquiète, le pays peine à relancer la machine. Mercredi, tous les yeux seront rivés sur le discours du Premier ministre, attendu pour fixer un objectif de croissance du PIB autour de **5 %**, selon des analystes interrogés par une source proche. Un chiffre qui, s’il est maintenu, montrerait une volonté de stabilité, mais soulève une question : est-ce suffisant pour contrer la spirale déflationniste qui menace ?
« La consommation des ménages reste atone, et c’est un frein majeur à la relance. »
– Un expert économique basé à Singapour
Pour dynamiser cette consommation, les regards se tournent vers d’éventuelles mesures : baisses de taux d’intérêt, subventions pour les biens du quotidien ou allégement des dettes locales. Mais rien n’est garanti, et beaucoup doutent de voir des annonces concrètes émerger de ces sessions.
Trump et les droits de douane : un défi de taille
À peine revenu aux commandes à Washington, Donald Trump fait déjà trembler les relations sino-américaines. Avec des **droits de douane supplémentaires de 10 %** sur les produits chinois effectifs dès ce mardi, et d’autres taxes prévues, la Chine se retrouve face à un adversaire imprévisible. Ces mesures pourraient toucher des échanges commerciaux valant des centaines de milliards de dollars, un coup dur pour une économie déjà fragilisée.
- Réaction mesurée : Jusqu’ici, Pékin évite l’escalade, préférant une posture de fermeté contrôlée.
- Message clair : Les dirigeants veulent montrer que le pays tient bon, malgré les pressions.
- Incertitude : Comment gérer un rival qui redéfinit les règles du jeu ?
« La Chine veut afficher sa détermination sans provoquer une escalade incontrôlable », confie un professeur d’une grande université asiatique. Une stratégie prudente, mais qui pourrait évoluer si les tensions montent.
Le secteur privé dans la balance
Autre sujet brûlant : le soutien au secteur privé. Mi-février, une réunion rare entre le président chinois et des leaders de la tech a ravivé les espoirs d’un appui renforcé. Les investisseurs scrutent les moindres signaux d’aides supplémentaires, dans un contexte où les entreprises privées souffrent autant que les ménages. Mais les observateurs restent sceptiques : les **Deux Sessions** seront-elles l’occasion d’un vrai virage ou juste d’un discours bien rodé ?
Un message sous-jacent plane : malgré les défis, la Chine veut rassurer le monde sur sa résilience.
Propagande ou stratégie : quel rôle pour les sessions ?
Jadis perçues comme un moment clé pour définir les priorités politiques, les **Deux Sessions** semblent aujourd’hui glisser vers un exercice de communication. « C’est devenu un outil pour envoyer un message, presque une forme de propagande », note un spécialiste des affaires publiques à Singapour. L’objectif ? Convaincre que tout va bien, même si les marchés boursiers risquent de rester de marbre face à l’absence de mesures choc.
Pourtant, l’événement conserve une portée symbolique. Il offre à Pékin une tribune pour répondre aux défis posés par Washington et réaffirmer sa place sur l’échiquier mondial.
Un budget militaire en hausse
Mercredi, un autre chiffre fera parler : le **budget militaire** pour 2025. Comme chaque année depuis des décennies, il devrait augmenter, reflet des ambitions géopolitiques chinoises. Dans un monde où les rivalités s’aiguisent, cette annonce sera scrutée par les analystes, qui y verront un signal de la détermination de Pékin face aux États-Unis.
| Année | Tendance budget | Contexte |
| 2024 | Hausse | Tensions en mer de Chine |
| 2025 | Hausse prévue | Rivalité avec Trump |
Cette montée en puissance militaire s’inscrit dans une logique de long terme, mais elle pourrait aussi répondre aux incertitudes actuelles.
Les hommes forts et l’avenir du pouvoir
À 71 ans, le président chinois, et à 65 ans, le Premier ministre, incarnent une génération au pouvoir. Mais derrière les annonces économiques et militaires, les observateurs guettent les signes d’une relève. « On regarde qui pourrait grimper dans la hiérarchie », explique un universitaire asiatique. Ces sessions pourraient laisser entrevoir les contours d’une transition à venir au sein du Parti.
Le ministre des Affaires étrangères tiendra aussi une conférence de presse cette semaine, une occasion rare de décrypter la stratégie diplomatique chinoise face à un monde bousculé.
Une Chine sous les projecteurs
En somme, les **Deux Sessions** de 2025 ne sont pas qu’un rituel politique. Elles cristallisent les espoirs, les défis et les ambitions d’un pays à la croisée des chemins. Entre une économie à relancer, un rival américain imprévisible et une scène intérieure à consolider, Pékin joue une partie serrée. Reste à savoir si ces réunions offriront des réponses ou simplement un beau spectacle orchestré.
Et vous, que pensez-vous des choix que fera la Chine cette année ? Le suspense est à son comble, et les prochains jours pourraient bien redéfinir l’équilibre mondial.
