C’est dans un climat électoral particulièrement tendu que s’est tenu mardi soir le très attendu débat entre les colistiers des candidats à la Maison Blanche. Tim Walz, gouverneur démocrate du Minnesota qui seconde Kamala Harris, et J.D. Vance, sénateur républicain choisi par Donald Trump, se sont affrontés pendant 90 minutes sur les propositions phares de leur champion respectif. Si le ton est resté courtois, les échanges n’en étaient pas moins vifs, en particulier sur les sujets brûlants de l’avortement, de l’économie et de la crise au Moyen-Orient.
L’avortement, point de crispation majeur
Sans surprise, la question de l’interruption volontaire de grossesse a suscité quelques-uns des échanges les plus tendus. J.D. Vance, connu pour ses positions anti-avortement, a accusé les démocrates de défendre des positions « radicales ». Tim Walz lui a rétorqué :
Nous sommes pro-femmes. Nous sommes pour la liberté de faire ses propres choix.
– Tim Walz, colistier démocrate
Un clash qui reflète les profondes divergences entre les deux camps sur ce sujet hautement clivant, susceptible de mobiliser fortement les électeurs en novembre.
Relance de l’économie : deux visions opposées
Les colistiers ont également croisé le fer sur les propositions économiques de leur binôme. Là encore, deux approches radicalement différentes :
- Kamala Harris et Tim Walz défendent un plan d’investissements massifs, avec des hausses d’impôts pour les plus riches
- Donald Trump et J.D. Vance prônent au contraire des baisses d’impôts généralisées et un allègement des régulations
Un débat classique entre démocrates et républicains, mais qui prend une résonance particulière en pleine période de flambée des prix et d’incertitude économique.
Leadership en temps de crise internationale
Dernier point de friction majeur : la crise actuelle entre Israël et l’Iran. Pour Tim Walz, « un Donald Trump de près de 80 ans, qui parle de la taille des foules à ses meetings n’est pas la personne qu’il nous faut en ce moment ». Le camp Trump a au contraire vanté les qualités de leadership de l’ex-président, face à qui « les gens rentraient dans le rang » selon J.D. Vance. Chacun a donc défendu le style de son champion pour gérer ce type de crise internationale.
Au-delà des sujets de fond, ce débat était aussi l’occasion pour ces deux personnalités relativement peu connues du grand public d’étoffer leur stature. Si J.D. Vance est apparu très à l’aise, en terrain conquis lorsqu’il s’agissait de dérouler les éléments de langage trumpistes, Tim Walz semblait plus tendu, lui qui n’avait que peu d’expérience politique nationale avant d’être choisi par Kamala Harris.
Harris et Trump grands absents
En filigrane de leurs échanges, c’est bien l’ombre des deux candidats à la présidentielle qui planait sur ce débat. Donald Trump, qui a refusé de débattre à nouveau contre Kamala Harris, s’est félicité de la prestation de son colistier, moquant au passage le « faible QI » de Tim Walz. Le camp démocrate a préféré saluer « la passion » de son candidat.
Avec ce débat, c’est un nouveau round de la campagne présidentielle qui s’achève. En cette fin de mois de septembre, démocrates et républicains abattent leurs dernières cartes, dans une élection qui s’annonce particulièrement serrée. Les performances des colistiers pourraient ainsi peser lourd, notamment dans les swing states qui font toujours la décision. Verdict dans un peu plus d’un mois, le 3 novembre.