Les huit principales têtes de liste aux élections européennes se sont affrontées lors d’un débat télévisé épique diffusé sur LCI. Pendant plus de 2h30, les candidats ont croisé le fer sur les sujets brûlants du moment : Ukraine, économie, immigration… Les échanges musclés et les révélations fracassantes étaient au rendez-vous !
Passe d’armes sur l’Ukraine
La guerre en Ukraine a électrisé les débats. Jordan Bardella (RN) a été pris pour cible, accusé par Valérie Hayer (Renaissance) d’avoir toujours refusé de soutenir l’Ukraine face à la menace russe. Des propos réfutés par l’eurodéputé RN qui a rappelé les volte-faces d’Emmanuel Macron sur le sujet.
Marie Toussaint (EELV) a dénoncé l’hypocrisie européenne, rappelant que l’UE continue de financer la guerre en important du gaz russe :
Il faut taper Vladimir Poutine au porte-monnaie !
Marie Toussaint, candidate EELV
Échanges tendus sur Gaza
Le conflit israélo-palestinien a aussi fait des étincelles. Manon Aubry (LFI) a exigé des sanctions contre le « gouvernement d’extrême-droite » israélien pour ses « crimes de guerre ». Des propos qui ont fait bondir François-Xavier Bellamy (LR), l’accusant de faire monter un « antisémitisme virulent ».
Marion Maréchal (Reconquête) y a vu du « clientélisme électoral » de la part des Insoumis, quand le communiste Léon Deffontaines a appelé à « un peu de décence » sur ce sujet explosif.
Protectionnisme et fiscalité en débat
Sur le plan économique, les candidats ont exposé leurs divergences sur la politique commerciale à adopter face aux grandes puissances comme les États-Unis ou la Chine. Si la plupart s’accordent sur la nécessité de défendre les intérêts européens, les moyens divergent entre protectionnisme et libre-échange.
Manon Aubry a plaidé pour un « ISF européen » quand Marion Maréchal s’y est farouchement opposée, ne voulant pas d’une « fiscalité européenne ».
Clash sur l’immigration
Mais c’est sans conteste sur l’épineuse question migratoire que les échanges ont été les plus vifs. Jordan Bardella a défendu le « refoulement systématique » des bateaux de migrants quand Raphaël Glucksmann (Place publique) a refusé de faire des « cimetières » aux frontières de l’Europe.
Valérie Hayer s’est elle rangée derrière le nouveau pacte sur l’asile et la migration, visant à mieux contrôler les arrivées. Des positions irréconciliables reflétant les profondes divisions sur ce sujet sensible.
Quand on propose zéro immigration, on finance les passeurs.
Léon Deffontaines, candidat PCF
Des révélations embarrassantes
Le débat a aussi été l’occasion pour les candidats de se renvoyer à la figure quelques casseroles embarrassantes :
- Les anciens soutiens de Marine Le Pen à une alliance avec la Russie
- Les appels d’Emmanuel Macron à un rapprochement avec Moscou en début de mandat
- Le refus de LFI de condamner les attentats islamistes
- Les Républicains accusés d’hypocrisie sur le nucléaire
Autant de petites phrases et de piques assassines qui ont rythmé ce débat haletant, abordant sans filtre les sujets qui fâchent. Un avant-goût musclé de la bataille des européennes, où chacun a défendu sa vision de l’Europe sur des lignes de fracture de plus en plus visibles.
Loin du consensus mou, les candidats ont ferraillé sans retenue pour imposer leurs idées. Révélateur d’une campagne qui s’annonce explosive, où les électeurs devront trancher entre des projets radicalement opposés pour l’avenir de l’Union. Rendez-vous dans les urnes le 12 juin prochain pour l’épilogue de ce bras de fer !