La question du financement de l’entretien du patrimoine religieux français est revenue sur le devant de la scène avec la proposition de la ministre de la Culture, Rachida Dati, d’instaurer un ticket d’entrée payant à la cathédrale Notre-Dame de Paris pour les touristes. Une idée qui ne fait pas l’unanimité, en particulier auprès de l’Eglise catholique, attachée au principe de gratuité des lieux de culte.
Notre-Dame de Paris, un symbole du patrimoine religieux français
Avec ses 12 millions de visiteurs en 2017 et une fréquentation attendue entre 14 et 15 millions après sa réouverture prévue le 7 décembre, la cathédrale Notre-Dame de Paris est l’un des monuments les plus visités d’Europe. Un afflux de touristes qui représente un potentiel important en termes de revenus, selon la ministre de la Culture.
Rachida Dati a ainsi avancé qu’un ticket d’entrée à 5 euros par touriste permettrait de générer 75 millions d’euros par an, une somme qui serait affectée à l’entretien et la préservation du patrimoine religieux français. La France compte en effet le deuxième patrimoine religieux le plus important au monde après l’Italie, avec plus de 100 000 édifices dont 60 000 sont des propriétés privées.
L’Eglise catholique réaffirme son attachement à la gratuité des lieux de culte
Face à cette proposition, l’Eglise catholique, par la voix du président de la Conférence des évêques de France (CEF) Eric de Moulins-Beaufort, a rappelé son attachement au principe de gratuité de l’accès aux églises. Pour l’Eglise, faire payer l’entrée des lieux de culte reviendrait à « trahir leur vocation originelle » et à les exposer à une « marchandisation » croissante constatée dans les lieux culturels.
Les lieux de culte sont affectés au culte exclusivement et intégralement et leur accès est gratuit.
– Eric de Moulins-Beaufort, président de la CEF
Des solutions alternatives pour préserver le patrimoine religieux ?
Si le principe d’une entrée payante ne fait pas consensus, la question du financement de l’entretien du riche patrimoine religieux français reste entière. Près de 4 000 édifices protégés seraient en mauvais état, voire en péril, un constat rappelé par la ministre de la Culture lors des États généraux du patrimoine religieux.
Pour y remédier, le gouvernement a débloqué des fonds, comme les 13 millions d’euros récoltés via une collecte lancée en septembre 2023 pour les communes de moins de 10 000 habitants. Rachida Dati a aussi annoncé un amendement pour mobiliser 300 millions d’euros supplémentaires, dont « une part importante » dédiée au patrimoine rural, et donc religieux.
Concilier vocation cultuelle et usages solidaires ou culturels
Au-delà du ticket d’entrée, l’Eglise s’est aussi interrogée sur les usages « compatibles avec le culte » pour mettre en valeur le patrimoine religieux. L’enquête menée par la CEF auprès des diocèses fait état d’initiatives variées :
- Accueil des plus démunis (dans 26 diocèses)
- Vestiaires solidaires (10 diocèses)
- Concerts (64 diocèses)
- Classes d’orgues (55 diocèses)
- Asile climatique (24 diocèses)
Des pistes pour concilier la vocation première des lieux de culte avec des usages permettant de les valoriser et de contribuer à leur entretien, sans pour autant les « marchandiser ». Le débat autour du ticket d’entrée à Notre-Dame de Paris a le mérite de relancer la réflexion sur les moyens de sauvegarder ce patrimoine unique, entre impératifs de préservation et volonté de maintenir son accès au plus grand nombre.
Face à cette proposition, l’Eglise catholique, par la voix du président de la Conférence des évêques de France (CEF) Eric de Moulins-Beaufort, a rappelé son attachement au principe de gratuité de l’accès aux églises. Pour l’Eglise, faire payer l’entrée des lieux de culte reviendrait à « trahir leur vocation originelle » et à les exposer à une « marchandisation » croissante constatée dans les lieux culturels.
Les lieux de culte sont affectés au culte exclusivement et intégralement et leur accès est gratuit.
– Eric de Moulins-Beaufort, président de la CEF
Des solutions alternatives pour préserver le patrimoine religieux ?
Si le principe d’une entrée payante ne fait pas consensus, la question du financement de l’entretien du riche patrimoine religieux français reste entière. Près de 4 000 édifices protégés seraient en mauvais état, voire en péril, un constat rappelé par la ministre de la Culture lors des États généraux du patrimoine religieux.
Pour y remédier, le gouvernement a débloqué des fonds, comme les 13 millions d’euros récoltés via une collecte lancée en septembre 2023 pour les communes de moins de 10 000 habitants. Rachida Dati a aussi annoncé un amendement pour mobiliser 300 millions d’euros supplémentaires, dont « une part importante » dédiée au patrimoine rural, et donc religieux.
Concilier vocation cultuelle et usages solidaires ou culturels
Au-delà du ticket d’entrée, l’Eglise s’est aussi interrogée sur les usages « compatibles avec le culte » pour mettre en valeur le patrimoine religieux. L’enquête menée par la CEF auprès des diocèses fait état d’initiatives variées :
- Accueil des plus démunis (dans 26 diocèses)
- Vestiaires solidaires (10 diocèses)
- Concerts (64 diocèses)
- Classes d’orgues (55 diocèses)
- Asile climatique (24 diocèses)
Des pistes pour concilier la vocation première des lieux de culte avec des usages permettant de les valoriser et de contribuer à leur entretien, sans pour autant les « marchandiser ». Le débat autour du ticket d’entrée à Notre-Dame de Paris a le mérite de relancer la réflexion sur les moyens de sauvegarder ce patrimoine unique, entre impératifs de préservation et volonté de maintenir son accès au plus grand nombre.