Quand les pompiers deviennent la cible d’agressions… C’est l’amère expérience vécue par un soldat du feu lundi dernier dans le quartier sensible de la Trébale à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique. Alors qu’il effectuait la traditionnelle vente de calendriers en uniforme, ce pompier volontaire a été pris à partie et menacé de mort par une bande de dealers en début d’après-midi devant le hall d’un immeuble connu pour abriter un point de deal.
Selon une source proche du dossier, l’un des agresseurs se serait avancé à quelques centimètres du visage du pompier avant de lancer : “Dégage, sinon je vais te tuer. Tu reviens c’est sûr que t’es mort”. Bousculé et frappé à l’épaule, la victime n’a eu d’autre choix que de battre en retraite, talonnée par une dizaine d’individus. Comble de l’absurde, le pompier a même été pris en chasse par une voiture. Il a finalement trouvé refuge dans une habitation voisine d’où il a pu donner l’alerte.
6 mois avec sursis pour l’un des agresseurs
L’enquête ouverte suite à cette agression a permis l’identification rapide d’un suspect, jugé en comparution immédiate deux jours plus tard. Au casier judiciaire vierge jusque-là, le prévenu a écopé de 6 mois de prison avec sursis. Le tribunal a assorti cette peine d’une interdiction de résider à Saint-Nazaire pendant 3 ans. Il devra également verser 500 euros de dommages et intérêts au pompier agressé.
Un “simple” calendrier qui vire au cauchemar
Cette violente altercation pour un banal calendrier illustre tristement la dégradation des conditions d’exercice des pompiers dans certaines zones urbaines sensibles. Symboles d’autorité et de secours, ils deviennent de plus en plus souvent la cible d’intimidations et d’agressions de la part d’individus qui cherchent à faire régner leur loi dans ces quartiers.
Il y a quelques années, on n’imaginait pas s’en prendre physiquement à un pompier. Aujourd’hui c’est devenu monnaie courante dans ces coins.
Un officier de police de Saint-Nazaire
Une situation alarmante rappelant que derrière l’image héroïque du pompier se cachent des hommes et des femmes de plus en plus exposés aux débordements d’une société fragmentée. La justice a certes envoyé un signal fort en sanctionnant rapidement l’agresseur. Mais combien d’agressions similaires passent encore sous les radars ? L’uniforme ne suffit visiblement plus à protéger celles et ceux qui risquent quotidiennement leur vie pour les autres…