Le Forum économique mondial de Davos bat son plein dans les Alpes suisses, réunissant comme chaque année l’élite politique et économique internationale. Si le président américain Donald Trump brillait par son absence physique lors de cette troisième journée, il était pourtant au cœur de toutes les discussions. Retour sur les temps forts de ce rendez-vous incontournable.
Trump, l’absent omniprésent
Malgré sa non-participation en personne, le 45e locataire de la Maison-Blanche a focalisé l’attention. Ses menaces de « reprendre » le canal de Panama, pourtant sous souveraineté panaméenne depuis 1999, ont suscité l’incompréhension du président du pays. Le secrétaire général de l’ONU a quant à lui salué le rôle de la « diplomatie vigoureuse » de Trump dans l’obtention d’un cessez-le-feu à Gaza. Son homologue argentin s’est même enthousiasmé de « l’âge d’or » promis par le milliardaire.
Iran : l’AIEA appelle au dialogue avec Washington
Dans un autre dossier brûlant, le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique a exhorté l’administration Trump et Téhéran à renouer le dialogue, alors que l’Iran accélère sa production d’uranium enrichi. Un appel qui résonne particulièrement depuis la sortie des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien.
Une Spice Girl engagée contre les violences conjugales
La journée a aussi été marquée par une prise de parole forte de Melanie Brown, alias Mel B des Spice Girls. Victime de violences physiques et psychologiques de son ex-mari pendant 10 ans, la chanteuse a livré un témoignage poignant. Rongée par « la honte et la culpabilité », elle a appelé à renforcer les moyens de lutte, pointant du doigt le peu de fonds alloués par les gouvernements.
Il ne s’agit pas seulement d’en parler, mais aussi d’obtenir des fonds.
Melanie Brown, ex-Spice Girl
Climat : l’appel vibrant d’Al Gore à l’action
Autre temps fort : l’ancien vice-président américain Al Gore a sonné la mobilisation générale face à l’urgence climatique. Malgré le retrait des États-Unis de l’accord de Paris décidé par Trump, le prix Nobel de la paix ne veut pas céder au découragement :
L’antidote au désespoir climatique est l’action climatique. Ne vous découragez pas. Nous allons l’emporter. Nous devons l’emporter.
Al Gore, ancien vice-président des États-Unis
Intelligence artificielle : le projet de Trump fait grincer des dents
Enfin, le fameux projet d’investissement de 500 milliards de dollars dans l’IA annoncé par Trump fait l’objet de vives critiques. Dario Amodei, patron de l’entreprise Anthropic, concurrent d’OpenAI impliqué dans le projet, doute de sa viabilité :
Cela semblait un peu chaotique. On ne sait pas exactement combien d’argent est réellement impliqué et quelle est la part de cet argent qui a été engagée.
Dario Amodei, PDG d’Anthropic
Même son de cloche du côté d’Elon Musk, pour qui les partenaires de cette coentreprise baptisée « Stargate » n’auraient tout simplement pas les fonds nécessaires. Affaire à suivre, donc, pour ce chantier pharaonique et controversé, emblématique des ambitions de l’ancien magnat de l’immobilier.
Au final, cette troisième journée à Davos aura été rythmée par les débats autour de Donald Trump, mais aussi par des prises de parole fortes sur des enjeux cruciaux comme la lutte contre les violences faites aux femmes ou le combat contre le réchauffement climatique. Des sujets qui continueront sans nul doute à animer le Forum économique mondial, véritable caisse de résonance des grandes problématiques contemporaines.