Certains destins sont écrits d’avance, d’autres se construisent à force de persévérance et de passion. Celui de David Hertzog Dessites, jeune réalisateur cannois de 50 ans, relève sans aucun doute de la seconde catégorie. Son parcours, aussi improbable qu’inspirant, l’a mené des marches du Palais des festivals qu’il balayait à 20 ans, jusqu’au tapis rouge où il a présenté son premier long-métrage documentaire le 18 mai dernier lors de la 77e édition du Festival de Cannes.
Sélectionné dans la catégorie Cannes Classic, son film intitulé « Il était une fois Michel Legrand », rend hommage au célèbre compositeur français trois fois oscarisé. Un sujet qui résonne particulièrement pour ce passionné de cinéma et de musique. « J’ai grandi bercé par les mélodies de Michel Legrand. Quand l’opportunité s’est présentée de réaliser ce documentaire, je n’ai pas hésité une seconde », confie-t-il.
Des débuts modestes mais déterminés
Rien ne prédestinait pourtant David Hertzog Dessites à une carrière dans le 7e art. Issu d’un milieu modeste, il enchaîne les petits boulots dès son plus jeune âge pour financer sa passion du cinéma. C’est ainsi qu’il se retrouve à balayer les marches du palais des festivals, un job ingrat mais qui lui permet d’approcher son rêve.
Je me souviens qu’à l’époque, je rêvais déjà de monter ces marches en smoking. Mais j’étais conscient du chemin à parcourir. Alors je me suis accroché, j’ai travaillé dur pour réaliser mon rêve.
David Hertzog Dessites
Des rêves qu’il nourrit en parallèle en apprenant sur le tas les ficelles du métier. Il passe des heures à visionner des films cultes, à décortiquer des making-of et à s’imprégner des conseils de professionnels rencontrés au gré de ses différents jobs. Une formation autodidacte et peu conventionnelle qui porte néanmoins ses fruits.
La rencontre qui a tout changé
Le déclic intervient à la faveur d’une rencontre, celle d’un célèbre producteur hollywoodien de passage à Cannes. Impressionné par la passion et la détermination du jeune homme, il lui ouvre les portes de son studio à Los Angeles. Une opportunité en or que David Hertzog saisit sans hésiter, bien décidé à faire ses preuves.
S’ensuivent alors plusieurs années de travail acharné où il gravit un à un les échelons. D’abord assistant, il devient rapidement repérer puis producteur associé sur des projets de plus en plus ambitieux. Une ascension irrésistible qui le mène aux quatre coins du monde, de Los Angeles à New York en passant par Londres et Paris.
Un premier film en hommage à Michel Legrand
Fort de cette expérience, David Hertzog Dessites décide de se lancer un nouveau défi : réaliser son propre film. Et quoi de plus naturel que de consacrer ce premier long-métrage à son idole de jeunesse, le compositeur Michel Legrand. « J’ai voulu rendre hommage à cet immense artiste qui a bercé mon enfance et nourri ma passion pour la musique de film. C’était une évidence pour moi », explique-t-il.
Pendant plus de deux ans, il se plonge dans les archives, rencontre les proches et collaborateurs du musicien pour livrer un documentaire touchant et richement documenté. Un travail de fourmi récompensé par une sélection en Cannes Classic où le film a été ovationné par le public lors de sa projection au Palais des festivals le 18 mai dernier.
C’était un moment très émouvant pour moi de présenter ce film à Cannes, là où tout a commencé il y a 30 ans quand je balayais ces mêmes marches. J’avais l’impression que la boucle était bouclée.
David Hertzog Dessites
La consécration à Hollywood
Après Cannes, David Hertzog Dessites est retourné à Hollywood auréolé de ce succès. D’après une source proche, plusieurs grands studios lui auraient déjà fait des propositions pour réaliser un nouveau long-métrage. Des projets sur lesquels il reste discret mais qui pourraient bien faire de lui le nouveau réalisateur français à suivre outre-Atlantique.
Une ascension éclair pour cet enfant de Cannes qui a su transformer son rêve en réalité à force de travail et de passion. Un parcours inspirant qui prouve qu’avec de la détermination, il est possible de gravir toutes les marches, même celles qui semblent inaccessibles. Comme il aime à le rappeler : « Peu importe d’où l’on vient, ce qui compte c’est où l’on va ». Et nul doute que David Hertzog Dessites ira encore très loin.