Le magnat tchèque Daniel Kretinsky est sur le point de réaliser un coup d’éclat : le rachat de l’institution britannique Royal Mail pour la somme colossale de 4,3 milliards d’euros. Cette acquisition marque une nouvelle étape dans l’expansion fulgurante de son empire européen, après des investissements stratégiques en France et en Allemagne. Mais qui est vraiment cet homme d’affaires redoutable qui ne cesse d’étendre son influence ?
Un parcours fulgurant dans le monde des affaires
Né en République tchèque en 1975, Daniel Kretinsky s’est très tôt distingué par son ambition et son flair pour les affaires. Après des études de droit et un début de carrière dans le conseil, il se lance dans l’industrie énergétique en cofondant le groupe EPH. Son ascension est alors météorique :
- Acquisition de centrales électriques et de réseaux de distribution en Europe centrale et de l’Est
- Diversification dans les médias avec le rachat de grands titres de presse
- Prise de participation significative dans le géant de la distribution Casino en France
En quelques années, Daniel Kretinsky a bâti un véritable empire industriel et médiatique, devenant l’une des plus grandes fortunes d’Europe centrale. Mais son appétit pour les acquisitions ne semble pas près de s’arrêter.
Royal Mail, un joyau de la Couronne dans son viseur
Avec le rachat de Royal Mail, Daniel Kretinsky s’attaque à un monument de l’histoire britannique. Fondé il y a plus de 500 ans, l’opérateur postal a longtemps été une fierté nationale avant sa privatisation controversée. Pour mettre la main sur ce fleuron, l’homme d’affaires tchèque a dû batailler ferme et donner des gages au gouvernement :
Nous nous engageons à faire de Royal Mail un opérateur postal moderne et performant, au service de tous les Britanniques.
Daniel Kretinsky, selon une source proche du dossier
Mais au-delà des promesses, c’est bien un coup stratégique que réalise le milliardaire en mettant la main sur ce réseau unique de distribution du courrier et des colis. Une infrastructure clé à l’heure du boom du e-commerce.
L’irrésistible ascension d’un « prédateur » des affaires
Avec ce nouveau trophée de chasse, Daniel Kretinsky confirme son statut de « prédateur » sur la scène économique européenne. Son groupe EPH, devenu un géant de l’énergie, n’hésite pas à investir dans des secteurs jugés à risque ou en déclin, avant de les restructurer sans ménagement. Une approche qui suscite autant l’admiration que la crainte.
Mais l’appétit de Kretinsky ne se limite pas à l’industrie lourde. Avec des participations dans de grands groupes de presse comme Le Monde en France ou le Berliner Zeitung en Allemagne, il construit aussi patiemment un empire médiatique aux ramifications complexes. Une influence grandissante qui interroge sur les intentions réelles de ce personnage énigmatique.
Quelle stratégie pour Royal Mail ?
Au-delà de la prise de contrôle capitalistique, c’est la question de l’avenir de Royal Mail qui se pose désormais. Avec ses 150 000 employés et ses 30 millions de foyers desservis, le mastodonte postal fait face à de nombreux défis :
- Baisse continue des volumes de courrier
- Concurrence exacerbée sur le marché du colis
- Nécessité d’investir dans la modernisation et le numérique
Daniel Kretinsky saura-t-il redresser la barre et réussir là où l’État britannique a échoué ? S’il est trop tôt pour le dire, une chose est sûre : le Czech Sphinx, comme on le surnomme dans le milieu des affaires, n’a pas fini de faire parler de lui. Avec cette nouvelle acquisition, il s’affirme comme l’un des acteurs incontournables du capitalisme européen du XXIe siècle.
Il faudra cependant rester vigilant sur la stratégie déployée et les impacts sociaux de cette reprise. Car derrière la success story de ce financier hors norme se cachent aussi des méthodes qui ne font pas l’unanimité. L’avenir de Royal Mail et de ses salariés est désormais entre les mains de cet homme d’affaires aussi brillant que controversé.