Rien n’est jamais joué dans le Vendée Globe, la légendaire course autour du monde en solitaire sans escale et sans assistance. Alors qu’on pensait Thomas Ruyant bien installé en tête après avoir franchi l’équateur en premier, Charlie Dalin vient de lui chiper la place de leader ce vendredi matin. Un sacré coup de théâtre !
Dalin détrône Ruyant au petit matin
Au pointage de 7h, c’est la surprise : Charlie Dalin pointe désormais en tête du classement, reléguant Thomas Ruyant à 3,44 milles nautiques. Un écart infime après plus de 3 semaines de course, mais qui marque un tournant psychologique important. Sam Goodchild complète le trio de tête à seulement 5,85 milles de Dalin.
Dalin, à la barre de son tout nouveau foiler Macif Santé Prévoyance, semblait depuis quelques jours avoir trouvé la martingale pour grappiller du terrain dans l’Atlantique Sud. Sa trajectoire plus à l’Est s’est avérée payante, profitant de vents portants pour fondre sur Ruyant.
Les foilers prennent le pouvoir
Force est de constater que les bateaux de dernière génération équipés de foils font la différence en ce début de course. Capables de s’extraire de l’eau pour filer à des vitesses folles, ils sont taillés pour ces longues glissades au portant qui font la particularité de l’Atlantique Sud.
C’est assez dingue de voir à quelle vitesse ça va maintenant. Dès qu’on a un peu de mer formée et 15-20 nœuds de vent, les foilers décollent et font la différence.
Yann Eliès, consultant pour la direction de course
Le jeu des dépressions
La tête de flotte file maintenant vers le Sud en quête d’un nouvel objectif : attraper la dépression qui se forme au large du Brésil. But du jeu, se caler devant elle et surfer sur le front pour une cavalcade express jusqu’au cap de Bonne Espérance, la porte d’entrée de l’Océan Indien.
Mais encore faut-il réussir à l’attraper sans se faire piéger ou distancer. C’est toute la difficulté et la subtilité de l’exercice qui attend les marins dans les prochains jours. Chaque option stratégique prise maintenant pourrait s’avérer décisive pour la suite de la course.
Derrière, ça s’agite
Si le trio Dalin-Ruyant-Goodchild a pris quelques longueurs d’avance, la meute des poursuivants n’a pas dit son dernier mot. Sébastien Simon, 4ème, pointe à un peu moins de 30 milles du leader. Il reste dans le match, tout comme les expérimentés Yannick Bestaven et Jérémie Beyou dans son sillage.
La bataille fait aussi rage en milieu de flotte, où plusieurs skippers tentent des options à l’Ouest pour se démarquer et refaire leur retard. C’est le cas notamment de Louis Burton qui avait dû s’arrêter pour réparer, et qui tente maintenant un coup de poker pour revenir.
Le Cam perd du terrain
Seule ombre au tableau, la dégringolade de Jean Le Cam au classement. Alors qu’il avait fait la course en tête pendant plusieurs jours, le doyen de l’épreuve marque le pas depuis sa sortie du Pot-au-noir. Son option très Ouest ne s’est pas avérée payante et il voit s’échapper la tête de course. Mais bon, avec Le Roi Jean, on n’est jamais à l’abri d’une nouvelle coup de maître dont il a le secret…
Une chose est sûre, ce Vendée Globe s’annonce palpitant et riche en rebondissements. Les premières marques psychologiques ont été posées, mais rien n’est joué. Tout peut encore basculer au gré des dépressions, des choix stratégiques, et des aléas toujours possibles d’une telle course. Réponse très vite dans les mers du sud !
