Le Dakar 2025 n’en finit pas de nous surprendre. Alors que la course fait rage dans les dunes d’Arabie Saoudite, une décision des commissaires sportifs de la FIA vient de jeter un pavé dans la mare. Sébastien Loeb, nonuple champion du monde des rallyes et favori de cette édition, a été disqualifié après un accident survenu lors de la troisième étape. Une sanction lourde de conséquences pour le pilote français et son équipe, Dacia, qui a décidé de contre-attaquer en déposant un appel. Une démarche qui soulève de nombreuses questions.
Retour sur les faits
Mardi, lors de la spéciale entre Al Ula et Ha’il, le Sandrider de Sébastien Loeb et Fabian Lurquin a effectué plusieurs tonneaux au kilomètre 12. Si l’équipage est sorti indemne de l’accident, la voiture a subi des dommages importants, notamment au niveau de l’arceau de sécurité côté copilote. Après inspection du véhicule par les commissaires techniques, ces derniers ont estimé que le Sandrider n’offrait plus les garanties de sécurité nécessaires pour continuer la course. Une décision sans appel qui a entraîné la disqualification de Loeb.
La réaction de Dacia
Face à ce coup du sort, Dacia n’a pas tardé à réagir. Tiphanie Isnard, la patronne du team, a annoncé avoir déposé un appel auprès des instances compétentes. Pour elle, la décision des commissaires est injustifiée :
L’arceau était déformé mais pas fissuré. Nous estimons que la voiture est toujours en sécurité selon nos calculs. Nous voulons pouvoir défendre notre point de vue.
Tiphanie Isnard, team principal de Dacia
Un avis que partage Fabian Lurquin, le copilote de Loeb, qui regrette la « ligne très ferme » adoptée par la FIA dans ce dossier :
Objectivement, on sait que notre voiture est toujours « safe ». Peut-être que pour notre discipline, différente du circuit, on pourrait faire évoluer la ligne.
Fabian Lurquin, copilote de Sébastien Loeb
Un appel pour faire jurisprudence ?
Au-delà du cas Loeb, cet appel déposé par Dacia pourrait bien faire date dans l’histoire du rallye-raid. Car en contestant la décision des commissaires, le constructeur roumain espère faire bouger les lignes en matière de sécurité. Un enjeu crucial pour l’avenir de la discipline, comme l’explique Tiphanie Isnard :
Cette procédure peut avoir un impact sur le futur, dans la manière dont on traite ces sujets très sensibles de sécurité, dont les conséquences sont terribles pour une équipe quand on l’arrête.
Tiphanie Isnard
Si Dacia n’a aucun espoir de voir Loeb réintégré dans la course, cet appel pourrait donc servir de base à une réflexion plus large sur les normes de sécurité appliquées en rallye-raid. Une démarche qui sera sans doute scrutée de près par les autres écuries engagées sur le Dakar.
Et maintenant ?
En attendant l’examen du dossier par la Cour d’appel internationale de la FIA dans les prochaines semaines, le Dakar 2025 se poursuit sans Sébastien Loeb. Un coup dur pour le pilote français, qui voit s’envoler ses rêves de victoire pour la 9ème fois.
Mais Dacia n’a pas dit son dernier mot. Avec encore deux voitures en course, dont celle de Nasser al-Attiyah, deuxième du général, le constructeur peut encore viser haut. Reste à savoir si cette affaire aura des répercussions sur la motivation des troupes.
Une chose est sûre : en déposant cet appel contre la décision de disqualification de Loeb, Dacia a mis le doigt sur un sujet brûlant. Celui de la sécurité des équipages et des limites à ne pas franchir, même pour les plus grands champions. Un débat qui risque d’animer les bivouacs encore longtemps.