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CZ Dit « Acheter la Peur, Vendre la Cupidité » : Crypto Twitter Explose

Ce week-end, CZ a lâché la phrase : « Vendez quand la cupidité est maximale, achetez quand la peur règne ». Crypto Twitter a répondu par un festival de moqueries et de règlements de comptes. Mais au fond, qui a vraiment raison quand le marché perd 10 % en 24 h ?

Imaginez la scène : Bitcoin vient de perdre 10 % en quelques heures, le Fear & Greed Index vacille entre « peur extrême » et « cupidité extrême » comme un adolescent en crise. Et là, pile au milieu du chaos, l’ex-patron de la plus grosse plateforme crypto du monde balance une vérité vieille comme le trading.

« Il vaut mieux vendre quand la cupidité est maximale et acheter quand la peur est maximale. » Changpeng Zhao, plus connu sous le pseudonyme CZ, a posté ça le 29 novembre 2025. Réaction ? Crypto Twitter a pris feu.

Le retour du mantra éternel dans un marché en panique

Sur le papier, rien de révolutionnaire. Warren Buffett le disait déjà il y a trente ans : « Soyez craintif quand les autres sont avides, et avide quand les autres sont craintifs. » CZ n’a fait que remettre une couche crypto sur cette sagesse ancestrale.

Mais le timing rend la phrase explosive. Bitcoin oscillait autour des 86 000 $ après avoir frôlé les 91 000 $ quelques heures plus tôt. Les altcoins saignaient encore plus fort : Ethereum -7,7 %, Solana -8,4 %, les memecoins en chute libre de 10 à 15 %. Bref, la peur était bien là.

Et pourtant, une partie de la communauté a vu rouge.

Pourquoi tant de haine ?

Le reproche principal est simple : CZ n’a jamais dit « vendez » quand il fallait vendre. Pendant toute la montée fulgurante de 2024-2025, ses tweets ressemblaient plutôt à des pom-pom girls : « strong hands », « to the moon », « HODL ». Jamais un « prenez des profits » clair et net.

Un utilisateur a résumé le sentiment général :

« Tu nous dis d’acheter à chaque dip depuis deux ans, et maintenant que tout le monde est full levier tu nous sors la phrase philosophique ? Merci captain hindsight. »

D’autres sont allés plus loin. Pour certains, Binance elle-même incarne le problème : listings incessants de tokens douteux, frais de retrait élevés, effet de pompe sur BNB à chaque annonce. Quand la plateforme gagne à chaque trade, peu importe la direction, difficile de faire confiance à son fondateur sur le timing de sortie.

Le Fear & Greed Index comme miroir impitoyable

Pour comprendre la violence des réactions, il faut regarder l’indicateur qui cristallise tout : le Fear & Greed Index. Fin novembre 2025, il a fait des montagnes russes dignes d’un film d’horreur.

Le 27 novembre : 82 (cupidité extrême). Le 30 novembre : 38 (peur). Le 1er décembre : on oscille autour de 45. En trois jours, l’humeur collective a fait un 180°.

Évolution récente du Fear & Greed Index

  • 25 novembre → 78 (cupidité)
  • 27 novembre → 82 (cupidité extrême)
  • 29 novembre → 65 (cupidité)
  • 30 novembre → 38 (peur)
  • 1er décembre → 44 (peur)

Source : alternative.me/crypto/fear-and-greed-index

Quand l’indice passe de 82 à 38 en 48 heures, les nerfs lâchent. Et recevoir une leçon de timing de la part de quelqu’un perçu comme ayant bénéficié de chaque pompe devient insupportable.

La psychologie du trader face au miroir

Ce qui rend l’histoire fascinante, c’est qu’elle met à nu la grande hypocrisie collective du crypto Twitter.

Tout le monde connaît la théorie : acheter bas, vendre haut. Tout le monde sait que la peur et la cupidité sont les deux seules émotions qui font vraiment bouger les prix. Et pourtant, 95 % des participants font exactement l’inverse.

Ils achètent quand leur timeline explose de mèmes « to 100k » et vendent quand les influenceurs crient à la fin du bull market. CZ n’a fait que rappeler cette vérité brutale. La réaction outrée montre à quel point elle dérange.

Les rares défenseurs de CZ

Il y a quand même eu des voix pour le défendre. Quelques traders plus anciens ont salué la franchise :

« Enfin quelqu’un qui ose dire la vérité. On a tous vu venir la correction depuis des semaines avec un funding rate à +100 % et un greed à 85. Merci CZ de rappeler les bases. »

D’autres ont souligné l’ironie : ceux qui critiquent CZ aujourd’hui sont souvent les mêmes qui le citaient comme oracle infaillible il y a six mois.

Et maintenant, qui a raison ?

La réalité, c’est que personne n’a de boule de cristal. Même les meilleurs traders se trompent sur le timing exact des extrêmes. Ce qui différencie les gagnants sur le long terme, c’est justement la capacité à agir contre la foule au moment où ça fait le plus mal psychologiquement.

Acheter quand tout le monde vend en panique demande un courage énorme. Vendre quand tout le monde crie « one more leg up » demande encore plus de discipline. CZ n’a pas inventé la règle, il l’a juste rappelée au pire (ou meilleur) moment.

Le marché finira par trancher. Si Bitcoin rebondit rapidement vers 100 000 $ avant la fin d’année, les moqueurs auront le dernier mot. Si par contre on continue la descente vers 70 000 ou moins, la phrase de CZ deviendra le tweet prophétique de 2025.

Leçon à retenir pour tout investisseur crypto

Au-delà du drama, cet épisode rappelle trois vérités brutales :

  • Les influenceurs (même les plus puissants) ne seront jamais vos amis financiers.
  • Le sentiment extrême est le meilleur indicateur contrarian qui existe.
  • La discipline émotionnelle vaut plus que n’importe quelle analyse technique.

Le tweet de CZ n’était pas une prédiction. C’était un miroir. Et visiblement, beaucoup n’ont pas aimé ce qu’ils y ont vu.

En attendant, le marché continue sa danse folle. Bitcoin oscille autour des 86 000 $, les liquidations dépassent les 2 milliards en 48 heures, et chaque candle de 4 heures fait trembler des milliers de portefeuilles.

La seule question qui reste : la prochaine fois que le Fear & Greed Index remontera à 80, qui aura le courage de vendre ? Et quand il retombera à 20, qui aura les nerfs assez solides pour acheter ?

La réponse, comme toujours, se trouve dans le comportement de la foule. Et pour l’instant, la foule est en train de prouver que CZ avait malheureusement raison.

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