L’archipel français de Mayotte, meurtri par le passage dévastateur du cyclone Chido, fait face à un immense défi logistique pour assurer l’approvisionnement de sa population en eau et produits de première nécessité. Avec un bilan provisoire faisant état de 31 morts et 1373 blessés, l’urgence est d’acheminer l’aide humanitaire sur cette île de l’océan Indien.
Un pont maritime et aérien pour Mayotte
Pour répondre à l’ampleur des besoins, les autorités françaises ont annoncé la mise en place d’un « pont maritime civil » au départ de l’île de la Réunion. Dès ce week-end, 200 conteneurs, dont 88 d’eau potable, sont attendus à Mayotte. En parallèle, les transporteurs aériens comme Air France se mobilisent malgré des capacités cargo limitées, en donnant la priorité aux expéditions urgentes en lien avec les services de l’État.
Les transporteurs maritimes en première ligne
Représentant 70% du fret desservant Mayotte en 2022, le géant du transport maritime CMA CGM est fortement impliqué dans l’acheminement de l’aide humanitaire. Plusieurs de ses navires, dont l’Onego Bora, sont mobilisés pour assurer des rotations régulières entre la Réunion et Mayotte, avec l’objectif de livrer rapidement les biens de première nécessité. CMA CGM prévoit un service de desserte quasi-hebdomadaire de l’île jusqu’en février.
Ce n’est pas notre première mobilisation à Mayotte. Il y a eu la crise de l’eau l’année dernière.
Emmanuelle Hoareau, directrice générale de CMA CGM Réunion
Les distributeurs alimentaires se mobilisent
Bien que les tarifs des supermarchés soient souvent inaccessibles pour une grande partie de la population mahoraise, les enseignes de distribution présentes sur l’île participent elles aussi à l’effort de solidarité :
- Carrefour, via son partenaire le groupe Bernard Hayot, a annoncé le don de 50 tonnes de produits de première nécessité (eau, riz, pâtes…).
- Intermarché et Netto, en lien avec leur fournisseur Sodifram, expédient 120 tonnes de nourriture par avion.
- Les magasins Coop de la Réunion ont envoyé un conteneur de 40 palettes de produits essentiels.
D’autres actions de solidarité, en coordination avec les autorités locales, devraient suivre pour cibler au mieux les besoins spécifiques. La fédération de l’agro-industrie, l’Ania, a aussi indiqué que ses entreprises travaillent à apporter un « soutien concret et immédiat » à la population de Mayotte.
Une situation sécuritaire sous tension
Malgré le soutien des autorités, des pillages auraient eu lieu dans certains commerces locaux au lendemain du cyclone, révélant une situation sécuritaire tendue. La priorité reste néanmoins d’assurer au plus vite l’approvisionnement en eau, nourriture et matériel d’urgence pour les habitants sinistrés.
Mayotte affronte ainsi une catastrophe naturelle d’une ampleur inédite. La mobilisation et la coordination de tous les acteurs, publics comme privés, sera essentielle pour relever le défi logistique que représente l’approvisionnement de l’île dans ce contexte de crise humanitaire. Un élan de solidarité national sera également nécessaire pour soutenir la reconstruction de ce territoire français d’outre-mer meurtri.