Le 101e département français, Mayotte, a été frappé de plein fouet par le cyclone Chido le 14 décembre dernier. Face à l’ampleur de la catastrophe, le nouveau gouvernement mené par François Bayrou multiplie les actions pour venir en aide à la population sinistrée. Réunions d’urgence, déploiement des secours, déblaiement des débris, rétablissement des réseaux vitaux… La solidarité nationale s’organise pour permettre à l’île de se relever.
Chido, un cyclone d’une violence inouïe
D’après Météo France, Chido est le cyclone le plus puissant à avoir frappé Mayotte depuis 1934. Des vents à plus de 200 km/h, des pluies diluviennes, une montée des eaux dévastatrice… L’île a été balayée en quelques heures, laissant derrière lui un paysage de désolation.
90% de Mayotte est détruite, 90% des habitations n’ont plus de toit. On n’a pas d’eau, pas de nourriture, les secours ont encore du mal à arriver dans les zones.
Estelle Youssouffa, députée de Mayotte
Le dernier bilan provisoire fait état de 39 morts et plus de 4000 blessés. Des chiffres malheureusement amenés à s’alourdir au fil des opérations de déblaiement. Les dégâts matériels sont quant à eux « colossaux » selon les autorités, avec de nombreuses routes coupées, des réseaux d’eau et d’électricité hors-service, des bâtiments publics endommagés…
Le gouvernement Bayrou sur le pont
Malgré son entrée en fonction très récente suite aux échecs des gouvernements d’Élisabeth Borne et de Michel Barnier, l’équipe de François Bayrou s’est immédiatement saisie du dossier Mayotte. Dès le lendemain du passage de Chido, une première réunion de crise était organisée à Matignon en présence de plusieurs ministres clés, dont celui de l’Intérieur Bruno Retailleau et de l’Économie Eric Lombard.
Le 23 décembre, soit la veille de Noël, le Premier ministre a tenu lui-même une nouvelle réunion en visioconférence depuis Pau, sa ville d’attache, avec notamment Manuel Valls, le nouveau ministre de l’Outre-Mer. Au cœur des discussions : les questions urgentes du relogement et de la reconstruction. François Bayrou a d’ailleurs annoncé qu’il se rendrait sur place dès que possible avec son ministre.
Le souci qui doit être le nôtre, et qui est un impératif, c’est de présenter des solutions concrètes le plus vite possible. La solidarité ne peut pas être seulement dans les mots, il faut qu’elle soit dans la réalité.
François Bayrou, Premier ministre
Les secours déployés, l’armée critiquée
Sapeurs-pompiers, sécurité civile, forces de l’ordre… D’importants moyens humains et matériels ont été dépêchés en urgence sur l’île pour participer aux opérations de secours et de déblaiement. Mais leur déploiement semble poussif aux yeux de certains élus locaux, à l’image d’Estelle Youssouffa qui interpelle : « Où est l’armée ? Qu’est-ce qu’ils font ? ».
Le manque de coordination et la lenteur de la mise en place des secours font polémique, obligeant l’exécutif à monter au créneau. D’après des sources gouvernementales, pas moins de 3000 militaires seront à pied d’œuvre d’ici 48 heures afin d’épauler les populations.
Premières mesures d’urgence
Au-delà de l’aide logistique immédiate, le gouvernement planche sur des mesures de soutien économiques et fiscales pour les habitants et les entreprises. Parmi les pistes évoquées :
- Le déblocage d’un fonds d’urgence pour la reconstruction des logements et des infrastructures publiques
- Des aides financières directes aux foyers les plus démunis
- Un plan d’investissement et de relance pour redynamiser l’économie locale
- Des allègements fiscaux et des reports de cotisations pour les entreprises
Les détails de ces mesures devraient être présentés dans les prochains jours. François Bayrou a d’ores et déjà prévenu qu’il faudrait faire preuve de solidarité nationale, quitte à puiser dans le budget de l’État. « Nous devons être à la hauteur du choc subi par nos compatriotes mahorais », a-t-il insisté.
Un défi immense pour le 101e département
Département le plus pauvre de France, Mayotte va devoir se reconstruire après le passage dévastateur de Chido. Un défi colossal pour ce petit territoire de 350 000 habitants, déjà en proie à de lourdes difficultés économiques et sociales. Mais les Mahorais peuvent compter sur la mobilisation et le soutien sans faille des plus hautes autorités de l’État dans cette épreuve.
Mayotte n’est pas seule. La République est à ses côtés. Nous mettrons tous les moyens nécessaires pour lui permettre de surmonter cette terrible catastrophe et de se relever. C’est une priorité absolue du gouvernement.
Manuel Valls, ministre de l’Outre-Mer
Dans les prochaines semaines, élus nationaux et locaux, services de l’État, ONG, entrepreneurs et citoyens vont devoir s’unir et se serrer les coudes pour panser les plaies de Mayotte. Un immense chantier attend le 101e département français, qui espère désormais tourner au plus vite la page de ce cyclone meurtrier aux conséquences dramatiques.
