Le cyclone tropical Chido, d’une intensité sans précédent depuis près d’un siècle avec des vents à plus de 220 km/h, a balayé l’archipel français de Mayotte samedi dernier, semant chaos et désolation sur son passage. Selon un bilan provisoire, cette catastrophe naturelle a fait au moins 31 morts et quelque 1400 blessés, un lourd tribut humain qui pourrait encore s’alourdir dans les prochains jours.
Face à l’ampleur des dégâts et pour faciliter le déploiement des secours, le gouvernement a déclenché mercredi l’état de calamité naturelle exceptionnelle, un dispositif inédit spécialement conçu pour les territoires ultramarins. Selon le ministère des Outre-mer, cette mesure permettra « une gestion plus rapide et efficace de la crise » à Mayotte, département le plus pauvre de France où un tiers de la population vit dans des logements précaires.
Emmanuel Macron attendu sur place
Dans ce contexte dramatique, le Président de la République Emmanuel Macron est attendu ce jeudi matin dans l’archipel sinistré pour constater l’étendue de la catastrophe et apporter son soutien à la population mahoraise qui tente malgré tout de se relever. Selon l’Élysée, le chef de l’État se rendra sur place avec une délégation restreinte afin d’acheminer 4 tonnes d’aide humanitaire ainsi que des renforts de secouristes.
Au programme de cette visite éclair, une reconnaissance aérienne du territoire dévasté suivie d’un déplacement au centre hospitalier de Mamoudzou où Emmanuel Macron s’entretiendra avec le personnel soignant et les patients. Un déplacement symbolique pour témoigner de la solidarité de la Nation envers Mayotte, durement éprouvée par les éléments.
Un bilan humain qui pourrait encore s’alourdir
Si le dernier bilan fait état de 31 morts et environ 1400 blessés, les autorités craignent que ces chiffres ne soient que provisoires au vu de l’étendue de la catastrophe. Selon le ministère de l’Intérieur, « 70% des habitants ont été gravement touchés » par le cyclone et le préfet a diligenté une « mission de recherche des morts » à travers l’île, laissant présager de tragiques découvertes dans les décombres.
C’est une tragédie sans précédent qui a frappé Mayotte. Nous mettons tout en œuvre pour porter secours et assistance à la population sinistrée.
a déclaré une source gouvernementale
Dans ce département déjà marqué par une grande précarité, l’urgence est désormais au déblaiement, à la remise en état des infrastructures vitales et au relogement des milliers de sans-abris. Un défi titanesque qui nécessitera la mobilisation de tous et un soutien massif de l’État dans la durée pour panser les plaies de Mayotte et lui permettre de se reconstruire.
Une mobilisation nationale
Dès l’annonce de la catastrophe, un élan de solidarité nationale s’est mis en place pour venir en aide à Mayotte. Outre le déclenchement de l’état de calamité naturelle exceptionnelle, des renforts de sécurité civile et de matériel ont été dépêchés depuis la métropole et les territoires voisins de l’océan Indien pour prêter main forte aux secours locaux débordés.
Plusieurs ONG et associations humanitaires se sont également mobilisées pour apporter un soutien d’urgence aux populations sinistrées via des dons financiers, matériels ou en nature. Une aide précieuse qui devrait permettre de faire face aux besoins les plus pressants en attendant le déploiement d’un plan d’aide massif de l’État.
Les défis de la reconstruction
Au-delà de la gestion de crise, c’est un véritable plan Marshall qu’il faudra mettre en œuvre pour permettre à Mayotte de se relever durablement de cette catastrophe. La reconstruction des infrastructures, des logements et la relance de l’activité économique seront des chantiers prioritaires qui demanderont un accompagnement de long terme de la part des pouvoirs publics.
Un défi d’autant plus grand dans ce territoire ultramarin déjà en proie à de lourdes difficultés structurelles, avec un taux de chômage record, une immigration clandestine massive et des tensions sociales récurrentes. Autant de problèmes que le passage du cyclone Chido a tragiquement mis en lumière et qu’il faudra aussi traiter pour bâtir un avenir meilleur pour Mayotte et ses habitants.
L’heure est pour l’instant au deuil, à la solidarité et à l’action pour faire face à cette tragédie. Mais demain il faudra aussi s’interroger en profondeur sur les vulnérabilités de ce territoire oublié de la République pour qu’un drame d’une telle ampleur ne se reproduise plus.