Le passage du cyclone Chido à Mayotte laisse l’île meurtrie et en proie à une situation d’urgence absolue. Selon les dernières estimations, le bilan humain pourrait s’élever à plusieurs centaines, voire un millier de morts, a alerté le préfet du département. Face à l’ampleur de la catastrophe, les secours se déploient pour porter assistance aux populations sinistrées, malgré les nombreuses difficultés d’accès sur le terrain.
Des dégâts considérables et des zones difficilement accessibles
Les rafales à plus de 220 km/h et les pluies diluviennes ont causé des dégâts considérables sur l’île aux Parfums. Routes impraticables, habitations précaires dévastées, réseaux électriques et de communication hors-service : les équipes de secours font face à de multiples obstacles pour atteindre les zones les plus touchées, concentrées notamment au nord de Mayotte.
On se croirait après la Seconde Guerre mondiale, c’est une désolation totale.
Un témoin sur place
Le casse-tête des habitats précaires et des populations vulnérables
Mayotte compte de nombreux bidonvilles et habitations de fortune, faits de tôle et de briques, qui abritent une population vulnérable et souvent non répertoriée. L’effondrement de ces structures sous la violence de Chido complique considérablement les opérations de secours et l’évaluation précise du nombre de victimes.
- Des milliers de personnes potentiellement touchées dans les zones d’habitat précaire
- Un recensement des victimes rendu difficile par l’absence de données fiables
- Des équipes cynophiles déployées pour localiser d’éventuels survivants sous les décombres
Une mobilisation maximale des forces de l’ordre et de l’armée
Pour faire face à cette situation de crise, pas moins de 1600 policiers et gendarmes ont été déployés à Mayotte, à la demande du ministre de l’Intérieur. L’armée a également été sollicitée pour prêter main forte aux opérations de secours et de déblaiement, avec des moyens matériels conséquents acheminés sur place.
Toutes les forces vives sont mobilisées pour venir en aide aux Mahorais. L’État sera au rendez-vous.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur
Le lent rétablissement des réseaux de communication
Autre défi de taille pour les secours : l’effondrement quasi-total des réseaux de télécommunication sur l’île. Antennes arrachées, câbles sectionnés, les Mahorais peinent à donner de leurs nouvelles et à être informés de la situation. Le rétablissement progressif de l’électricité apparaît comme un préalable indispensable pour restaurer les communications.
C’est très compliqué d’avoir des nouvelles de nos proches. On espère que les réseaux seront vite rétablis.
Une habitante de Mamoudzou
L’inquiétude des Mahorais de métropole
De l’autre côté de l’océan Indien, l’inquiétude est à son comble pour la diaspora mahoraise. À l’image de l’ancien international de football Toifilou Maoulida, originaire de l’île, beaucoup s’inquiètent du sort de leurs proches, dans l’attente fébrile de nouvelles rassurantes.
J’ai pu avoir ma mère au téléphone, elle m’a dit que le village était ravagé. J’espère que tout le monde va bien.
Toifilou Maoulida, ancien footballeur international
Mayotte face à un défi de reconstruction titanesque
Au-delà de la gestion de crise immédiate, Mayotte devra relever un immense défi de reconstruction dans les semaines et mois à venir. Entre réparation des infrastructures, relogement des sinistrés et redémarrage de l’activité économique, le chemin sera long pour ce département français meurtri, qui espère pouvoir compter sur la solidarité nationale.
Face à ce drame, la mobilisation de tous sera essentielle pour permettre à Mayotte de se relever et de panser ses plaies. Une épreuve de plus pour cette île de l’océan Indien, habituée aux crises et aux défis, mais qui a toujours su faire preuve de résilience et de courage dans l’adversité.
