Six jours après le passage dévastateur du cyclone Chido sur l’archipel de Mayotte, le Président Emmanuel Macron conclut son déplacement sur place en présidant une réunion de crise ce vendredi matin. L’objectif : coordonner l’action du gouvernement et des administrations pour faire face à l’ampleur des dégâts et organiser la reconstruction.
Un lourd bilan humain et matériel
Le passage du cyclone tropical intense Chido le 14 décembre dernier a durement frappé le 101ème département français, faisant plusieurs morts et de nombreux blessés selon un bilan encore provisoire. D’après une source proche du dossier, le nombre de victimes pourrait s’alourdir, de nombreux immigrés clandestins habitant des logements de fortune ayant pu être emportés par les intempéries.
Sur le plan matériel, les dégâts sont également considérables avec de nombreuses habitations détruites, des routes coupées et des réseaux d’eau et d’électricité fortement endommagés. Certaines zones sont encore difficilement accessibles, compliquant l’acheminement de l’aide.
Un archipel sous le choc
Malgré leur résilience légendaire, les Mahorais peinent à se remettre d’un tel choc. Partout sur l’île, l’heure est au nettoyage des décombres et à l’organisation de l’entraide, comme en témoigne Fatima, habitante de Mamoudzou :
C’est une catastrophe comme on n’en a jamais connue. Tout le monde a perdu un proche ou sa maison. Mais on s’entraide, on n’a pas le choix. Il faut qu’on se relève.
Une visite présidentielle sous tension
Dépêché sur place dès le 15 décembre, Emmanuel Macron a tenu à apporter son soutien aux Mahorais et à superviser lui-même les opérations de secours et d’assistance. Mais comme souvent, la visite du chef de l’État n’a pas échappé à la polémique.
Alors qu’il échangeait avec des habitants, le Président a été apostrophé sur des sujets qui agitent l’archipel depuis des années : l’immigration clandestine massive depuis les Comores voisines, l’insécurité chronique et le manque de moyens. « Même avec le cyclone, vous nous parlez encore de ça ! » aurait-il lâché, agacé, selon un témoin de la scène.
Un deuil national et des aides d’urgence
Pour marquer la solidarité de la Nation, Emmanuel Macron a annoncé un deuil national pour les victimes du cyclone Chido le 23 décembre prochain. Une première dans l’histoire de la 5ème République pour un drame causé par un événement climatique.
Le gouvernement a également débloqué une première enveloppe d’urgence de 10 millions d’euros pour venir en aide aux sinistrés et participer à la reconstruction. D’autres moyens humains et financiers devraient suivre, à la hauteur des besoins immenses de ce territoire de 270 000 habitants.
Une réunion pour coordonner les actions
C’est donc par une réunion de crise depuis Mayotte, en visioconférence avec les ministres concernés à Paris, qu’Emmanuel Macron achève son déplacement mouvementé. Au menu, un état des lieux précis de la situation et surtout la coordination des actions prioritaires à mettre en œuvre dans les prochaines semaines, voire les prochains mois :
- Aide alimentaire et produits de première nécessité
- Rétablissement de l’eau potable et de l’électricité
- Remise en état des axes routiers
- Relogement d’urgence et reconstruction de logements
- Soutien psychologique aux sinistrés
- Indemnisation des pertes (habitations, véhicules, etc)
Un « monsieur reconstruction » devrait également être nommé pour piloter l’ensemble des opérations sur le terrain, en lien étroit avec la préfecture et les collectivités locales. Tout l’enjeu pour l’exécutif est de montrer que l’État est pleinement mobilisé aux côtés des Mahorais.
Les défis de « l’après-Chido »
Au-delà de la gestion de crise, le passage du cyclone Chido remet en lumière les nombreux défis auxquels est confronté le département de Mayotte. Avec une croissance démographique hors norme, des flux migratoires incontrôlés et un chômage endémique, l’île cumule les difficultés.
Le drame ne doit pas être qu’une parenthèse, selon de nombreux observateurs. Il doit être l’occasion d’un véritable plan Marshall pour ce confetti de République trop longtemps délaissé. C’est tout le sens du message porté par les élus mahorais qui espèrent profiter de l’émoi national pour obtenir des engagements fermes de l’État.
Après le temps de l’urgence et de la compassion viendra donc celui des grandes décisions pour l’avenir de Mayotte. Emmanuel Macron, lui, peut déjà mesurer l’ampleur de la tâche lors de cette réunion de crise qui marque la fin de son séjour. Et sait que son action sera scrutée de près dans les mois à venir.
