Alors que la haine en ligne explose tous azimuts, touchant aussi bien enfants qu’adultes, la question du profil des cyberharceleurs se pose. Qui sont ces individus qui déversent leur venin derrière leur écran, sans relâche ? Une récente étude lève le voile sur ces sombres personnages, révélant des caractéristiques inquiétantes.
Des hommes isolés, dépourvus d’empathie
Premier constat alarmant : les cyberharceleurs sont majoritairement des hommes, âgés de 30 à 40 ans en moyenne. Si aucune étude n’a encore établi de profil type, les expertss pointent néanmoins des comportements récurrents :
- Un isolement social marqué : ces individus n’ont souvent qu’Internet comme passe-temps et moyen d’interaction.
- Une intolérance à la frustration : incapables de gérer leurs émotions, ils se « défoulentʺ en ligne.
- Un manque flagrant d’empathie, associé à des risques de dépression selon certaines études.
Samuel Comblé, de l’association e-Enfance, distingue plusieurs profils : les impulsifs, ceux cherchant à exercer un contrôle, et les influencés. Mais un point commun les unit : leur détresse psychologique, qui ne justifie en rien leurs actes.
Des exemples édifiants
Les compte-rendus de procès de cyberharcèlement sont révélateurs. Un homme de 40 ans, accusé d’avoir harcelé une youtubeuse connue, est décrit comme « profondément isolé, n’ayant qu’Internet comme occupation ». Un autre, âgé de 22 ans, explique avoir « eu besoin de se défouler » suite au divorce de ses parents. Enfin, un mis en cause dans le harcèlement d’une femme d’affaires est dépeint par son avocat comme un « homme handicapé, sans emploi et socialement isolé ».
Des ados influencés « pour faire comme les autres »
Chez les moins de 18 ans, une étude d’e-Enfance révèle que 6% des mineurs ont déjà pratiqué le cyberharcèlement. Leurs motivations ? D’abord « pour rire », puis « pour faire comme les autres » ou « être accepté par un groupe ». Un constat alarmant qui souligne l’importance de renforcer prévention et sensibilisation.
Les conséquences dramatiques du cyberharcèlement
Au-delà du profil des cyberharceleurs, il ne faut pas oublier les victimes et les dégâts psychologiques qu’elles subissent. Isolement, décrochage scolaire voire tentatives de suicide chez les plus jeunes; dépression, perte d’estime de soi et parfois burn-out chez les adultes… Les ravages du harcèlement en ligne peuvent être dévastateurs.
Ce que vivent les victimes de cyberharcèlement est un véritable calvaire au quotidien. Elles se sentent traquées, humiliées, sans répit. Les conséquences sur leur santé mentale peuvent être dramatiques.
– Un psychologue spécialiste du cyberharcèlement
Quelles solutions face à ce fléau ?
Si le cyberharcèlement est puni par la loi, avec jusqu’à 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende à la clé, cela ne suffit pas à endiguer le phénomène. Prévenir plutôt que guérir reste le maître-mot, à commencer par la sensibilisation des plus jeunes aux dangers du web. Des outils comme le dispositif Phare, plateforme de signalement des contenus illicites, constituent également des avancées pour mieux protéger les internautes.
Mais au-delà, il est urgent de s’attaquer aux racines du problème : l’isolement et la détresse psychologique qui poussent certains à sombrer dans le harcèlement. Un vaste chantier social et psychologique qui nécessite une prise de conscience collective. Car derrière chaque cyberharceleur se cache souvent un être en souffrance, qu’il faut savoir repérer et accompagner avant qu’il ne soit trop tard.