Le secteur aérien fait face à une nouvelle menace : les cyberattaques. Japan Airlines, l’une des plus grandes compagnies nippones, en a fait les frais ce jeudi, subissant une attaque informatique d’envergure qui a semé le chaos dans ses opérations. Retards de vols, suspension des ventes de billets, systèmes informatiques défaillants… les conséquences sont multiples et témoignent de la vulnérabilité croissante de cette industrie face aux pirates.
Une cyberattaque aux lourdes conséquences
Selon une porte-parole de Japan Airlines, la compagnie a été victime d’une cyberattaque massive tôt dans la matinée de jeudi. Cette intrusion malveillante a rapidement engendré une cascade de problèmes :
- Retards de plus d’une dizaine de vols dans plusieurs aéroports japonais
- Défaillance du système d’enregistrement des bagages
- Interruption des ventes de billets pour tous les vols nationaux et internationaux de la journée
Si les perturbations semblent pour l’heure relativement contenues, avec des retards ne dépassant pas une heure selon l’agence Kyodo, l’attaque n’en reste pas moins préoccupante par son ampleur et sa capacité à paralyser partiellement les activités d’un acteur majeur du transport aérien.
Une course contre la montre pour rétablir les systèmes
Face à cette cyberattaque, les équipes de Japan Airlines se sont immédiatement mobilisées pour identifier la faille et y remédier. La compagnie a assuré être en train de « vérifier l’état de rétablissement du système » après avoir traité la cause de la panne. Une course contre la montre s’engage donc pour restaurer la situation à la normale, alors que des milliers de passagers sont impactés.
Cette cyberattaque met en lumière la nécessité pour les compagnies aériennes de renforcer drastiquement leur cybersécurité. Avec la digitalisation croissante de leurs activités, de la réservation des vols à la gestion des appareils, les opportunités pour les hackers se multiplient. Et les conséquences peuvent rapidement devenir catastrophiques, tant en termes opérationnels que de réputation et de coûts.
Le Japon, cible de choix pour les cybercriminels
Malheureusement, Japan Airlines est loin d’être un cas isolé au pays du Soleil Levant. Ces derniers mois, le Japon a été frappé par une vague de cyberattaques touchant des cibles aussi diverses que :
- L’agence spatiale nippone (Jaxa), dont des données sensibles ont été compromises
- Le port de Nagoya, paralysé par un rançongiciel attribué au groupe russophone Lockbit
- Toyota, contraint de suspendre sa production nationale pendant une journée suite à l’attaque d’un fournisseur
- Le très populaire site de partage de vidéos Niconico, mis hors-service temporairement
Même l’agence gouvernementale chargée de la cybersécurité (NISC) a été infiltrée pendant près de 9 mois, démontrant l’audace et les capacités des pirates. Le Japon, troisième puissance économique mondiale et champion de l’innovation, apparaît clairement comme une cible privilégiée.
Le Japon doit considérer le renforcement de sa cybersécurité comme une priorité nationale. Nos entreprises et institutions sont trop vulnérables face à la menace grandissante des hackers. Il est urgent d’investir massivement dans la protection de nos réseaux et données stratégiques.
Un expert en cybersécurité souhaitant rester anonyme
Un avertissement pour le secteur aérien mondial
Au-delà du cas japonais, c’est tout le secteur aérien qui doit tirer les leçons de cette énième cyberattaque. Avec leur dépendance technologique accrue, leur rôle vital dans l’économie et les flux de données ultra-sensibles qu’elles brassent, les compagnies aériennes représentent des cibles de choix.
De l’optimisation de leurs défenses informatiques à la sensibilisation de leurs employés, en passant par la mise en place de protocoles de réaction rapide en cas d’attaque, les chantiers sont nombreux. Car face à des pirates toujours plus inventifs et déterminés, la meilleure défense reste l’anticipation.
L’attaque contre Japan Airlines doit sonner comme un avertissement pour l’ensemble du secteur. Dans un monde hyperconnecté où les frontières physiques ne sont plus un obstacle, la sécurité du transport aérien passe désormais aussi par une solide protection numérique. Un défi de taille pour une industrie déjà fragilisée par la crise sanitaire.