Dans une spirale de crise qui ne cesse de s’aggraver, Cuba se retrouve aujourd’hui plongée dans le noir. Une panne électrique massive a paralysé l’ensemble de l’île, affectant ses dix millions d’habitants. Cet incident majeur met en lumière les difficultés chroniques auxquelles fait face le pays, englué dans une crise économique et énergétique sans précédent.
Un système électrique à bout de souffle
Selon Lázaro Guerra, directeur général de l’électricité au ministère de l’Énergie et des mines, l’arrêt de la centrale thermique Antonio Guiteras, la principale du pays, est à l’origine de cette panne généralisée. Un évènement qui illustre la vétusté et la fragilité du système électrique cubain, miné par des décennies de sous-investissement et de manque d’entretien.
Avant même cet incident, plusieurs provinces souffraient déjà de coupures pouvant aller jusqu’à vingt heures par jour. Une situation devenue intenable pour la population, confrontée à des conditions de vie de plus en plus dégradées.
Un gouvernement sous pression
Face à cette crise, le président Miguel Díaz-Canel a déclaré que la résolution de ce “problème énergétique très sensible” était une “priorité absolue”. Le gouvernement a annoncé une série de mesures d’urgence, dont l’arrêt du travail dans le secteur public et la suspension de toutes les activités non essentielles de l’État.
Mais ces décisions semblent bien insuffisantes face à l’ampleur de la tâche. Le pays peine à se procurer le carburant nécessaire pour alimenter ses centrales vieillissantes, en raison notamment du renforcement de l’embargo américain.
Il n’y aura pas de repos jusqu’au rétablissement de l’électricité.
Miguel Díaz-Canel, président de Cuba
Une économie à genoux
Cette crise énergétique n’est que le symptôme d’un mal plus profond qui ronge l’économie cubaine. Depuis quatre ans, le pays traverse une récession sans précédent, marquée par des pénuries de nourriture, de médicaments et de biens de première nécessité.
Le renforcement de l’embargo américain sous la présidence de Donald Trump, combiné aux faiblesses structurelles d’une économie centralisée et peu productive, a précipité le pays dans une spirale infernale.
Malgré les promesses de réformes et d’ouverture, le gouvernement peine à enrayer cette descente aux enfers. Et la pandémie de Covid-19 n’a fait qu’aggraver la situation, privant l’île des précieuses devises du tourisme.
Un avenir incertain
Alors que Cuba s’enfonce chaque jour un peu plus dans la crise, l’avenir de l’île semble plus incertain que jamais. Entre un système politique sclérosé, une économie exsangue et une population à bout de patience, le pays est au bord de l’implosion.
Face à cette situation dramatique, de nombreux Cubains n’ont d’autre choix que de fuir, bravant les dangers de l’exil pour tenter leur chance ailleurs. Un exode massif qui prive le pays de ses forces vives et hypothèque un peu plus son avenir.
Nous vivons un cauchemar sans fin. Chaque jour est pire que le précédent.
Témoignage d’un habitant de La Havane
Seule une réforme en profondeur du système économique et politique semble en mesure de sortir Cuba de l’ornière. Mais le régime, arc-bouté sur ses certitudes, semble peu enclin au changement. Et pendant ce temps, c’est tout un peuple qui souffre et se débat dans l’obscurité.
