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Crypto : Les PDG Toujours Milliardaires Même Quand Tout S’effondre

Les actions crypto ont perdu jusqu’à 70 % cette année… mais certains PDG ont vu leur fortune exploser. Bonus garantis, jets privés, stock-options blindés : voici comment ils ont gagné des dizaines de millions pendant que les petits porteurs pleuraient. Le plus choquant ?

Imaginez la scène : les cours des cryptomonnaies et des actions du secteur s’écroulent, les petits investisseurs paniquent, vendent à perte, et pendant ce temps… certains patrons se font verser des bonus à huit chiffres et voyagent en jet privé aux frais de l’entreprise.

Cette année 2025 aura été particulièrement cruelle pour les porteurs d’actions crypto. Pourtant, une poignée de dirigeants a réussi l’exploit de voir sa rémunération exploser. Comment est-ce possible ? Grâce à des montages financiers sophistiqués, des clauses de protection anti-baisse et des structures qui transforment même une chute bérézina boursière en jackpot personnel.

Quand le cours plonge, leur salaire décolle

Les documents déposés auprès de la SEC américaine sont formels : malgré des valorisations divisées par deux, trois ou parfois plus, plusieurs dirigeants ont perçu des packages de rémunération records. Et le plus surprenant, c’est que beaucoup de ces mécanismes étaient précisément conçus pour protéger les intéressés en cas de krach.

David Bailey, l’allié de Trump qui touche le gros lot

Le PDG de Nakamoto, société spécialisée dans les trésoreries Bitcoin corporate en Bitcoin, a structuré sa rémunération d’une façon particulièrement créative. Au lieu de percevoir son salaire et ses bonus directement, il les fait verser à une société qu’il contrôle à 100 %. Résultat ?

  • Prime de signature à sept chiffres
  • Frais de conseil mensuels
  • Stock-options et actions gratuites (RSU)
  • Bonus en cash indexés sur la performance… de sa propre société de conseil
  • Utilisation illimitée d’un jet privé facturé à Nakamoto

Le tout sans que cela n’apparaisse comme un salaire classique, ce qui limite les critiques d’abus de biens sociaux. Ingénieux.

Michael Saylor, le roi des actions à droits de vote décuplés

Chez MicroStrategy (rebaptisée Strategy dans certains documents récents), l’histoire est connue mais atteint des sommets en 2025. L’action ordinaire a perdu plus de 60 % depuis janvier, pourtant la fortune personnelle de son fondateur a continué de croître.

Le secret ? Les actions de classe B qui confèrent dix droits de vote par titre, des obligations convertibles émises à des conditions ultra-avantageuses, et un programme d’options renouvelé chaque année même quand le cours est au plus bas. Résultat : plus le Bitcoin monte (même temporairement), plus Saylor peut convertir à bon compte convertir ses dettes en actions avant la prochaine chute.

« Tant que Bitcoin finit par remonter, tout le reste n’est que du bruit. »

Michael Saylor, conférence Bitcoin Miami 2025

Anthony Pompliano et le SPAC qui fait scandale

L’histoire la plus explosive du moment concerne Anthony Pompliano, le célèbre podcasteur reconverti en gestionnaire de fonds. Sa société ProCap tente de s’introduire en bourse via une fusion avec une SPAC (Columbus Circle Capital Corp. I).

Le montage prévoyait pour « Pomp » une rémunération garantie de plusieurs dizaines de millions même si l’action post-fusion chutait de 90 %. Cerise sur le gâteau : une clause « ratchet » qui lui attribue des actions supplémentaires si le cours passe sous un certain seuil.

Résultat ? L’actionnaire activiste Paul Glazer, détenteur de 7,7 %, a publié une lettre cinglante annonçant qu’il voterait contre la fusion « dans sa forme actuelle » et exigeant la suppression pure et simple de ces protections. Le titre de la SPAC a immédiatement perdu 25 % supplémentaires.

Extrait de la lettre de Paul Glazer :
« Il est inacceptable que le promoteur s’octroie un parachute doré pendant que les actionnaires minoritaires assument 100 % du risque baissier. »

Core Scientific : 28 millions pour le PDG pendant la restructuration

Adam Sullivan, CEO de Core Scientific, a vu son package passer de 4 millions à plus de 28 millions de dollars en 2025, alors même que l’entreprise sortait à peine d’une procédure de chapitre 11 (faillite américaine).

Le motif officiel ? « Retention bonus » pour éviter que le dirigeant ne parte chez un concurrent. Le détail qui fait grincer des dents : une partie du bonus était payable en actions… au cours de l’introduction post-faillite, soit largement sous le prix actuel malgré la chute.

Les mécanismes qui transforment la crise en aubaine

Ce qui frappe dans tous ces cas, c’est la récurrence de certains outils financiers :

  1. Les actions à droits de vote multiples qui permettent de garder le contrôle même en étant ultra-dilué
  2. Les obligations convertibles émises à des taux ridicules avec conversion forcée avantageuse
  3. Les « full ratchet anti-dilution » qui attribuent des actions gratuites en cas de baisse
  4. Les bonus de rétention payables même (surtout) en période de crise
  5. Les paiements via des sociétés de conseil pour contourner les règles de gouvernance

Ces dispositifs, parfaitement légaux, ont été pensés dès la création de nombreuses sociétés crypto pour attirer les talents dans un secteur volatil. Mais en 2025, alors que le grand public subit les conséquences d’un hiver crypto prolongé, ils apparaissent de plus en plus comme des abus.

Et les petits actionnaires dans tout ça ?

La colère monte. Sur les forums, les réseaux sociaux et même dans certaines assemblées générales, les actionnaires minoritaires commencent à s’organiser. Plusieurs propositions de résolution ont été déposées pour limiter les packages à 50 fois le salaire médian de l’entreprise ou imposer un malus en cas de destruction de valeur supérieure à 30 %.

Pour l’instant, ces initiatives restent symboliques. Mais elles traduisent un ras-le-bol grandissant face à l’asymétrie : les dirigeants gagnent dans tous les scénarios, les investisseurs seulement si tout va bien.

Vers une régulation plus stricte ?

Certains experts estiment que 2026 pourrait marquer un tournant. Plusieurs projets de loi aux États-Unis et en Europe visent à encadrer les rémunérations variables dans les sociétés cotées exposées aux crypto-actifs, considérées comme « systémiques » en cas de faillite.

Parmi les mesures envisagées :

  • Interdiction des clauses ratchet dans les SPAC
  • Plafonnement des bonus de rétention à 200 % du salaire fixe
  • Obligation de malus proportionnel à la perte boursière
  • Publication nominative des avantages en nature (jets, résidences…)

Reste à voir si ces textes passeront l’épreuve du lobbying intense que mènent déjà les grands cabinets d’avocats spécialisés.

En attendant, une chose est sûre : tant que le système actuel reste en place, une partie des dirigeants crypto continuera de s’enrichir spectaculairement… même quand tout s’écroule autour d’eux.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Ces rémunérations sont-elles justifiées par le risque pris par ces entrepreneurs, ou sommes-nous face à une dérive du capitalisme crypto ? La parole est à vous dans les commentaires.

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