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Croissance solide attendue aux États-Unis à 6 jours des élections

Un nouveau trimestre de forte croissance attendu pour les États-Unis à la veille d'une élection présidentielle au dénouement incertain. La consommation des ménages soutient l'économie malgré une inflation élevée. Mais un ralentissement se profile à l'horizon...

À quelques jours d’un scrutin présidentiel particulièrement disputé, les États-Unis s’apprêtent à dévoiler de nouveaux chiffres de croissance solides pour le troisième trimestre. Selon les estimations des économistes, le Produit Intérieur Brut (PIB) américain devrait avoir progressé de 3,5% en rythme annualisé sur la période juillet-septembre, contre 3% au deuxième trimestre. Une performance dynamisée par la consommation des ménages, qui représente environ deux tiers de l’activité économique outre-Atlantique.

Cette vigueur de l’économie devrait offrir un argument de campagne bienvenu à la vice-présidente sortante et candidate démocrate Kamala Harris, à l’heure où son duel face à l’ex-président Donald Trump s’annonce extrêmement serré. Le camp démocrate espère capitaliser sur la résilience de la croissance et de l’emploi, dans un contexte marqué depuis plusieurs années par une forte inflation, qui constitue l’une des principales préoccupations des électeurs.

La consommation des ménages, moteur de l’économie

Principal atout pour les démocrates : les États-Unis ont pour l’instant échappé à une récession qui semblait pourtant inéluctable il y a quelques mois. La consommation a continué de tirer la croissance, malgré l’érosion du pouvoir d’achat. Comme l’explique Kathy Bostjancic, cheffe économiste pour Nationwide :

La résilience du marché du travail continue de soutenir les dépenses de consommation, même si les ménages puisent davantage dans leur épargne et font plus attention aux prix.

Le taux de chômage devrait ainsi se maintenir à un niveau historiquement bas de 4,1% en octobre, même si le rythme des créations d’emplois ralentit progressivement.

L’inflation, talon d’Achille des démocrates ?

Donald Trump, de son côté, martèle que la situation économique s’est dégradée depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, avec une flambée des prix atteignant 9,1% en juin 2022, du jamais vu depuis 40 ans. L’ancien président promet un redressement s’il est réélu. Un discours qui semble porter auprès d’une courte majorité d’électeurs, qui lui font plus confiance qu’à Kamala Harris pour gérer l’économie.

La tâche de la candidate démocrate est compliquée par le fait que l’inflation, même en repli, reste élevée à 8,2% en septembre, et que les perspectives de croissance s’assombrissent pour les prochains trimestres. Comme le soulignent les économistes de Pantheon Macroeconomics, Samuel Tombs et Oliver Allen :

La croissance va probablement ralentir fortement au cours des prochains trimestres, à mesure que les ménages auront plus de peine à consommer.

Le spectre d’un “atterrissage en douceur”

Pour endiguer l’inflation galopante, la Réserve Fédérale américaine (FED) a procédé à une série de fortes hausses de ses taux directeurs. Si l’institution monétaire envisage désormais un rythme plus graduel, elle redoute un impact négatif sur le marché du travail.

Selon les projections de Nationwide, la croissance américaine pourrait retomber sous les 2% au quatrième trimestre, tout en permettant d’éviter une récession et une remontée importante du chômage. Un scénario “d’atterrissage en douceur” de l’économie qui reste l’objectif de la FED et, dans une certaine mesure, l’espoir de la Maison Blanche à l’approche du scrutin crucial du 5 novembre.

Des aléas de court terme

Au-delà des fondamentaux économiques, certains aléas pourraient influencer marginalement les chiffres du troisième trimestre et la trajectoire de court terme :

  • L’incertitude liée à l’élection présidentielle elle-même pourrait inciter certaines entreprises à différer leurs investissements.
  • Les dégâts causés par les ouragans Hélène et Milton fin septembre – début octobre pourraient peser légèrement sur l’activité.

Mais à ce stade, aucun de ces facteurs ne semble de nature à inverser la tendance. Sauf énorme surprise, les États-Unis devraient donc afficher une croissance robuste au troisième trimestre 2023, un atout potentiel pour les démocrates à quelques jours d’une élection à suspense.

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