Alors que les nuages s’amoncellent sur l’économie mondiale, l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) vient de publier des prévisions préoccupantes pour la France et l’Allemagne. Selon l’institution internationale, les deux locomotives de la zone euro devraient connaître un net ralentissement de leur croissance en 2025, avec respectivement 0,9% et 0,7% d’expansion de leur PIB. Un coup de froid qui tranche avec les prévisions plus optimistes publiées en septembre dernier.
Les raisons d’une croissance en berne
Comment expliquer cette dégradation des perspectives économiques ? Pour la France, l’OCDE pointe du doigt l’incertitude politique grandissante qui pèse sur les décisions d’investissement et de consommation. La menace d’un renversement du gouvernement suite au recours au 49.3 sur le budget laisse craindre de fortes « turbulences » selon le ministre de l’Économie Michel Barnier. Un scénario catastrophe qui pourrait même déboucher sur un « shutdown à l’américaine » en cas de rejet définitif du budget, paralysant l’économie.
Outre-Rhin, c’est la crise énergétique post-Ukraine qui continue de laisser des traces. Après une récession en 2024, l’Allemagne devrait renouer avec une timide croissance en 2025, plombée par la baisse de la demande chinoise et asiatique qui pénalise ses exportations. Un coup dur pour le modèle allemand très dépendant du commerce extérieur.
Risques sur l’économie mondiale
Au-delà de la France et de l’Allemagne, l’OCDE alerte sur plusieurs risques qui pourraient dégrader encore plus la situation :
- Une flambée des prix de l’énergie en raison des tensions géopolitiques au Moyen-Orient
- Un regain de protectionnisme, notamment de la part des grandes économies comme les États-Unis
- Un resserrement plus marqué que prévu des politiques monétaires face à une inflation persistante
Un regain de protectionnisme, notamment de la part des grandes économies, constitue un autre risque majeur de dégradation par rapport aux prévisions.
OCDE
Malgré ce contexte morose, la croissance mondiale devrait atteindre 3,3% en 2025 selon l’OCDE, portée par le dynamisme de l’économie américaine. Cela reste cependant inférieur à la moyenne historique. Pour l’Europe, l’heure est à la vigilance et à la relance de l’investissement pour ne pas décrocher. Un défi de taille pour le Vieux continent.
Quel impact pour les ménages et les entreprises ?
Ce ralentissement économique ne sera pas sans conséquence pour les Français et les Allemands. Avec une croissance atone, le pouvoir d’achat des ménages sera sous pression, d’autant que l’inflation devrait rester élevée. Les entreprises pourraient de leur côté freiner leurs investissements et leurs embauches par manque de visibilité.
Le gouvernement français devra donc redoubler d’efforts pour soutenir l’activité, tout en poursuivant l’assainissement des comptes publics. Un exercice d’équilibriste périlleux, surtout en période de fortes turbulences politiques. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour éviter que 2025 ne soit une année noire pour l’économie tricolore et européenne dans son ensemble.
