Après un mois d’octobre décevant, l’économie britannique montre de timides signes de reprise en novembre. Selon les dernières données publiées par l’Office national des statistiques (ONS), le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a progressé de 0,1% en novembre, effaçant le recul de même ampleur enregistré le mois précédent. Toutefois, cette hausse reste en deçà des attentes des analystes qui tablaient sur une croissance de 0,2%.
Une croissance portée par les services et la construction
Si la croissance britannique a réussi à renouer avec le positif au mois de novembre, c’est principalement grâce à la bonne tenue des secteurs des services et de la construction. En revanche, l’industrie manufacturière continue de montrer des signes de faiblesse avec un ralentissement qui se poursuit, tempérant l’optimisme suscité par ce rebond. La ministre des Finances, Rachel Reeves, s’est voulue volontariste face à ces chiffres mitigés.
Je suis déterminée à aller plus loin et plus vite pour relancer la croissance économique, qui est la priorité numéro un.
Rachel Reeves, ministre britannique des Finances
Un budget ambitieux mais qui peine à convaincre
Pour tenter de donner un coup de fouet à l’économie britannique, Madame Reeves a dévoilé en octobre dernier un budget mêlant hausses d’impôts, notamment sur les entreprises, et emprunts records pour financer des investissements. Mais ces plans de relance suscitent le scepticisme des marchés quant à leur crédibilité et leur capacité à véritablement relancer la machine économique.
Par ailleurs, même si l’inflation a ralenti de manière inattendue à 2,5% en décembre au Royaume-Uni, le contexte reste délicat pour le gouvernement travailliste. En effet, ces derniers jours ont été marqués par un affaiblissement de la livre sterling, une hausse marquée des taux d’emprunt et une certaine défiance des marchés à son égard.
Des perspectives de croissance encore incertaines
Malgré ce retour à la croissance de l’économie britannique en novembre, les économistes restent prudents quant aux perspectives futures. Si certains, comme Yael Selfin de KPMG, estiment que cette dynamique « pourra potentiellement s’accélérer en 2025 », portée notamment par les dépenses publiques, d’autres pointent les risques qui pèsent sur l’économie.
- Conditions de financement durcies sur les marchés
- Inquiétudes concernant le commerce mondial
- Poussée continue de l’inflation
Autant d’éléments qui pourraient venir « freiner » cette reprise encore fragile de la croissance britannique. Face à ces défis, la ministre des Finances a martelé sa volonté de mener des « réformes », de stimuler les « investissements » et de lutter contre le « gaspillage » dans les finances publiques. Elle a ainsi convoqué certains des principaux régulateurs du pays pour leur rappeler son objectif premier de retour de la croissance.
Une reprise encore trop poussive
Si le rebond de 0,1% du PIB en novembre est une éclaircie bienvenue après la contraction du mois précédent, il ne suffit pas à dissiper les doutes sur la solidité de la reprise économique outre-Manche. Comme le souligne Samuel Edwards, analyste chez Ebury, « la quasi-stagnation en novembre a atténué l’optimisme suscité par la baisse inattendue de l’inflation ».
Le chemin vers une croissance durablement installée semble donc encore long et semé d’embûches pour l’économie britannique. Malgré les efforts et la détermination affichés par le gouvernement, les indicateurs peinent pour l’instant à s’orienter clairement et solidement dans le vert. Les prochains mois seront décisifs pour savoir si les plans de relance et les réformes promis porteront leurs fruits et permettront au Royaume-Uni de renouer durablement avec une croissance plus dynamique.