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Crise politique en Géorgie : vers de nouvelles élections ?

La Géorgie est secouée par une grave crise politique depuis les élections contestées d'octobre. L'UE appelle à un dialogue national et n'exclut pas un nouveau scrutin pour...

Les élections législatives du 26 octobre en Géorgie, remportées par le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, ont plongé le pays dans une profonde crise politique. En effet, l’opposition pro-occidentale conteste les résultats, dénonçant un scrutin truqué et réclamant de nouvelles élections. Face à cette situation tendue, l’Allemagne, la France et la Pologne, appelées le « triangle de Weimar », sont montées au créneau.

Un appel au dialogue national et à de possibles nouvelles élections

Dans un communiqué commun diffusé par Berlin, les ministres des Affaires étrangères des trois pays européens exhortent les autorités géorgiennes à engager un dialogue national incluant toutes les parties prenantes afin de trouver une issue à la crise actuelle et restaurer la confiance du public dans la démocratie géorgienne. Ils évoquent aussi la possibilité d’organiser de nouvelles élections, suivant en cela les recommandations de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Les pays du triangle de Weimar se disent en effet préoccupés par l’intégrité du processus électoral en Géorgie, à la lumière du rapport de l’OSCE du 20 décembre qui soulignait des « irrégularités généralisées ». Selon eux, le scrutin du 26 octobre ne s’est pas déroulé « selon les standards attendus d’un candidat à l’UE ».

L’intégration européenne de la Géorgie en question

Cette crise politique intervient alors que la Géorgie, ex-république soviétique du Caucase, aspire à se rapprocher de l’Union européenne. Mais l’annonce fin novembre du report des efforts d’intégration à 2028 a déclenché des manifestations quotidiennes pro-européennes, parfois émaillées de violences. Plus de 400 personnes ont été arrêtées selon des sources proches du dossier, dont des meneurs de l’opposition.

Si les affrontements se sont raréfiés depuis mi-décembre, la contestation perdure. Berlin, Paris et Varsovie pressent donc Tbilissi d’étudier sérieusement les recommandations de l’OSCE, y compris celle d’un nouveau scrutin, dans le cadre d’un dialogue avec toutes les forces politiques et la société civile. Une nécessité pour sortir de l’ornière et remettre le pays sur les rails européens.

Inquiétudes sur le respect des droits humains

Au-delà de la tenue d’élections libres et transparentes, les trois pays européens pointent aussi du doigt les atteintes aux libertés fondamentales constatées en marge des manifestations. Le médiateur géorgien pour les droits humains a en effet fait état de « tortures » de détenus par la police. La France, l’Allemagne et la Pologne rappellent qu’il incombe aux autorités géorgiennes de « respecter les droits de l’homme et de protéger les libertés fondamentales ». Elles condamnent en particulier « les menaces contre des personnalités politiques ».

Il est crucial que toutes les parties fassent preuve de retenue et s’engagent dans un dialogue constructif afin de trouver une solution pacifique et durable à cette crise politique.

Un diplomate européen

La balle est désormais dans le camp des dirigeants géorgiens. S’ils veulent éviter de compromettre durablement les ambitions européennes de leur pays et apaiser les tensions, il leur faudra faire preuve d’ouverture et accepter la main tendue par la communauté internationale. La tenue de nouvelles élections, sous supervision de l’OSCE, pourrait bien être la clé pour sortir de l’impasse politique et restaurer la confiance des citoyens dans le processus démocratique. Mais cela impliquera des concessions de part et d’autre. Le chemin vers une Géorgie stable et européenne s’annonce encore long et semé d’embûches.

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