La Corée du Sud est actuellement en proie à une crise politique d’une ampleur inédite. Les derniers développements ont encore accru la tension dans le pays, déjà ébranlé par les événements du mois de décembre. Le feuilleton qui tient en haleine toute la nation vient de connaître un nouveau rebondissement.
L’opposition dépose une motion de destitution contre le président par intérim
C’est une annonce qui a secoué le pays ce jeudi. L’opposition sud-coréenne a déclaré avoir déposé une motion de destitution à l’encontre de Han Duck-soo, le président par intérim en fonction depuis la mise à l’écart du président Yoon Suk Yeol en décembre. Le député du Parti démocrate Park Sung-joon a annoncé aux journalistes à l’Assemblée nationale :
Nous avons déposé la motion juste avant la séance plénière. Nous la soumettrons au vote demain.
Les griefs de l’opposition envers M. Han sont clairs. Elle lui reproche de refuser de pourvoir trois sièges vacants à la Cour constitutionnelle, l’institution chargée de valider ou non la destitution de Yoon Suk Yeol votée le 14 décembre par les députés. Une décision cruciale que la Cour doit rendre dans les six mois.
Le rôle clé de la Cour constitutionnelle
Depuis sa suspension, le président Yoon voit son sort suspendu au verdict de la Cour constitutionnelle, qui doit statuer à la majorité des deux tiers. Mais trois de ses neuf sièges sont actuellement vacants suite aux départs à la retraite de leurs titulaires à l’automne dernier. Un détail d’importance, qui pourrait peser lourd dans la balance.
En principe, les trois nouveaux juges auraient dû être nommés jeudi par le président, sur une liste de candidats établie par l’Assemblée nationale, où l’opposition est majoritaire. Mais Han Duck-soo s’y refuse, arguant que son statut de président intérimaire ne lui confère pas ce pouvoir. Il exige au préalable un accord sur ces nominations entre le parti au pouvoir et l’opposition. Une fin de non-recevoir inacceptable pour cette dernière.
Un bras de fer qui s’envenime
Pour Park Chan-dae, chef de file des députés démocrates, le refus de M. Han prouve « qu’il n’a ni la volonté ni les compétences pour respecter la Constitution ». Un camouflet cinglant pour celui qui assure l’intérim à la tête de l’État. L’opposition, majoritaire à l’Assemblée avec 192 sièges sur 300, se dit déterminée à aller au bout et à obtenir la destitution du président par intérim. Une première dans l’histoire agitée de la jeune démocratie sud-coréenne.
Si la motion venait à être adoptée, la présidence par intérim échoirait alors au ministre des Finances, Choi Sang-mok, ajoutant encore à la confusion politique. Une perspective peu réjouissante pour le pays, quatrième économie d’Asie, qui a plus que jamais besoin de stabilité.
L’ombre de la peine de mort
En parallèle, l’ancien président Yoon Suk Yeol est lui-même dans la tourmente. Il est visé par une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine capitale. Le Bureau d’enquête sur la corruption l’a déjà convoqué à deux reprises pour l’interroger sur les événements de la nuit du 3 au 4 décembre, quand il avait tenté d’imposer la loi martiale et de museler le Parlement en y envoyant l’armée. Un coup de force qui avait choqué l’opinion.
Mais M. Yoon ne s’est présenté à aucune de ces convocations. Les enquêteurs doivent désormais décider s’ils le convoquent une troisième fois ou s’ils demandent à la justice un mandat d’amener pour le faire comparaître de force. Une décision lourde de conséquences dans ce climat délétère.
Un pays sous haute tension
C’est donc une Corée du Sud fébrile et sous tension qui retient son souffle face à ces développements. Le pays traverse une zone de fortes turbulences politiques qui mettent à l’épreuve la solidité de ses institutions démocratiques. Nul ne peut prédire avec certitude comment cette crise multiforme se dénouera.
Entre un président « intérimaire » lui-même menacé de destitution, un ex-président poursuivi pour « rébellion » et une Cour constitutionnelle paralysée et prise en otage, tous les ingrédients d’une tempête politique parfaite semblent réunis. Cette valse à trois temps des pouvoirs n’en finit pas de déstabiliser le pays du Matin calme, qui espère retrouver au plus vite sa sérénité légendaire. Mais le chemin semble encore long et semé d’embûches.
Cette crise inédite constitue à n’en pas douter un test grandeur nature pour la jeune démocratie sud-coréenne, qui fêtera bientôt ses 35 ans. Sa capacité à surmonter ces défis, dans le respect de l’État de droit et de la séparation des pouvoirs, sera scrutée avec attention, tant par sa population que par la communauté internationale. L’issue de ce bras de fer politique sera déterminante pour l’avenir du pays et sa place sur l’échiquier mondial.
En principe, les trois nouveaux juges auraient dû être nommés jeudi par le président, sur une liste de candidats établie par l’Assemblée nationale, où l’opposition est majoritaire. Mais Han Duck-soo s’y refuse, arguant que son statut de président intérimaire ne lui confère pas ce pouvoir. Il exige au préalable un accord sur ces nominations entre le parti au pouvoir et l’opposition. Une fin de non-recevoir inacceptable pour cette dernière.
Un bras de fer qui s’envenime
Pour Park Chan-dae, chef de file des députés démocrates, le refus de M. Han prouve « qu’il n’a ni la volonté ni les compétences pour respecter la Constitution ». Un camouflet cinglant pour celui qui assure l’intérim à la tête de l’État. L’opposition, majoritaire à l’Assemblée avec 192 sièges sur 300, se dit déterminée à aller au bout et à obtenir la destitution du président par intérim. Une première dans l’histoire agitée de la jeune démocratie sud-coréenne.
Si la motion venait à être adoptée, la présidence par intérim échoirait alors au ministre des Finances, Choi Sang-mok, ajoutant encore à la confusion politique. Une perspective peu réjouissante pour le pays, quatrième économie d’Asie, qui a plus que jamais besoin de stabilité.
L’ombre de la peine de mort
En parallèle, l’ancien président Yoon Suk Yeol est lui-même dans la tourmente. Il est visé par une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine capitale. Le Bureau d’enquête sur la corruption l’a déjà convoqué à deux reprises pour l’interroger sur les événements de la nuit du 3 au 4 décembre, quand il avait tenté d’imposer la loi martiale et de museler le Parlement en y envoyant l’armée. Un coup de force qui avait choqué l’opinion.
Mais M. Yoon ne s’est présenté à aucune de ces convocations. Les enquêteurs doivent désormais décider s’ils le convoquent une troisième fois ou s’ils demandent à la justice un mandat d’amener pour le faire comparaître de force. Une décision lourde de conséquences dans ce climat délétère.
Un pays sous haute tension
C’est donc une Corée du Sud fébrile et sous tension qui retient son souffle face à ces développements. Le pays traverse une zone de fortes turbulences politiques qui mettent à l’épreuve la solidité de ses institutions démocratiques. Nul ne peut prédire avec certitude comment cette crise multiforme se dénouera.
Entre un président « intérimaire » lui-même menacé de destitution, un ex-président poursuivi pour « rébellion » et une Cour constitutionnelle paralysée et prise en otage, tous les ingrédients d’une tempête politique parfaite semblent réunis. Cette valse à trois temps des pouvoirs n’en finit pas de déstabiliser le pays du Matin calme, qui espère retrouver au plus vite sa sérénité légendaire. Mais le chemin semble encore long et semé d’embûches.
Cette crise inédite constitue à n’en pas douter un test grandeur nature pour la jeune démocratie sud-coréenne, qui fêtera bientôt ses 35 ans. Sa capacité à surmonter ces défis, dans le respect de l’État de droit et de la séparation des pouvoirs, sera scrutée avec attention, tant par sa population que par la communauté internationale. L’issue de ce bras de fer politique sera déterminante pour l’avenir du pays et sa place sur l’échiquier mondial.