La « grosse pomme » est au bord de l’implosion politique. Englué dans un scandale de corruption et une crise majeure sur l’immigration, le maire démocrate Eric Adams voit la pression s’accentuer de toutes parts pour qu’il quitte ses fonctions à la tête de New York.
Le maire pris dans la nasse entre scandale judiciaire et fronde politique
Depuis plusieurs jours, Eric Adams affronte une tempête politique sur deux fronts. D’une part, une affaire de pots-de-vin qui s’emballe et menace de lui valoir des poursuites judiciaires. D’autre part, une fronde de l’aile gauche new-yorkaise qui lui reproche son rapprochement avec Donald Trump sur la question brûlante de l’immigration.
Dans le volet judiciaire, le ministère de la Justice tente de stopper des poursuites pour corruption visant le maire, y voyant une manœuvre politique. Une ingérence qui a déjà provoqué une cascade de démissions de procureurs à New York et Washington, refusant de céder à ces pressions.
Ses adjoints lui tournent le dos
La crise a pris une nouvelle dimension lundi avec la démission fracassante de quatre adjoints influents du maire. Dans un e-mail consulté par le New York Times, ils affirment ne plus pouvoir rester fidèles à leur serment envers les New-Yorkais en raison « des événements extraordinaires des dernières semaines ».
« Ces démissions sont l’aboutissement des actions et des décisions du maire, qui ont conduit à des mois d’instabilité et compromettent désormais la souveraineté de la ville », menacée « de chaos ».
Adrienne Adams, présidente du conseil municipal de New York
En parallèle, le conseil municipal, par la voix de sa présidente Adrienne Adams, a publiquement appelé le maire à « se mettre de côté » et à démissionner. Estimant que son administration n’est plus capable de « gouverner efficacement » la ville.
Soupçons d’arrangement avec Trump sur l’immigration
Au cœur de la crise politique, le rapprochement jugé contre-nature entre le maire démocrate et l’administration républicaine de Donald Trump. New York, métropole historiquement progressiste et terre d’accueil pour les immigrés, voit d’un très mauvais œil les concessions faites par Eric Adams sur le sujet hautement sensible des expulsions d’étrangers.
Selon des sources proches du dossier, le maire se serait dit prêt à collaborer davantage avec le gouvernement fédéral, en échange d’un possible classement sans suite de ses démêlés judiciaires. Un arrangement qui révolte une partie de sa majorité.
Adams « n’a pas l’intention de démissionner »
Face à la bronca, Eric Adams fait pour l’instant front, rejetant toute accusation de corruption et martelant qu’il n’a « absolument pas l’intention de démissionner ». Mais la pression ne cesse de monter et la multiplication des départs fragilisent chaque jour un peu plus sa position.
New York retient son souffle et scrute les prochains jours avec inquiétude et fébrilité. Cette crise politique majeure, inédite dans l’histoire récente, menace de paralyser la gouvernance de la ville. Entre scandales, trahisons et jeux d’influence, le feuilleton de la mairie new-yorkaise a pris des accents shakespeariens. Quitte à bousculer brutalement la traditionnelle nonchalance des New-Yorkais.