En pleine crise énergétique, la Transdniestrie, territoire séparatiste pro-russe de Moldavie, se retrouve privée de chauffage et d’électricité depuis que le géant gazier Gazprom a coupé les vannes début janvier. Face à cette situation critique, le Premier ministre moldave Dorin Recean a déclaré à l’AFP que la communauté internationale était prête à fournir du gaz pour mettre fin aux pénuries, mais qu’une solution pérenne passait nécessairement par un retrait des troupes russes de la région.
La Russie accusée de vouloir déstabiliser la Moldavie
Selon le chef du gouvernement moldave, ces coupures d’énergie orchestrées par Moscou visent clairement à créer de l’instabilité dans son pays, à quelques mois d’élections législatives cruciales. La Russie chercherait ainsi à favoriser l’émergence d’un gouvernement pro-russe qui accepterait de renforcer la présence militaire de Moscou en Transdniestrie, une menace directe pour l’Ukraine voisine.
La crise du gaz et de l’énergie en Transdniestrie vise à créer une crise de sécurité en Moldavie, dans toute la Moldavie et dans toute la région.
Dorin Recean, Premier ministre moldave
Le spectre de l’ingérence russe
La Russie avait déjà été accusée de s’être immiscée dans l’élection présidentielle moldave de novembre dernier, finalement remportée par la pro-européenne Maia Sandu. Le Premier ministre Recean craint que le Kremlin ne cherche cette fois à peser sur les législatives prévues en septembre, pour imposer un exécutif favorable à ses intérêts.
1500 soldats russes toujours présents
Malgré les demandes répétées de Chisinau, quelque 1500 militaires russes sont encore stationnés en Transdniestrie, vestige de la guerre de 1992 qui a suivi l’effondrement de l’URSS. Leur présence est perçue comme une épée de Damoclès par les autorités moldaves, qui y voient un instrument de pression de Moscou.
Vers une mission civile de l’ONU ?
Pour Dorin Recean, l’unique solution est de remplacer l’actuelle force de maintien de la paix russo-transnistrienne par une mission civile sous l’égide de l’ONU. Une condition sine qua non pour régler durablement le conflit et tourner la page de l’influence russe. Mais le Kremlin semble peu enclin à lâcher du lest dans cette région stratégique aux portes de l’UE.
Cap sur l’Union européenne
Dans ce bras de fer, la Moldavie peut compter sur le soutien de ses partenaires européens. Lors d’un référendum en octobre, une courte majorité de la population s’est prononcée pour une adhésion à l’UE. Le Premier ministre Recean espère entamer les négociations dès cette année, avec un objectif d’intégration à l’horizon 2030. Reste à savoir si la crise transnistrienne ne viendra pas perturber ce calendrier.