Un simple appel. C’est tout ce qu’il aura fallu pour enflammer les relations, déjà sous tension, entre la France et Israël. Samedi dernier, le président Emmanuel Macron s’est prononcé en faveur de l’arrêt des livraisons d’armes à Israël qui pourraient être utilisées dans le conflit à Gaza contre le Hamas. Une prise de position qui n’a pas tardé à faire réagir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
Macron appelle à cesser les livraisons d’armes, Netanyahou réplique
Lors de son allocution, Emmanuel Macron a tenu à rappeler la position de la France. Celle-ci se veut “en solidarité avec la sécurité d’Israël”, mais le président français a souligné un besoin de cohérence : “On ne peut pas appeler au cessez-le-feu et livrer les armes de la guerre”. Une déclaration qui n’a pas manqué de faire bondir Benjamin Netanyahou.
Le Premier ministre israélien a immédiatement dénoncé les propos d’Emmanuel Macron dans un message vidéo posté sur le réseau social X (anciennement Twitter) :
Alors qu’Israël combat les forces de la barbarie dirigées par l’Iran, tous les pays civilisés devraient se tenir fermement aux côtés d’Israël. Pourtant, le président Macron et d’autres leaders occidentaux appellent maintenant à des embargos sur les armes pour Israël. Honte à eux !
Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien
Un échange téléphonique pour apaiser les tensions ?
Face à la montée des tensions, Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahou se sont entretenus par téléphone ce dimanche. L’objectif était de clarifier les positions de chacun et d’essayer de désamorcer la crise naissante. Cependant, peu d’informations ont filtré sur le contenu de cet échange.
Du côté de l’Élysée, on insiste sur la volonté de la France de contribuer à une désescalade et à un retour au calme durable. Paris appelle toutes les parties à la retenue et au dialogue, tout en réaffirmant son soutien à la sécurité d’Israël. Mais la question des livraisons d’armes reste un point d’achoppement majeur.
Un débat qui s’invite à l’ONU
La polémique autour des livraisons d’armes à Israël ne se limite pas aux échanges entre la France et l’État hébreu. Le sujet s’est également invité au Conseil de sécurité des Nations Unies, où plusieurs pays ont exprimé leurs préoccupations quant à l’impact de ces transferts d’armement sur le conflit à Gaza.
Certains diplomates ont ainsi appelé à une plus grande transparence sur les exportations d’armes vers Israël et à un meilleur contrôle de leur usage final. D’autres ont plaidé pour un embargo pur et simple, estimant que les livraisons d’armes ne font qu’alimenter le cycle de la violence.
La France promet une aide humanitaire à Gaza
Parallèlement au débat sur les armes, la France a annoncé le déblocage d’une aide humanitaire d’urgence pour la population de Gaza. Cette enveloppe, d’un montant de plusieurs millions d’euros, doit permettre de répondre aux besoins essentiels des habitants, durement touchés par les combats.
Cette aide sera acheminée via des ONG présentes sur le terrain et des agences onusiennes, afin de garantir sa bonne distribution. Un geste humanitaire qui ne suffira cependant pas à apaiser les tensions diplomatiques entre Paris et Tel-Aviv.
Vers une résolution de la crise ?
Si l’échange téléphonique entre Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahou a permis d’établir un premier contact, le chemin vers une résolution de cette crise diplomatique s’annonce encore long et semé d’embûches. Les positions des deux pays semblent pour l’heure difficilement conciliables.
La France, comme d’autres pays occidentaux, est tiraillée entre son soutien traditionnel à Israël et sa volonté de ne pas alimenter le conflit à Gaza. Une équation complexe qui nécessitera sans doute encore de nombreuses tractations dans les coulisses de la diplomatie.
De son côté, Israël ne semble pas prêt à transiger sur ce qu’il considère comme son droit à se défendre face à ce qu’il qualifie de “forces de la barbarie”. Benjamin Netanyahou a d’ailleurs promis de poursuivre les opérations militaires à Gaza “aussi longtemps que nécessaire”.
Dans ce contexte, la communauté internationale retient son souffle. Tous les regards sont désormais tournés vers Paris et Tel-Aviv, dans l’espoir qu’un compromis puisse être trouvé avant que cette crise diplomatique ne prenne des proportions encore plus alarmantes. L’avenir des relations franco-israéliennes, et plus largement de la stabilité de la région, en dépend.