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Crise des droits TV en Ligue 1 : l’heure des règlements de comptes

La crise des droits TV en Ligue 1 déchire les dirigeants du foot français. Entre DAZN et la LFP, qui cédera ? Les clubs s'invectivent sur fond de millions d'euros en jeu. Un déballage public qui en dit long sur l'état du foot pro hexagonal...

C’était une bombe à retardement. Et elle vient d’exploser au grand jour, déchirant le foot français. Le conflit ouvert entre la Ligue de Football Professionnel (LFP) et son diffuseur majeur DAZN sur les droits TV de la Ligue 1 a mis le feu aux poudres. Exaspérés par des mois de tension, les présidents de clubs ont ouvert les vannes. En coulisses et sur la place publique, c’est désormais l’heure des règlements de comptes.

Tout a commencé quand DAZN, détenteur des droits de 8 matches sur 10 par journée jusqu’en 2029, a saisi la justice. Le diffuseur conteste l’application de son contrat et exige de la LFP une lutte plus active contre le piratage. Il veut aussi forcer les clubs récalcitrants à jouer le jeu de la médiatisation.

Résultat, DAZN n’a versé que la moitié des 70 millions d’euros dus pour février. Un camouflet pour la Ligue, qui va devoir puiser dans ses réserves pour payer les clubs. Le torchon brûle. Et cela a servi de détonateur à un déballage en règle des frustrations accumulées.

Les anti-Labrune sortent du bois

Vendredi, lors d’une réunion des clubs, l’ambiance était électrique. Ceux qui ne siègent pas au Conseil d’Administration ont reproché aux administrateurs de les tenir à l’écart. Mais surtout, ils ont violemment critiqué les choix stratégiques. Au cœur de la cible : Vincent Labrune, président de la LFP depuis 2021.

Des clubs comme Lens, Lyon, Nantes ou Brest n’ont pas mâché leurs mots. Eux auraient préféré miser sur un projet de chaîne Ligue 1 plutôt que DAZN. Joseph Oughourlian, le bouillant boss lensois, a dégainé dans la presse :

L’erreur DAZN est pire que celle de Mediapro. Avec DAZN, on a persévéré dans cette erreur et on a perdu le consommateur. La baisse est catastrophique.

Joseph Oughourlian, président du RC Lens

Un tacle appuyé à Labrune, qui assume le choix DAZN voté par une large majorité des clubs en juin dernier. Ses soutiens montent au créneau, dénonçant des critiques stériles.

Le spectre de Mediapro

Derrière les noms d’oiseaux, une inquiétude de fond. Déjà échaudés par le fiasco Mediapro en 2020, les clubs craignent un nouveau trou d’air financier. Mediapro, diffuseur espagnol, avait raflé les droits en promettant des centaines de millions. Avant de faire faillite, laissant les clubs sur le carreau.

Avec DAZN, le spectre d’un décrochage des droits TV plane à nouveau. Le diffuseur verrait ses abonnements plafonner sous la barre des 500 000, loin des ambitions affichées. Pour les clubs, le manque à gagner serait colossal.

Clivages exacerbés

Au-delà des millions, c’est toute la stratégie de commercialisation des droits qui est remise en cause. Les anti-Labrune prônent un retour aux acteurs établis comme Canal+, ou une aventure en solo via une chaîne Ligue 1. Mais les obstacles sont nombreux, entre contrats en cours et faisabilité d’une chaine.

Résultat, la fracture s’élargit entre deux lignes. D’un côté, les clubs « historiques », nostalgiques d’un football plus stable. De l’autre, ceux qui assument le pari de nouveaux horizons, quitte à bousculer l’ordre établi. Au milieu, une Ligue sous pression, prise entre obligations contractuelles et colère de ses membres.

L’heure de vérité

Le 28 février, la justice tranchera le litige entre DAZN et la LFP. Mais quel que soit le verdict, les plaies resteront ouvertes. Car au-delà de ce dossier brûlant, c’est tout l’édifice économique de la Ligue 1 qui tangue.

Après une décennie dorée, portée par l’explosion des droits TV, le foot français paie son manque d’anticipation. Trop dépendant des diffuseurs, il peine à développer des revenus alternatifs performants. Stades, marchandising, international… Autant de leviers sous-exploités.

Pour ne rien arranger, les crises s’accumulent, entre Covid, compétitivité en berne et incidents en tribunes. De quoi nourrir le malaise latent. L’heure est grave. Et les dirigeants du foot pro le savent : il y a le feu à la maison Ligue 1. À eux d’éteindre l’incendie. Avant qu’il ne soit trop tard.

Avec DAZN, le spectre d’un décrochage des droits TV plane à nouveau. Le diffuseur verrait ses abonnements plafonner sous la barre des 500 000, loin des ambitions affichées. Pour les clubs, le manque à gagner serait colossal.

Clivages exacerbés

Au-delà des millions, c’est toute la stratégie de commercialisation des droits qui est remise en cause. Les anti-Labrune prônent un retour aux acteurs établis comme Canal+, ou une aventure en solo via une chaîne Ligue 1. Mais les obstacles sont nombreux, entre contrats en cours et faisabilité d’une chaine.

Résultat, la fracture s’élargit entre deux lignes. D’un côté, les clubs « historiques », nostalgiques d’un football plus stable. De l’autre, ceux qui assument le pari de nouveaux horizons, quitte à bousculer l’ordre établi. Au milieu, une Ligue sous pression, prise entre obligations contractuelles et colère de ses membres.

L’heure de vérité

Le 28 février, la justice tranchera le litige entre DAZN et la LFP. Mais quel que soit le verdict, les plaies resteront ouvertes. Car au-delà de ce dossier brûlant, c’est tout l’édifice économique de la Ligue 1 qui tangue.

Après une décennie dorée, portée par l’explosion des droits TV, le foot français paie son manque d’anticipation. Trop dépendant des diffuseurs, il peine à développer des revenus alternatifs performants. Stades, marchandising, international… Autant de leviers sous-exploités.

Pour ne rien arranger, les crises s’accumulent, entre Covid, compétitivité en berne et incidents en tribunes. De quoi nourrir le malaise latent. L’heure est grave. Et les dirigeants du foot pro le savent : il y a le feu à la maison Ligue 1. À eux d’éteindre l’incendie. Avant qu’il ne soit trop tard.

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