Il y a péril en la demeure pour le football français. Interrogée par un média régional, la ministre des Sports Marie Barsacq a sonné l’alerte sur la situation financière très dégradée de la Ligue 1. Avec un déficit abyssal estimé à 1,2 milliard d’euros, le championnat phare du pays traverse une crise sans précédent qui menace son avenir.
La chute vertigineuse des droits TV secoue la Ligue 1
Au cœur de la tourmente, l’appel d’offres des droits TV est pointé du doigt. Loin des promesses initiales d’atteindre le milliard d’euros annuel, la Ligue de Football Professionnel (LFP) a dû se contenter d’environ 500 millions d’euros répartis entre deux diffuseurs. Un montant qui ne permet pas aux clubs d’équilibrer leurs comptes, eux qui ont bâti leurs budgets sur des projections beaucoup plus optimistes.
«Je comprends évidemment les enjeux et les conséquences de l’appel d’offres qui a eu lieu sur les droits TV», reconnaît Marie Barsacq. «Mon enjeu, c’est d’amener au dialogue et à chercher des solutions», ajoute-t-elle.
Pour ajouter à ce tableau déjà bien sombre, un phénomène vient grever encore plus les recettes des diffuseurs et par ricochet celles des clubs : le piratage massif du streaming. Selon une enquête récente de l’Arcom, plus de la moitié des téléspectateurs du dernier choc OM-PSG auraient eu recours à des solutions illicites pour suivre la rencontre. Un manque à gagner colossal pour la Ligue, les diffuseurs et les clubs.
Un modèle économique à réinventer d’urgence
Face à cette spirale négative, la ministre appelle à une action rapide et concertée de toutes les parties prenantes. Des rencontres avec les instances dirigeantes du football français sont prévues rapidement pour tenter de trouver des solutions.
Parmi les pistes évoquées, l’arrivée de nouveaux investisseurs comme Redbull au Paris FC ou la famille Arnault apparaît comme une lueur d’espoir. Mais Marie Barsacq tempère : «C’est un élément positif. Mais tout n’est pas une question de budget.» Sous-entendu, c’est tout le modèle et la gouvernance du football français qu’il faut repenser.
«Ce qui me préoccupe aujourd’hui, c’est la Ligue 1: la situation est grave. Avec un déficit d’1,2 milliard d’euros, il va falloir agir vite», martèle la ministre. Le constat est clair, les mots sont forts. L’heure n’est plus aux atermoiements mais à l’action.
Quel avenir pour le football français ?
Cette crise sans précédent questionne l’avenir du football professionnel dans l’Hexagone. Comment les clubs vont-ils s’adapter à cette nouvelle donne économique ? Faut-il revoir le format des compétitions, la clé de répartition des droits TV ? Vers quel modèle se tourner ?
Autant d’interrogations cruciales auxquelles les acteurs du ballon rond français vont devoir répondre rapidement. Car comme le souligne avec justesse Marie Barsacq : «On a besoin d’un football en forme». Pour le rayonnement du sport roi dans le pays, pour la formation des jeunes talents, pour les supporters… L’enjeu dépasse le simple cadre financier, c’est tout un pan de notre culture populaire qui est touché.
Une chose est sûre, le football français est à un tournant de son histoire. Les prochains mois seront décisifs pour dessiner son visage du futur. Espérons que les différents acteurs sauront se montrer à la hauteur de ce défi immense. L’avenir du ballon rond tricolore en dépend.