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Crise de vocation : le défi de gouverner en 2024

Gouverner en 2024, mission impossible ? Entre transparence exigée et défiance généralisée, la politique peine à attirer. Plongée au cœur d'une crise de vocations sans précédent qui menace notre démocratie. Et si plus personne ne voulait gouverner ?

En cette année électorale 2024, un constat s’impose : gouverner n’a plus la cote. Alors que les législatives viennent de s’achever sur un paysage politique morcelé, la question se pose : qui veut encore se lancer dans l’arène politique ? Entre exigence de transparence et climat de défiance généralisée, la crise des vocations menace notre démocratie.

Transparence et conflits d’intérêts : l’effet repoussoir

La politique a toujours été un sacerdoce. Mais aujourd’hui plus que jamais, ceux qui s’y engagent doivent être prêts à se mettre à nu. Depuis les lois pour la transparence de 2013, le contrôle des patrimoines et des conflits d’intérêts s’est considérablement renforcé. Un véritable parcours du combattant pour les aspirants élus :

  • Déclaration exhaustive du patrimoine
  • Encadrement strict des activités et intérêts privés
  • Interdiction du cumul des mandats
  • Inéligibilité en cas de condamnation

Résultat, beaucoup hésitent à sauter le pas. Comme le résume un consultant qui déconseille désormais à ses clients de se lancer : “Il s’agirait de travailler 24h/24 sous une surveillance de tous les instants, pour une rémunération inférieure au privé et une impopularité record. Qui dit mieux ?” La politique, un sacerdoce devenu sacrilège ?

Crise de confiance, crise des vocations

Car c’est bien la défiance envers le personnel politique qui semble être le cœur du problème. Affaires, “privilèges”, discours déconnectés du réel… L’image des élus n’a cessé de se dégrader ces dernières années. Selon un récent baromètre :

  • 73% des Français jugent les responsables politiques “plutôt corrompus”
  • Seuls 9% leur font confiance pour affronter les problèmes du pays

Comment s’engager quand on a le sentiment de partir avec une telle étiquette ?

s’interroge un jeune militant

Dans ce contexte, difficile pour les partis de renouveler leurs cadres et leurs idées. Un cercle vicieux qui ne fait qu’alimenter la crise de confiance. Et si à force de jeter le discrédit sur la politique, plus personne ne voulait l’exercer ?

Qui pour gouverner demain ?

Pourtant, la démocratie a plus que jamais besoin de femmes et d’hommes prêts à s’engager pour l’intérêt général. Face aux défis environnementaux, économiques et sociaux, nous avons besoin de décideurs compétents et intègres pour dessiner un avenir commun.

Certains rêvent d’un gouvernement de techniciens, détaché des clivages partisans. Mais la politique n’est pas qu’une affaire d’experts. Elle suppose un projet, une vision portée devant les citoyens. Sans corps intermédiaires pour faire le lien entre société civile et institutions, c’est la démocratie qui vacille.

Il est donc urgent de réhabiliter le métier politique. Cela passe par davantage de pédagogie sur leur rôle essentiel. Mais aussi par une juste rémunération et des contrôles proportionnés pour ne pas décourager les vocations. Faute de quoi, notre système politique court à sa perte.

La crise des vocations est le mal silencieux qui ronge notre démocratie. A trop dénigrer le politique, nous finirons par ne plus avoir personne pour nous gouverner.

alerte un constitutionnaliste

Restaurer la confiance, susciter des vocations : tel est l’enjeu crucial pour l’avenir de notre modèle démocratique. Car gouverner en 2024 et au-delà s’annonce comme un défi hors norme. Un défi qu’il nous faut pourtant, collectivement, avoir l’audace de relever.

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