« Je suis en colère, je suis écœurée. » C’est par ces mots forts que Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, a exprimé son désarroi face à l’incapacité de la Nouvelle Union Populaire (NUPES) à s’entendre sur un nom pour Matignon. Invitée sur le plateau de France 2 ce mercredi, la patronne des Verts n’a pas mâché ses mots pour fustiger l’attitude des leaders de gauche, plongés dans une guerre fratricide pour le leadership depuis leur courte victoire aux législatives.
Une alliance au bord de l’implosion
Pourtant portée par l’espoir d’une alternance historique, la NUPES semble déjà sur le point de se déchirer. Insoumis et socialistes s’affrontent par candidatures interposées, rejetant tour à tour les propositions des uns et des autres. Un spectacle affligeant aux yeux de Marine Tondelier.
Je suis fatiguée et je suis désolée du spectacle qu’on donne aux Françaises et aux Français.
– Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV
L’écologiste ne comprend pas ces bisbilles incessantes alors que les Verts, eux, n’ont mis aucun veto sur les noms proposés. « Un insoumis, un socialiste, un communiste, un écologiste, la société civile, ça nous va ! », a-t-elle martelé, appelant ses partenaires à la responsabilité. Car pour elle, attendre une « solution idéale » est illusoire. Il faut trancher, et vite.
L’appel à la raison
Marine Tondelier exhorte donc les états-majors à revenir à la table des négociations sans attendre, mettant en garde contre les conséquences désastreuses d’un échec.
- « Les gens vont nous insulter dans la rue ! », s’alarme-t-elle.
- Un avertissement glaçant dans un contexte de poussée de l’extrême-droite.
« On est en train de fabriquer du vote RN », prévient sans détour la patronne des Verts. Et gare à ceux qui joueraient les filles de l’air ! « Si certains n’ont pas envie [de gouverner], ils vont devoir l’assumer. »
Vers une désillusion historique ?
Car pour Marine Tondelier, l’enjeu est de taille. « On ne peut pas susciter l’espoir et décevoir autant. Si on n’y arrive pas, là, on en prend pour dix ans », alerte-t-elle, craignant que l’alliance de la gauche ne soit durablement discréditée aux yeux des électeurs. Un scénario catastrophe qui sonnerait comme un terrible gâchis après des années d’efforts pour rassembler les forces progressistes.
La cheffe écologiste pose donc un ultimatum clair à ses camarades. Fini le temps des chamailleries, des calculs et des egos ! Place à l’intérêt général et au sens des responsabilités. Les leaders de la NUPES joueront-ils le jeu ? Réponse dans les prochaines heures. Car comme le rappelle Marine Tondelier, « chaque minute de ridicule qu’on offre » éloigne un peu plus la perspective d’une gauche unie et victorieuse. Le compte à rebours est lancé.
