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Crise au Liban : Israël intensifie ses frappes, le monde retient son souffle

Le Liban sous le feu des bombes israéliennes après la mort de Nasrallah. Réfugiés, tensions, réactions... Jusqu'où ira l'escalade ? Décryptage d'une crise qui pourrait embraser la région.

Le monde retient son souffle alors que le Liban est secoué par une nouvelle vague de violences. Depuis l’assassinat ciblé de Hassan Nasrallah, chef du mouvement chiite Hezbollah, par Israël vendredi soir, la situation n’a cessé de s’envenimer. Les raids aériens israéliens se multiplient, visant des sites stratégiques du Hezbollah à travers le pays du Cèdre. Face à cette escalade, la communauté internationale s’alarme, craignant de voir la région basculer dans une guerre ouverte aux conséquences imprévisibles.

Le Liban sous les bombes, les civils fuient

Depuis samedi, l’aviation israélienne pilonne sans relâche des cibles du Hezbollah au Liban : dépôts d’armes, sites de lancement de roquettes, installations militaires… Selon un porte-parole de l’armée, ces frappes visent à “détruire les capacités terroristes” du mouvement chiite, privé de son leader charismatique. Mais elles font aussi de nombreuses victimes civiles et poussent des milliers de Libanais à fuir vers la Syrie voisine.

D’après le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, plus de 50 000 personnes ont déjà franchi la frontière, fuyant les combats et les bombardements. Long cortège de voitures chargées de bagages, familles entassées dans des bus… Les images de cet exode massif rappellent les heures sombres de la guerre civile libanaise (1975-1990) et les affrontements de 2006 entre Israël et le Hezbollah.

La mort de Nasrallah, un “tournant” pour Israël

Côté israélien, l’élimination de Hassan Nasrallah est perçue comme un “tournant historique” par le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Le chef du Hezbollah, ennemi juré de l’État hébreu, était considéré comme l’un des hommes les plus puissants du Moyen-Orient. Sa mort et celles d’autres hauts commandants du mouvement changent la donne régionale.

“Nous sommes déterminés à continuer de frapper nos ennemis”

– Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien

Mais de nombreux analystes s’inquiètent des conséquences de ce coup de force. Car même affaibli, le Hezbollah conserve de redoutables capacités de nuisance, notamment ses missiles de longue portée cachés dans les montagnes libanaises. S’il décidait d’y recourir massivement, le conflit prendrait une toute autre ampleur.

L’Iran promet que la “ligne de Nasrallah” perdurera

Principal soutien du Hezbollah, l’Iran est monté au créneau dès l’annonce de la mort de Nasrallah. Téhéran a décrété trois jours de deuil national et promis que la lutte du chef disparu serait poursuivie malgré tout. Une façon de signifier que l’élimination du dirigeant chiite ne changerait pas fondamentalement l’équilibre des forces.

“Si Israël se sent davantage menacé, il pourrait revoir sa doctrine sur le nucléaire.”

– Clément Therme, chercheur spécialiste de l’Iran

Certains spécialistes évoquent même un risque de surenchère côté iranien. Ainsi Clément Therme, chercheur à l’Institut international d’études stratégiques, estime que “si l’Iran se sent davantage menacé, il pourrait revoir sa doctrine de dissuasion et accélérer son programme nucléaire”. De quoi ajouter à la complexité d’une situation déjà explosive.

La communauté internationale appelle à la “retenue”

Face aux risques d’embrasement, la communauté internationale multiplie les appels au calme et à la “retenue”. L’ONU, les États-Unis, la Russie, la France… De nombreuses capitales ont exprimé leurs craintes de voir la crise dégénérer en conflit régional majeur.

“Toutes les parties doivent s’abstenir de toute action qui pourrait aggraver encore la situation.”

– Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU

Dimanche, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé Israël et le Liban à “faire preuve de la plus grande retenue” pour éviter “une nouvelle conflagration”. Mais pour l’heure, aucun des acteurs en présence ne semble prêt à baisser la garde. Au contraire, l’escalade des tensions fait craindre un dérapage fatal.

Alors que la poudrière moyen-orientale menace à nouveau d’exploser, c’est toute la région qui retient son souffle. Car les soubresauts du conflit israélo-libanais font peser des risques considérables sur un ensemble déjà hautement instable. Entre exode de populations, enjeux géostratégiques et implication des puissances régionales, cette nouvelle crise concentre tous les ingrédients d’un embrasement généralisé. Sauf désescalade rapide, le Moyen-Orient pourrait s’enfoncer un peu plus dans le chaos.

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