Imaginez un marché grouillant de vie où les étals, autrefois débordants, se vident peu à peu. À Gaza, ce tableau n’est plus une fiction mais une réalité brutale. Depuis le blocage de l’aide humanitaire par Israël, les habitants assistent, impuissants, à une flambée des prix qui met leur quotidien à rude épreuve. Que se passe-t-il dans cette enclave sous tension, et jusqu’où cette crise peut-elle aller ?
Une Crise qui Frappe au Cœur de Gaza
Depuis maintenant près de 17 mois, la guerre fait rage dans la bande de Gaza, où le Hamas maintient son emprise malgré les efforts israéliens pour reprendre le contrôle. Mais un nouveau tournant aggrave la situation : le blocage total de l’aide humanitaire, décidé par Israël après l’échec des négociations sur une trêve prolongée. Cette mesure, entrée en vigueur après l’expiration d’une première phase de cessez-le-feu le 19 janvier, plonge les Gazaouis dans l’incertitude.
Des Prix qui Dérapent à Vue d’Œil
Sur les marchés en plein air, la panique est palpable. Un habitant témoigne : le sucre, produit de base essentiel, coûte désormais entre 10 et 12 shekels le kilo, soit deux fois et demie son prix d’avant-guerre. Les œufs, eux, ont vu leur tarif bondir de **150%** en quelques jours seulement. Cette envolée des prix, estimée à **80%** pour l’instant, pourrait atteindre **200%** si la situation perdure.
Plus le point de passage reste fermé, plus les prix grimpent sans s’arrêter.
– Un acheteur sur un marché de Gaza-ville
Face à cette spirale inflationniste, les familles stockent ce qu’elles peuvent, craignant une pénurie imminente. Mais pour combien de temps les réserves tiendront-elles ?
L’Aide Humanitaire : Otage des Négociations
Le blocage de l’aide n’est pas un simple hasard. Israël justifie cette décision par le refus du Hamas d’accepter un compromis américain visant à prolonger la trêve jusqu’à la mi-avril, période couvrant le Ramadan et la Pâque juive. Résultat : les camions humanitaires, chargés de vivres et de matériel, restent à l’arrêt, refoulés aux points de passage.
Une coordinatrice d’urgence sur place déplore cette politisation de l’aide : selon elle, les besoins de la population ne devraient jamais être une monnaie d’échange dans des tractations diplomatiques. Pendant les six semaines de trêve, quelques convois avaient pu passer, mais cela reste une goutte d’eau dans un océan de misère.
Ramadan Assombri par la Crise
Le Ramadan, débuté récemment, devrait être un moment de partage et de festivités après le jeûne quotidien. À Gaza, l’ambiance est tout autre. Si certains étals affichent encore des *qatayefs*, ces crêpes sucrées typiques, c’est grâce aux stocks accumulés avant le blocus. Mais les boulangers savent que ce répit est temporaire.
- Les réserves s’épuisent rapidement.
- Les prix rendent ces douceurs inaccessibles pour beaucoup.
- La peur d’une famine plane sur les soirées ramadanesques.
Dans ce climat, les traditions s’effacent devant la survie. Les Gazaouis, déjà éprouvés par des mois de conflit, se demandent comment ils tiendront jusqu’à la fin du mois sacré.
Un Moral au Bord du Gouffre
Le blocage de l’aide ne se mesure pas seulement en chiffres. Il frappe aussi les esprits. Une humanitaire sur le terrain décrit ses collègues locaux comme **“complètement démoralisés”**. Après avoir résisté à 15 mois de guerre, ils redoutent un retour aux jours sombres de l’hiver dernier, quand le pain et la viande avaient disparu des étals.
Ils ont peur de revivre des mois sans rien à manger.
– Une coordinatrice d’urgence à Gaza
À Jabalia, dans le nord, des déplacés tentent de reconstruire une vie sous des tentes dressées sur les décombres. Mais sans aide, ces abris de fortune ne suffisent pas à redonner espoir.
Des Accusations qui Fusent
De part et d’autre, les responsabilités sont pointées du doigt. Un haut responsable du Hamas affirme que seules 15 000 des 65 000 unités d’habitation promises sont entrées pendant la trêve. En face, un porte-parole israélien rétorque que le mouvement islamiste a accumulé des provisions pour des mois, accusant ses membres de détourner l’aide au détriment des civils.
Élément | Promesses | Réalité |
Abris préfabriqués | 65 000 | 15 000 |
Aide alimentaire | Continue | Bloquée |
Ces échanges acerbes ne résolvent rien. Pendant ce temps, l’ONU appelle à une reprise immédiate des livraisons humanitaires, sans succès pour l’instant.
Et Après ?
La situation à Gaza est un baril de poudre prêt à exploser. Si le blocus persiste, les experts craignent une catastrophe humanitaire sans précédent. Les habitants, eux, oscillent entre résignation et colère, cherchant des solutions là où il n’y en a plus. Que faudra-t-il pour débloquer cette impasse ?
En résumé : À Gaza, le blocage de l’aide fait grimper les prix et plombe le moral. Entre conflit politique et besoins vitaux, les habitants paient le prix fort.
La crise actuelle n’est pas qu’une question de chiffres ou de marchandises. C’est une lutte pour la dignité, dans un territoire où chaque jour apporte son lot de défis. Et vous, que pensez-vous de cette situation ?