Une crise sans précédent secoue les murs de la Maison de la Radio. La rédaction de France Inter, première radio de France, vient de déposer une motion de défiance à l’encontre de sa directrice Adèle Van Reeth. Au cœur du conflit, le remplacement controversé de Yaël Goosz, actuellement en charge de l’édito politique dans la matinale, par l’emblématique Patrick Cohen, de retour dans son ancienne maison. Un véritable séisme qui ébranle l’institution radiophonique.
L’édito politique de la discorde
C’est l’annonce du retour de Patrick Cohen pour assurer l’édito politique de la matinale qui a mis le feu aux poudres. Yaël Goosz, journaliste et chef du service politique, qui occupait ce créneau stratégique depuis deux ans, a appris son éviction quelques heures seulement avant que l’information ne soit révélée par Le Parisien. Un “débarquement” brutal et soudain qui passe très mal auprès de la rédaction.
Nous, journalistes de France Inter, contestons fermement cette décision violente et d’une brutalité inouïe.
Extrait de la motion de défiance
Un travail “exemplaire” remis en cause
Les équipes saluent unanimement le travail de Yaël Goosz, qui a cumulé avec brio depuis deux ans l’édito politique, l’interview politique et la direction du service. Selon un journaliste, il a livré des “éditos de très haute volée” tout en gérant de front ses autres responsabilités. Un “esprit brillant et libre” que la rédaction juge bafoué par cette mise à l’écart.
La directrice face à la fronde
Adèle Van Reeth, nommée directrice de France Inter en 2022, se retrouve sous le feu des critiques. Face à la bronca, elle s’est fendue d’explications jugées “fallacieuses” par la rédaction. Souhaitant faire évoluer l’édito vers davantage d’analyse et de fact-checking, elle estime que Patrick Cohen est “une référence dans cet exercice”. Un argument qui ne convainc pas des journalistes inquiets qu’il faille désormais “être extérieur à la maison pour s’exprimer librement sur cette antenne !”.
Une crise de confiance inédite
Au-delà du cas Patrick Cohen, c’est la confiance envers la directrice qui est rompue. Comme le souligne un journaliste, une telle motion est du “jamais vu en plus de 20 ans”. Le texte acte une “rupture de confiance” et juge “impossible de continuer à lui faire confiance pour diriger cette radio”. Certains estiment même qu’Adèle Van Reeth a perdu “toute sa crédibilité” dans cette séquence.
France Inter dans la tourmente
Cette crise place la première radio de France dans une position délicate. Avec une rentrée qui s’annonce sous haute tension et une rédaction ouvertement hostile à sa directrice, France Inter se retrouve face à un défi majeur. La présidente de Radio France, Sibyle Veil, devra jouer les pompiers de service pour tenter de ramener la sérénité et la confiance au sein de sa radio phare. L’ombre du départ d’Adèle Van Reeth, fragilisée, commence à planer.
Une rentrée à haut risque, un mercato inattendu, une rédaction en ébullition… Tous les ingrédients sont réunis pour une crise retentissante dans le petit monde des médias. France Inter retiendra sans nul doute la leçon de cet épisode : en radio comme ailleurs, les “coups de com'” se préparent avec doigté pour éviter l’explosion en plein vol.