Dans un jugement historique, la cour d’assises de Paris a condamné vendredi trois hauts responsables syriens à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Ali Mamlouk, ex-chef du Bureau de la sécurité nationale, Jamil Hassan, ex-directeur des services de renseignements de l’armée de l’air, et Abdel Salam Mahmoud, ex-directeur de la branche investigation de ces services, étaient jugés par défaut en France.
Un procès sans précédent en Europe
Ce verdict constitue une première en Europe dans le cadre des exactions commises par le régime syrien depuis le début du conflit en 2011. La justice française a ainsi envoyé un message fort en condamnant lourdement ces anciens dirigeants, malgré leur absence au procès.
Ce procès est une étape importante dans la lutte contre l’impunité des criminels et l’établissement de la vérité sur les crimes du régime syrien.
– Clémence Bectarte, avocate de la FIDH
Des preuves accablantes
Durant les audiences, de nombreux témoignages et documents ont été présentés, attestant de la responsabilité des accusés dans les tortures, disparitions forcées et exécutions commises dans les geôles du régime entre 2011 et 2013. Des photos de César, ex-photographe militaire ayant fait défection, ont notamment été versées au dossier, montrant des milliers de corps torturés.
Maintien des mandats d’arrêt internationaux
Outre la condamnation à perpétuité, la cour a ordonné le maintien des effets des mandats d’arrêt internationaux visant les trois accusés. Une façon de s’assurer qu’ils pourront un jour être appréhendés et purger leur peine, même si les chances restent minces tant que Bachar al-Assad reste au pouvoir en Syrie.
Une justice au long cours
Si ce procès marque une étape cruciale, le combat pour la justice est encore long. D’autres dignitaires du régime restent impunis et de nombreux crimes demeurent imprescriptibles. Les victimes et leurs familles espèrent que ce jugement ouvrira la voie à d’autres poursuites, en France et à l’international.
- Un verdict historique condamnant de hauts responsables syriens
- Des preuves accablantes issues d’années d’enquête
- Le maintien de mandats d’arrêt pour faire appliquer les peines
Plus de 10 ans après le début du conflit, la justice internationale prouve ainsi qu’elle reste déterminée à poursuivre les bourreaux du peuple syrien, aussi intouchables soient-ils. Un combat de longue haleine dans lequel ce procès à Paris marquera un tournant.
