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Crash mortel d’Azerbaijan Airlines : l’IATA exige une enquête approfondie

Un avion d'Azerbaijan Airlines s'est écrasé, tuant 38 personnes à bord. L'IATA exige une enquête approfondie et transparente, pointant la forte probabilité que l'appareil ait été victime d'opérations militaires. Si confirmé, les responsables devront être traduits en justice. Une tragédie qui soulève de sérieuses questions...

La tragédie aérienne qui a frappé Azerbaijan Airlines mercredi dernier soulève de sérieuses questions quant aux circonstances exactes de ce drame. L’avion de la compagnie, qui transportait 67 personnes, s’est écrasé au Kazakhstan, faisant 38 morts parmi les passagers et l’équipage. Face à l’ampleur du bilan et aux zones d’ombre entourant l’accident, l’Association internationale du transport aérien (IATA) est montée au créneau pour réclamer une enquête approfondie, impartiale et transparente.

Une catastrophe qui suscite l’émoi et l’interrogation

Le vol 8243 d’Azerbaijan Airlines a connu une fin brutale et tragique alors qu’il tentait d’atterrir dans des conditions difficiles à l’aéroport de Grozny, en Tchétchénie. Selon des responsables azerbaïdjanais, l’appareil aurait été touché par un système de défense antiaérienne russe. Une version que semble accréditer le président russe Vladimir Poutine lui-même, qui a reconnu que la défense russe était en opération au moment du drame.

Mais au-delà du choc et de l’émotion, c’est la stupeur et l’incompréhension qui dominent. Comment un avion civil a-t-il pu être pris pour cible, fût-ce accidentellement, par des tirs militaires en temps de paix ? Quelles sont les responsabilités engagées dans ce qui apparaît comme une tragique bavure ? Autant de questions qui nécessitent des réponses claires et étayées.

L’IATA exige vérité et justice

C’est tout le sens de l’appel lancé par Willie Walsh, directeur général de l’IATA. Au nom des 340 compagnies aériennes que fédère l’organisation, il demande qu’une enquête en bonne et due forme soit diligentée dans les plus brefs délais. Un impératif dicté par le respect dû aux 38 victimes, mais aussi à ceux qui ont survécu et à leurs proches.

Par respect pour les 38 personnes qui ont perdu la vie et pour celles qui ont survécu, nous devons découvrir les raisons de cette catastrophe et prendre des mesures pour qu’elle ne se reproduise jamais.

Willie Walsh, directeur général de l’IATA

Au-delà du deuil et de la solidarité, c’est un impératif de vérité et de justice qui s’impose. Les familles endeuillées sont en droit d’obtenir des explications. Si la piste d’un tir fratricide venait à se confirmer, l’IATA est claire : les responsables devront rendre des comptes et être traduits devant les tribunaux. Une position ferme qui vise à tirer toutes les leçons de ce drame pour qu’il ne se reproduise plus.

La sécurité aérienne en question

Plus largement, ce crash soulève la lancinante question de la sécurité aérienne dans les zones de conflit ou de tension. Un avion civil ne devrait jamais avoir à craindre pour sa sécurité, qu’il soit visé intentionnellement ou par erreur. C’est un principe intangible que la communauté internationale se doit de réaffirmer avec force.

L’enquête qui s’ouvre devra faire la lumière sur les circonstances exactes du drame. Si des dysfonctionnements sont avérés, que ce soit dans les procédures de contrôle aérien ou dans la coordination civilo-militaire, il faudra en tirer toutes les conséquences. La sécurité des passagers et des équipages est à ce prix.

La transparence comme impératif

Selon des sources proches du dossier, un rapport d’étape devrait être publié dans les 30 jours. Une échéance qui sonne comme un premier test pour mesurer le degré de coopération et de transparence des autorités impliquées. D’après le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, la Russie aurait dans un premier temps cherché à dissimuler sa responsabilité dans la catastrophe avant de la reconnaître du bout des lèvres.

Nul doute que l’IATA, qui représente plus de 80% du trafic aérien mondial, suivra de très près l’avancée des investigations. Son directeur général a d’ores et déjà prévenu : le rapport final devra pointer clairement les responsabilités, à commencer par celles des « combattants » si leur implication est confirmée. C’est une condition nécessaire pour honorer la mémoire des disparus. Et pour dissuader, à l’avenir, de telles tragédies.

Un deuil national en Azerbaïdjan

En Azerbaïdjan, c’est tout un pays qui est en deuil après ce crash qui endeuille de nombreuses familles. Le président Ilham Aliyev a décrété une journée de deuil national en hommage aux victimes. Dans un communiqué, il a présenté ses condoléances aux proches des disparus et souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

Le chef de l’État a également annoncé la mise en place d’une commission d’enquête spéciale pour faire toute la lumière sur les circonstances du drame. Une manière de signifier la détermination des autorités azerbaïdjanaises à obtenir la vérité, mais aussi leur volonté d’associer pleinement les instances internationales aux investigations.

Baku pointe la responsabilité de Moscou

D’ores et déjà, les autorités de Bakou n’hésitent pas à mettre directement en cause la responsabilité de Moscou dans cette affaire. Elles accusent notamment la Russie d’avoir dans un premier temps cherché à dissimuler les véritables causes de l’accident, avant de reconnaître à demi-mot l’implication des forces russes.

Pour l’Azerbaïdjan, il est clair que l’avion a été abattu par erreur par la défense antiaérienne russe alors qu’il tentait d’atterrir à Grozny. Une bavure aux conséquences dramatiques qui risque de tendre un peu plus les relations entre les deux pays, déjà complexes sur fond de rivalité régionale et de différends sur le statut du Haut-Karabagh.

Une tragédie qui rappelle d’autres drames aériens

Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’un avion civil est victime d’un tir « ami » en temps de paix. On se souvient notamment de la tragédie du vol Iran Air 655, abattu par erreur par un navire américain en 1988 au-dessus du Golfe Persique, faisant 290 morts. Plus récemment, le crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines au-dessus de l’Ukraine en 2014, avec 298 victimes, avait également suscité une vive émotion et de nombreuses interrogations.

À chaque fois, ces drames rappellent la nécessité impérieuse de renforcer la sécurité aérienne et la coordination entre les autorités civiles et militaires. Ils soulignent aussi l’importance d’enquêtes indépendantes et approfondies pour établir les faits et désigner les responsables. C’est tout l’enjeu des investigations qui s’ouvrent après ce nouveau crash qui endeuille l’Azerbaïdjan et la communauté aérienne internationale.

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