Une catastrophe aérienne sans précédent endeuille la Corée du Sud. Dimanche 29 décembre, un Boeing 737-800 de la compagnie low-cost Jeju Air s’est écrasé à l’aéroport international de Muan, dans le sud-ouest du pays, faisant 179 victimes parmi les 181 personnes à bord. Seuls un steward et une hôtesse ont survécu dans des circonstances encore inexpliquées. Le pays tout entier est sous le choc face à ce drame d’une ampleur inédite dans son histoire.
Alors que la Corée du Sud observe un deuil national, les experts aéronautiques se penchent sur les causes potentielles de l’accident. Selon des sources proches de l’enquête, plusieurs hypothèses sont actuellement examinées pour tenter de comprendre comment un tel drame a pu se produire.
Une collision avec des oiseaux, cause n°1 suspectée
L’hypothèse d’un choc avec des volatiles, véritable hantise des pilotes, est considérée comme la piste la plus probable à ce stade. La tour de contrôle avait en effet envoyé un avertissement à l’équipage trois minutes avant le crash, mentionnant la présence d’oiseaux. Le pilote lui-même avait émis un message d’alerte juste avant de tenter un atterrissage d’urgence.
Des experts soulignent que la région de Muan abrite de nombreux canards sauvages, susceptibles d’avoir été aspirés dans les moteurs de l’appareil, leur faisant perdre de la puissance voire les arrêtant. Depuis 1988, les collisions aviaires ont causé dans le monde 262 décès et détruit 250 avions selon des statistiques spécialisées. L’incident le plus célèbre remonte à 2009, quand un A320 avait réussi à amerrir sur le fleuve Hudson à New York après avoir heurté des oies.
Défaillance potentielle du train d’atterrissage
L’avion s’étant posé sur le ventre, l’éventualité d’une panne du train d’atterrissage, peut-être consécutive à l’ingestion d’oiseaux, est aussi explorée. Selon un ancien pilote cité par les médias coréens, le choc avec un volatile a pu provoquer un incendie dans le moteur et perturber les systèmes électriques, dont dépend le mécanisme des roues.
Privé de train d’atterrissage fonctionnel, l’avion n’aurait eu d’autre choix que de se poser sur le ventre, une manœuvre périlleuse mais pour laquelle les appareils sont conçus. Cela expliquerait que l’avion ait d’abord réussi à se poser avant de déraper tragiquement hors de contrôle.
Un mur en bout de piste fatal
Mais ce sont les infrastructures de l’aéroport de Muan qui focalisent désormais l’attention. Des vidéos montrent l’avion toucher terre puis glisser sur la piste avant de percuter violemment un mur en béton situé en bout de piste. C’est ce choc, d’une grande violence, qui aurait causé la rupture de l’appareil en deux et son embrasement, piégeant les passagers.
Normalement, il n’y a pas un tel obstacle en bout de piste, c’est contraire aux standards de sécurité internationaux. Cette structure a fait s’écraser et s’enflammer l’avion.
Un expert aéronautique cité par la télévision coréenne KBS
Selon les premières constatations, il n’y aurait en effet dû avoir qu’un simple grillage à cet endroit, permettant à l’avion de décélérer sans dommage. La présence de ce mur soulève de vives interrogations quant au respect des normes de sécurité par l’aéroport de Muan. Les autorités aéroportuaires sont appelées à rendre des comptes sur ces installations non-conformes qui ont considérablement aggravé le bilan.
Au-delà de l’immense émotion suscitée en Corée du Sud, ce drame aérien sans précédent devrait conduire à un renforcement des règles de sécurité dans les aéroports du pays. Il met aussi en lumière le danger permanent des collisions aviaires pour l’aviation civile. Des leçons douloureuses qui doivent être tirées pour éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise.