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Crash aérien en Corée du Sud : L’avion accidenté surexploité ?

Le Boeing 737 qui s'est écrasé dimanche à Muan avait effectué 13 vols en 48h avant la catastrophe. Les enquêteurs s'interrogent sur son rythme d'exploitation très soutenu comparé à d'autres appareils. L'analyse des boîtes noires devrait éclaircir les circonstances du drame qui a coûté la vie à 179 personnes.

Dimanche matin, un terrible accident aérien a endeuillé la Corée du Sud. Un Boeing 737 de la compagnie low-cost Jeju Air s’est écrasé lors de son atterrissage à l’aéroport international de Muan, faisant 179 victimes parmi les 181 personnes à bord. Seuls une hôtesse et un steward ont miraculeusement survécu. Alors que le pays est sous le choc, les enquêteurs tentent de comprendre ce qui a pu provoquer cette catastrophe.

Un rythme d’exploitation très soutenu

D’après une source proche de l’enquête, un élément interpelle particulièrement les investigateurs : l’activité très intense de l’avion accidenté dans les jours précédant le drame. En effet, selon l’agence sud-coréenne Yonhap, l’appareil avait effectué pas moins de 13 vols au total au cours des 48 heures avant l’accident, visitant huit aéroports différents dans six pays. Un rythme particulièrement soutenu, même en comparaison avec les autres compagnies aériennes sud-coréennes.

Ainsi, rapporté par mois, le taux d’exploitation de Jeju Air surpassait de loin ses concurrents nationaux au troisième trimestre, avec une moyenne de 418 heures d’opération mensuelle par appareil, contre 371 heures pour Jin Air et 386 heures pour T’way. Les grandes compagnies affichaient des taux encore plus bas : 355 heures pour Korean Air et 335 heures pour Asiana Airlines.

La compagnie réfute tout manquement

Interrogée sur ce point, la direction de Jeju Air a assuré qu’il était « difficile de dire que cet avion était surexploité », affirmant que l’appareil faisait l’objet d’un entretien régulier rigoureux et que toutes les vérifications étaient scrupuleusement effectuées avant et après chaque vol. Néanmoins, cette intense activité intrigue les enquêteurs, qui vont sans doute se pencher sur les procédures de maintenance de la compagnie.

Différentes hypothèses à l’étude

Mais ce n’est là qu’une des nombreuses pistes explorées pour tenter d’expliquer les circonstances du plus grave accident aérien qu’ait connu la Corée du Sud sur son sol. Collision avec des oiseaux, défaillance du train d’atterrissage, présence d’obstacles en bout de piste… Les experts n’écartent pour l’instant aucune hypothèse. Une vidéo amateur de l’accident, diffusée par une chaîne locale, montre l’avion atterrir sur le ventre, moteurs en flammes, avant de percuter violemment un mur en béton.

L’analyse des boîtes noires sera cruciale

Les deux boîtes noires de l’appareil, contenant les données de vol et les conversations dans le cockpit, ont été retrouvées lundi. Leur analyse devrait apporter des éléments précieux pour comprendre le déroulement exact du drame et déterminer d’éventuelles responsabilités. D’ici là, les 101 autres Boeing 737-800 en service en Corée du Sud font l’objet d’inspections approfondies, tandis qu’un deuil national de trois jours a été décrété dans le pays.

Cette catastrophe, qui endeuille de nombreuses familles, soulève des questions sur la sécurité du transport aérien, en particulier chez les compagnies low-cost soumises à une forte pression sur les coûts. Au-delà des explications techniques, c’est tout un modèle économique qui pourrait être remis en cause si des manquements graves étaient avérés. En attendant, la Corée du Sud pleure ses morts et cherche des réponses.

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